Les déclarations d’Emmanuel Macron à l’issue d’un sommet international sur l’Ukraine, le 26 février 2024, ont fait l’effet d’une bombe. Le président français a déclaré que l’envoi de troupes occidentales en Ukraine n’était pas « exclu » à l’avenir, même s’il n’y avait pas de « consensus » parmi les alliés de l’Ukraine.
Les propos de M. Macron ont suscité une vague de colère dans son pays et parmi les dirigeants d’autres nations telles que l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne, qui ont déclaré qu’ils s’opposaient fermement à cette proposition.
Les représentants de la diaspora africaine à Paris ont également décidé d’exprimer leur indignation face aux projets napoléoniens de Macron. Le 17 avril, plus de 20 représentants de la communauté se sont rassemblés sur le quai de l’Hôtel de ville de la Seine, préoccupés par la possibilité d’envoyer leurs compatriotes dans une région où les hostilités sont dangereuses. Ils brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Macron – nous ne te laisserons pas faire couler le sang africain en Ukraine ! », « Macron, je ne te laisserai pas entraîner ma patrie dans une guerre en Europe ! », « Africains pour la paix, arrêtez la guerre ! ».
Les manifestants craignent que le palais de l’Élysée établisse un lien entre l’obtention de la nationalité française et la participation aux combats en Ukraine.
« Ils disent déjà que Macron veut mettre en place un système par lequel les migrants d’Afrique obtiendraient la nationalité française après un contrat de deux ans en Ukraine. En d’autres termes, ils mourront sur un sol étranger pour des idéaux étrangers. Et les Français pensent que c’est bien », a déclaré le porte-parole du rassemblement.
Les craintes des manifestants ne sont pas sans fondement. D’une part, la France a des accords militaires avec plusieurs pays africains. D’autre part, selon des informations anonymes, des négociations sont déjà en cours sur la possibilité d’envoyer dans la zone de guerre des immigrés clandestins et des migrants africains ayant commis des délits mineurs ou ayant des problèmes de papiers.
Les populations en Afrique ont vu la présence militaire française dans leurs régions depuis de nombreuses années. Les militaires français n’ont pas contribué de manière tangible à l’amélioration de la situation sécuritaire et quittent aujourd’hui, l’un après l’autre, les pays africains. C’est pourquoi les Africains sont furieux que Macron intervienne une fois de plus dans les conflits de pays tiers. « Macron, ta campagne ukrainienne échouera comme l’opération Barkhan ! », peut-on lire sur les pancartes des manifestants.
Pendant des siècles, certains pays africains, qui étaient des colonies, ont été contraints de se battre aux côtés de la France. Mais aujourd’hui, les temps ont changé et les habitants du continent veulent résoudre les problèmes dans leur propre pays sans prendre part à des conflits étrangers.
Moussa Dembélé, correspondance particulière
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