Politique nationale / Adama Diomandé (Rhdp) formel : « Ouattara est la garantie de la consolidation de la paix en CI… Il doit se sacrifier »

  • « Bacongo et Bictogo mènent des actions apparemment divergentes, mais complémentaires« 
  • « L’opposition se réorganise, le Rhdp doit se réveiller ! »

Alerte sur les questions de politique nationale, Adama Diomandé, fervent défenseur d’Alassane Ouattara ne se prive pas d’occasion pour asséner ses vérités. Dans cette interview, il décortique l’actualité sur fond de déguerpissements à Abidjan et bien d’autres sujets, notamment la présidentielle 2025 pour laquelle Ouattara doit rempiler, selon lui

Que vous inspirent les apparentes bisbilles entre le ministre, gouverneur du district d’Abidjan, Cissé Bacongo et le maire de Yopougon, Adama Bictogo, tous deux membres du RHDP, sur la question du déguerpissement des zones à risques à Gesco ?

Les deux hommes politiques mènent des actions apparemment divergentes, mais complémentaires. Le maire de Yopougon qui est aussi président de l’Assemblée nationale et membre du RHDP joue son rôle. Le fait qu’il apporte assistance aux personnes impactées par l’opération de déguerpissement est une bonne chose. On apprend qu’il a décidé de donner son salaire de député aux habitants de Gesco pendant le reste de sa mandature. C’est un geste à louer. En même temps, ses actions sont complémentaires de celles du ministre, gouverneur du district d’Abidjan. Un Etat a besoin d’être respecté, un Etat ne peut pas concevoir qu’il y ait des quartiers livrés à eux-mêmes, construits en violation de toutes les règles d’urbanisme. Vous voyez, les zones déguerpies étaient des quartiers à problèmes, où l’insécurité était reine. Voilà que nous avons des pluies qui n’étaient pas prévues et qui ont commencé à tomber. Si un éboulement venait à survenir, l’on s’en prendrait à l’Etat qui n’a pas su prendre ses responsabilités pour protéger ceux qui habitaient ces zones. Bacongo assume donc cette opération de prévention. Et qu’un maire d’une grande commune vienne en aide à ses administrés sinistrés suite à une opération initiée par un autre cadre du même parti, c’est, d’une certaine façon, de la complémentarité. Ils agissent pour la même cause, le bien-être des populations, puisque l’un initie une opération pour préserver leurs vies et l’autre leur vient en aide suite à ladite opération. C’est pourquoi, je voudrais les inviter à mettre balle à terre pour privilégier la concertation entre eux afin de ne pas donner le sentiment qu’ils se combattent.

Oui, mais le maire Bictogo est bien dans son rôle, puisqu’il s’agit de ses administrés…

Bien sûr, je ne dis pas le contraire. D’ailleurs, Bictogo met déjà des locaux et des commodités à la disposition des étudiants en détresse. Il soulage aussi ceux qui sont dans l’extrême précarité. C’est en cela que le fait qu’il mette son salaire en jeu pour soutenir les impactés est salutaire. Au bout du compte, ça fait un total de 40 millions FCFA. C’est un grand geste, je l’ai déjà dit. Cependant, cela ne doit pas être perçu comme une réponse à l’action du ministre, gouverneur qui est une action de salubrité publique, de prévention en cohérence avec la vision du président Alassane Ouattara.

C’est vrai, mais, cette action de salubrité publique traine des ratés, notamment, la destruction d’une école en pleine année scolaire. Cela ne pouvait-il pas attendre ?

Vous savez, dans toute action humaine, il peut y avoir des faiblesses, des insuffisances. Mais, la bonne nouvelle, c’est qu’elles peuvent être corrigées ou réparées. Parlant de Gesco, il se trouve que le plan initial n’a pas été respecté. Lorsqu’Assoa Adou était ministre de la Construction, il a ajouté une parcelle qui n’était pas prévue dans le plan d’urbanisation. Il y a des constructions qui ont été faites de manière anarchique. Rappelez-vous, une partie de la forêt du Banco avait été lotie sous Laurent Gbagbo. En définitive, je puis dire que Bacongo et Bictogo jouent leur partition et il faudrait qu’ils accordent leurs violons.

Il y a les jeunes du RHDP qui viennent de terminer leur séminaire et les femmes du parti se retrouvent ce mardi. Que vous inspirent ces activités ?

Dans l’une de mes interventions dans la presse, j’ai dit que le RHDP doit se réveiller et cela participe de cette dynamique que le parti a le devoir de retrouver pour faire face aux enjeux du futur qui se résument, pour l’essentiel, à la Présidentielle 2025 que nous devons remporter face à une opposition qui se réorganise.

Un autre sujet. La Côte d’Ivoire vient de remporter la CAN 2023 de fort belle manière, après avoir fait vivre toutes les sensations à leurs supporters. Comment avez-vous vécu ce moment ?

J’ai vécu des moments d’émotions intenses, et en même temps, ça nous a rapprochés. Je pense qu’il faut consolider cette cohésion et il faut que nous arrivions à la préserver. Cette CAN a montré au monde entier les efforts considérables consentis depuis 13ans par le chef de l’Etat, Alassane Ouattara. C’était une surprise agréable pour les visiteurs, même les voisins qui ne connaissaient pas notre pays et qui ne savaient donc pas à quel niveau de progrès on était. Ils sont venus constater l’évolution de ce pays qu’ils critiquaient sur les réseaux sociaux. Sur l’aspect sportif, nous avons traversé des moments d’émotions intenses. On en a visité toute la palette. De la joie aux pleurs, à la rage en passant par le doute, l’incertitude et tout. On a tout connu au cours de ce tournoi. Mais, surtout, ce fut l’occasion de démontrer notre patriotisme. On a vu la Côte d’Ivoire telle que la rêvait le père de la nation, le président Felix Houphouët-Boigny. C’est-à-dire, que la sélection nationale nous a réunis dans nos différences, de sorte qu’il n’y avait ni Bété, ni Baoulé, ni Senoufo, ni Koyaka, ni Attié, ni Dioula, il y avait les Ivoiriens soutenant leur équipe nationale dans la ferveur et l’enthousiasme. Et ça, je pense que la classe politique a intérêt à le préserver.

Dans le sillage de la CAN ont été libérées 51 personnes. Votre sentiment ?

Nous avons dit plus haut que c’était la CAN de la cohésion et de l’hospitalité. Dans cette dynamique, il fallait un acte politique fort pour marquer les esprits. Et je pense que le président Alassane Ouattara qui écoute le murmure de son peuple a parfaitement compris ce qui lui restait à faire pour parfaire le tableau dressé par cette CAN. C’est le sens de ces libérations qui ont apaisé les familles des prisonniers élargis. Il faut saluer l’acte et louer le geste. Il s’agit d’aller à la vraie réconciliation. Dieu merci, les victimes n’ont pas été oubliées, mais 10 ans après, je pense que le moment est arrivé de tourner la page.

La question de la candidature du président Alassane Ouattara refait surface à l’approche de 2025. Quel commentaire pouvez-vous faire à ce sujet ?

Mon avis est également tranché là-dessus, parce qu’aujourd’hui, ce qui est important, c’est la consolidation des acquis. Il ne vous a pas échappé que la sous-région est en situation d’instabilité avec des putschistes au pouvoir. Alassane Ouattara est la meilleure garantie de la consolidation de la paix dans notre pays. Même s’il lui revient de refuser ou d’accepter, il ne faut pas oublier qu’il a dit qu’il se sacrifierait pour ce pays.

Avec A. Tiétié

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