Créée à Yopougon, il y a moins de cinq ans à l’initiative de Dr Aka Kouamé, bien connu dans le milieu des fondateurs d’établissements, l’Université Populaire de Côte d’Ivoire (Upci) vient d’organiser ses premières soutenances de mémoires de master.
Entre vendredi et samedi 11 mai 2024, ils étaient au nombre de 9, les étudiants en fin de cycle qui passaient devant le jury présidé par Pr. Aka Brou de l’Université Félix Houphouët-Boigny.
Pr. Séraphin Prao tantôt superviseur, tantôt directeur de mémoire pour plusieurs impétrants était au nombre des membres du jury.
Les étudiants qui finissaient ainsi leur deuxième cycle dans le système Lmd étaient issus de la filière économie bancaire et assurances. Et le moins que l’on puisse dire, est que les thèmes abordés par les impétrants tranchent d’avec les thèmes classiques de la science économique et financière pour se projeter dans des thématiques nouvelles rarement servies dans les universités ivoiriennes.
C’est par exemple les notions de scoring bancaire qui fait lui-même appel à une autre thématique, le ”Machine Learning”. Une méthode de statistique bancaire pour aider à la prise de décision et minimiser les risques pour la banque. L’étudiant Ouédraogo Abdoul qui a présenté ses travaux sur ces notions s’en est sorti avec une très bonne note de 17/20 avec félicitations du jury. Idem pour l’étudiante Loukou Ahou Olga Marie qui a disséqué le thème : “Modélisation du risque de crédit avec le réseau de neurones artificiels : cas de la Bicici”. Il s’est agi pour Mlle Ahou d’éclairer une dimension de l’intelligence artificielle visant à étudier de manière statistique le comportement de la clientèle et d’élaborer des modèles mathématiques pour limiter le risque de crédit.
Bien d’autres sujets ont été abordés par les autres candidats au Master. Entre autres, “Prédictions des cours des cryptomonnaies : approche par le Deep Learning” – “Réglementation prudentielle, structure actionnaire et performance des banques ivoiriennes”…
Exprimant sa satisfaction sur la performance des étudiants qui ont réalisé ces travaux de recherche, Pr. Prao, par ailleurs recteur de l’Upci a invité les milieux de la banque et des assurances à prêter attention à ce qui se fait dans son établissement qui est selon lui, à la pointe de la formation et où les curricula s’actualisent. Selon M. Prao, il appartient aux universités d’aider le milieu bancaire dans la formation des compétences adéquates afin de répondre aux défis de l’après 2008, année à laquelle le secteur bancaire américain a été secoué par une crise sans précédent qui a enrhumé le tissu bancaire international. Aujourd’hui, a-t-il indiqué, le défi est dans la gestion efficiente du risque. Un risque bien maîtrisé ajoute-t-il, évite à la banque de faire de mauvais choix. C’est pourquoi son université a fait le choix de travailler sur ces thématiques afin d’aider le réseau bancaire en Côte d’Ivoire et ailleurs. “Nous sommes la toute première université privée en Côte d’Ivoire à donner ces thématiques à nos étudiants, ce que l’Ensea (Ecole nationale de statistiques et d’économie appliquée, ndlr) n’a pas encore fait”, fait valoir le maître de conférence agrégé de l’Université Alassane Ouattara de Bouaké qui invite les professionnels de la banque à venir signer des partenariats avec son établissement d’enseignement supérieur.
Pr. Emmanuel Aka Brou s’est réjoui pour sa part des résultats des travaux menés par les étudiants. Ce sont des résultats, a-t-il affirmé, qui peuvent servir aux banques, aux entreprises non bancaires et aux ménages dans les prises de risques. Pour lui, les étudiants de l’Upci sont en avance car les thématiques ici abordées ne sont pas encore enseignées dans les autres universités.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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