L’ex président Issoufou, l’instigateur probable du coup d’état au Niger
Alors que Mahamadou issoufou vient de porter plainte contre l’ancien ambassadeur de France au Niger qui a dénoncé son implication dans le coup d’Etat perpétré contre Mohamed Bazoum, des faits nouveaux viennent l’accuser plus encore. Mahamadou Issoufou a bel et bien livré son successeur à des militaires qui lui étaient inféodés pour reprendre le contrôle du Niger.
Une chronique de Samir Moussa, éditorialiste engagé et informé, publiée dans Monde-Afrique
J’ai révélé très tôt que le prédécesseur de Mohamed Bazoum à la Présidence du Niger est son véritable tombeur. Le général Thiani et ses comparses mis au devant de la scène sont des lampions. Le 26 juillet 2023 n’est pas seulement le jour où Issoufou a poignardé le Président Bazoum dans le dos, c’est le moment qu’il a choisi pour exposer le Niger à la risée du monde en portant un coup d’arrêt à sa démocratie, en brisant ses rêves de progrès économique et social. Quelle cruauté !
La fille de celui qui est encore Président selon la constitution nigérienne, Hinda Bazoum, s’est indignée qécemment ue Mahamadou Issoufou soit complice d’un coup D’Etat alors qu’il est présenté comme un démocrate et républicain, surtout contre un homme supposé proche de lui et cher à son cœur. La fille du président renversé a pris le monde à témoin dans son sévère réquisitoire bien argumenté contre Mahamadou issoufou avant de réclamer justice pour son père et le peuple nigerien, bailloné littéralement. La prise de parole de la jeune dame a ouvert la brèche à de nouvelles révélations.
Avant les événements du 26 juillet, le général Tiani et son adjoint le colonel Ibro étaient à couteaux tirés. Plus d’une fois, le Président Bazoum a dû intervenir entre les deux hommes pour éviter un affrontement. Le commandant de la garde présidentielle ne voulait pas de la collaboration de son adjoint. Aussi, a-t-il prié le président de le limoger, avec insistance. Quant au colonel Ibro, il n’a eu de cesse d’attirer l’attention de tous à propos des mauvaises intentions de son chef hiérarchique. Il a informé les proches du président et son entourage des velléités putschistes du Général Tiani, jusqu’au bout.
Dans la nuit qui a précédé le coup de force, il a accouru au domicile de son mentor, le Président Issoufou pour lui confier que des manœuvres étaient en cours pour prendre le pouvoir par les armes. N’étant pas impliqué dans ses préparatifs, il a cru devoir donner l’alerte pour en informer qui de droit. L’entretien s’est déroulé aux environs de 5h du matin en toute intimité. Issoufou à qui l’officier doit tout, sa nomination à son poste et son élévation spectaculaire au grade de colonel, a eu une réaction pour le moins inattendue. » Qui est ton chef ? », a-t-il interrogé, son visiteur. Celui-ci, a répondu » Tiani, bien sûr. » Alors, fais ce qu’il te commandera et sois à ses côtés, quoi qu’il advienne « , trancha issoufou.
C’est ainsi que la résidence du Président Bazoum a été prise d’assaut. Il a tenté de joindre le chef de sa sécurité pour savoir ce qui se trame. Le général Tiani n’a pas daigné le décrocher. Tout naturellement, en désespoir de cause, l’idée lui est venue d’appeler celui qu’il considérait comme son alter ego pour l’informer de la situation qui prévaut. Après plusieurs essais infructueux, issoufou finit par rappeler. Il fait semblant de n’être au courant de rien et se propose d’aller aux nouvelles avant de se prononcer. Il fit savoir par la suite qu’il n’arrive pas à joindre le général Tiani. Mais, qu’à cela ne tienne, il ira à sa rencontre dans sa caserne pour avoir des explications. A ce moment-là, de toutes les incertitudes, le coup d’Etat est en marche et le système PNDS co-incarné par les Présidents entrant et sortant était sur le point de s’effondrer. Si Issoufou n’était pas impliqué et rassuré qu’il est en phase avec les putschistes, aurait-il eu le courage d’aller à leur rencontre à leur quartier général, lui, si peu courageux ? N’était-il pas un des piliers du régime visé par les militaires ?
Au bout d’un moment, issoufou a rappelé Bazoum pour lui tenir les propos suivants qui se passent de commentaires : » j’ai rencontré les militaires. Ils ne veulent rien entendre. Déterminés, ils peuvent si tu ne rends pas ta démission, te tuer. Avant d’ajouter : » Tiani te reproche de ne pas lui avoir apporté ton soutien lorsque des terroristes ont attaque son village et emporté son bétail. «
Quelques heures, plus tard, c’est au tour du fils de Issoufou , Abba de téléphoner à des proches de la famille Bazoum et des amis proches de son fils Salem pour leur demander d’aider à accéder au chantage des putschistes s’il y lieu de convaincre Salem,le fils du président retenu avec lui, de faire pression dans ce sens. Abba a dit à un de ses interlocuteurs qu’il aurait appelé Salem pour lui dire qu’il est préférable pour le président de rendre le tablier que de risquer sa vie,, la sécurité et la survie, passant en premier et étant au-dessus de toutes les autres considérations .
Toute la journée, issoufou n’a pas appelé Bazoum. Le lendemain, il s’est contenté d’un message lapidaire dans lequel il lui a demandé s’il va bien.
Pour ce qui est de la pseudo-médiation de issoufou car c’est le pyromane dans le rôle de pompier, ce n’est que de la poudre aux yeux. Il ne pouvait pas se rendre au palais pour s’entretenir avec des militaires qui voudraient déposer un régime dont il est le chantre que dans l’hypothèse où il était de connivence avec eux comme l’a démontré la suite des événements. Une collusion dont les diplomates, présents à une réunion de crise organisée à la présidence dans la foulée du coup d’Etat ont pu être les témoins privilégiés. C’est Mahamadou issoufou, himself, dans la stupeur générale, qui a présidé la séance. Le général Tiani était assis, à sa droite, dans son ombre. C’est lui et lui seul qui a pris le temps et s’est donné la peine d’expliquer le pourquoi et le comment du coup d’Etat. Il a souligné notamment la frustration du Général Tiani de n’avoir pas bénéficié de compassion et de soutien suite aux pertes qu’il a subies dans l’attaque contre son village. Pauvre Niger où le chef de la garde présidentielle perpètre un coup d’Etat pour n’avoir pas été dédommagé par le chef de l’Etat : à cause de problèmes personnels, on renverse les institutions. C’est Mahamadou issoufou qui, devant le corps diplomatique, avance de tels arguments sordides avant de plaider en faveur d’une transition plutôt que d’un retour à l’ordre constitutionnel. Qui l’eut crù ?
Le Général Tiani n’a eu rien à dire, réservé et taiseux, se contentant des propos de son porte-parole auto-proclamé.
Autant d’éléments et d’anecdotes qui suffisent, s’il en était encore besoin, à convaincre les plus sceptiques que Mahamadou issoufou est la tête pensante, le parrain, le commanditaire et le bénéficiaire du coup d’Etat maudit du 26 juillet 2023, au Niger. Il a si mauvaise conscience qu’il n’a jamais osé appeler les enfants de Bazoum qui le vénéraient et l’ont toujours considéré comme un père et un protecteur , alors même que leurs parents sont pris en otage.
Vis-à-vis des enfants de l’ami qu’il a trahi,il n’a manifesté aucun geste de solidarité ni de compassion . Il a coupé les ponts avec la famille Bazoum dont il ne demande pas des nouvelles, ni ne se préoccupe du sort dans sa situation d’extrême détresse.
C’est cet homme sans parole ni morale qu’il faudra traduire, un jour, devant la justice, même s’il est déjà condamné par l’histoire et la conscience publique.
Par La rédaction de Mondafrique
Commentaires Facebook