Côte-d’Ivoire: Les microbes aussi attendent le mot d’ordre de Laurent Gbagbo

Après l’invalidation de sa candidature, Gbagbo face au spectre de la rue

La scène politique ivoirienne s’enfonce-t-elle dans une zone de turbulences, depuis la décision du Conseil constitutionnel d’écarter les candidatures de Laurent Gbagbo (PPA-CI) et de Tidjane Thiam (PDCI-RDA) pour l’élection présidentielle du 25 octobre 2025 ?

Cette annonce a ravivé les tensions et pourrait ouvrir la voie à une confrontation de rue dont l’ampleur reste incertaine. Au PPA-CI , des jeunes rencontrés ce mardi à Ebimpé affirment attendre le mot d’ordre de Laurent Gbagbo. “Nous allons faire deux fois la marche du 9 août dernier. Nous allons mobiliser au moins 1 million de personnes”, nous lance avec force un des jeunes assis autour d’une table pleine de bouteilles de bières.

Autre piste envisagée par le PPA-CI : organiser des manifestations éclatées, par zones géographiques, afin de contourner les restrictions. Mais dans le nord du pays, bastion du pouvoir, rares sont les localités où l’opposition peut manifester sans heurts.

En face, les partisans du pouvoir, un melange d’anciens rebelles et de jeunes desoeuvrés connus sous le nom de microbes, eux aussi chauffés à blanc, se prépareraient à répliquer, laissant craindre des affrontements ouverts.
« Le moindre incident pourrait dégénérer en bain de sang », avertit un observateur politique, qui redoute une intervention de l’armée. Certains militaires, dit-on, n’entendraient que ce scénario pour imposer une transition que projettent les opposants.

Dans ce climat d’incertitude, le PPA-CI a convoqué pour ce mercredi 10 septembre son Premier Secrétariat général ordinaire. Cette rencontre, la première depuis l’invalidation de la candidature de son leader, devrait tracer la feuille de route de l’opposition radicale face au régime d’Alassane Ouattara.

La question demeure : le pouvoir parviendra-t-il à concilier le droit constitutionnel de manifester et la nécessité de préserver l’ordre public, afin d’éviter que la rue ne devienne le théâtre d’un nouveau cycle de violences ?

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