Bien organiser l’insertion de ceux qui étaient partis

Les 30 juin et 7 juillet 2024, les électeurs français choisiront les députés de la nouvelle Assemblée nationale. Je ne suis pas citoyen français et je ne vis pas en France. Je n’ai donc aucun intérêt à m’intéresser à ces élections. L’unique raison qui m’amène à leur consacrer un post, c’est le sort que certains Français proches du Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen se préparent à réserver aux Noirs vivant et travaillant dans la “patrie des droits de l’homme“.

En effet, dans une vidéo, on entend un couple français affirmer que les Français sont chez eux et y font ce qu’ils veulent. Le message de ce couple est clair et peut être résumé de la façon suivante: “Les Moustapha, Mamadou, Obono, Fall, Mabiala, Kouamé, Ouédraogo et autres, rentrez chez vous.”

Certains diront tout de suite qu’on ne devrait pas hésiter à partir d’un endroit où votre présence n’est plus acceptée ou désirée. Je suis d’accord avec eux mais partiellement seulement car ces Africains qui ont acquis toutes sortes de compétences en France, quand ils rentreront dans leur pays, leur donnera-t-on l’occasion de mettre ces compétences au service de leur pays d’origine? Leur fera-t-on de la place pour que le pays tire profit de leurs talents? Bref, leur permettra-t-on de donner le meilleur d’eux-mêmes au pays qui les a vu naître et qui a assuré une partie de leur formation?

Ces questions méritent d’être posées quand on pense à tel “benguiste” qui voulait créer une entreprise au pays mais à qui on a mis les bâtons dans les roues ou à tel autre qui devait enseigner dans nos universités mais dont le recrutement a été empêché parce qu’il n’était pas de la bonne ethnie ou parce qu’il avait commis le crime de critiquer le parti au pouvoir.

Il y a des Africains qui voudraient bien quitter la France où certains ne se gênent plus pour exprimer ouvertement leur racisme et xénophobie mais de quoi vivront-ils dans leur pays si des gens méchants, incompétents et tribalistes les empêchent d’exercer le travail qui leur permettrait de servir la nation et de vivre décemment? Cette situation ne ressemble-t-elle pas au serpent qui se mord la queue? Le dessin représentant ce serpent qui se mord la queue se nomme l’ouroboros, mot grec composé de “oura” (queue) et de “boros” (vorace ou glouton).

Certains locaux privent leurs compatriotes partis un moment à l’étranger de leur droit à servir leur pays soit parce qu’ils refusent de prendre leur retraite, soit parce qu’ils veulent se faire remplacer par un parent ou par une personne qui leur aura graissé la patte auparavant. Ceux qui dirigent la Côte d’Ivoire depuis avril 2011 ont échoué à extirper de notre administration et de nos universités ces petits criminels. Et ce n’est malheureusement pas le seul échec de ce régime qui avait pourtant promis d’améliorer la vie des Ivoiriens.

Ceux qui aspirent à être aux affaires après octobre 2025 devraient commencer à réfléchir au problème de nos frères qui veulent bien rentrer pour participer à la reconstruction du pays mais à qui bien souvent on ne facilite pas la tâche.

Jean-Claude Djéréké

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