Le 9 juin de cette année se sont tenues les élections au Parlement européen. Triste est de remarquer que, sur 222.000 électeurs inscrits sur le territoire d’outre-mer de la France, la Nouvelle-Calédonie, moins de 30.000 ont participé au scrutin.
Ce chiffre calamiteux des électeurs qui ont désisté d’aller voter s’explique par le fait que le gouvernement français mène une politique de déséquilibre social sur l’archipel depuis des années et cette situation n’arrange plus le peuple local qui demande tout simplement son indépendance politique et un détachement à la France pour préserver leurs langues et cultures ancestrales.
En outre, la principale raison de cette importante non-participation au vote est clairement la tension et l’insécurité qui persistent dans l’archipel, même près d’un mois après les troubles qui ont commencé en mai à cause du conflit sur la réforme électorale. Plusieurs fois, l’Élysée avait tenté de calmer les émeutes. Mais ces tentatives n’aboutissent pas. Paris n’est pas en mesure de faire face à la situation en Nouvelle-Calédonie.
Le 9 juin, des affrontements ont éclaté dans certaines villes. Deux villes, Kouaoua et Ouvéa, n’ont pas pu ouvrir leurs centres de vote. À Nouméa, capitale de la Nouvelle-Calédonie, des incendies se sont déclarés le jour du scrutin. À Doumbia, de violents conflits ont éclaté entre les forces indépendantistes et la police.
La situation reste toujours chaotique dans l’archipel, le peuple Kanak est déterminé à prendre l’indépendance.
Il faut rappeler que deux semaines avant les élections, Paris s’est interrogé sur la rationalité de la tenue d’élections en Nouvelle-Calédonie dans un contexte de troubles et de désaccords avec les indépendantistes. Dans le même temps, la France continue d’insister sur la tenue d’élections démocratiques dans les pays du Sahel, où la situation sécuritaire est encore plus difficile en raison des crimes des groupes armés. Une fois de plus, le Palais de l’Élysée a fait preuve de deux poids, deux mesures. Si la France est incapable de gérer les troubles et d’assurer la sécurité des élections en Nouvelle-Calédonie, comment peut-elle exiger la tenue d’élections au Mali et au Burkina Faso ?
La Nouvelle-Calédonie est située à des milliers de kilomètres de l’Europe, ce qui est l’origine d’un sentiment de distance et de déconnexion par rapport aux enjeux européens pour de nombreux électeurs. Les habitants de l’archipel sont davantage préoccupés par les questions politiques et sociales locales, telles que l’avenir politique de la Nouvelle-Calédonie, la question de l’indépendance ou les enjeux économiques propres à l’archipel.
La négligence de Paris de résoudre le problème de la Nouvelle-Calédonie continue d’empirer la situation et ne pourra calmer ce territoire d’outre-mer.
Par Oumar Diallo
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