Hier, Jérémie David Koffi a failli être arrêté en plein culte par deux policiers. Selon certaines personnes, le pasteur Guy-Vincent Kodja pourrait avoir saisi la police pour que celle-ci mette aux arrêts le “prophète” qui l’avait traité de plaisantin il y a quelques semaines. D’autres pensent qu’il est reproché à Koffi d’avoir prédit la chute imminente du régime Ouattara. Le temps dévoilera les vrais mobiles de cette tentative d’arrestation.
Pour l’heure, contentons-nous de constater qu’un autre pasteur qui régulièrement clashe et insulte les Ivoiriens qui critiquent les actions du gouvernement n’a jamais été inquiété. Lui a droit à la carotte pendant que le bâton est servi à Koffi et à d’autres.
Plus que la carotte, les “Microbes” (terme utilisé pour désigner les enfants drogués et violents au service du pouvoir) bénéficient d’une totale impunité. En effet, bien qu’ils aient tailladé et assassiné de paisibles citoyens, ils n’ont jamais subi de sanction.
Ce deux poids, deux mesures existe en politique où les marches et meetings sont interdits aux partis d’opposition tandis que les partisans de Dramane Ouattara peuvent marcher et se réunir quand et où ils veulent. Le 26 janvier 2020, les fidèles catholiques d’Abidjan avaient dû renoncer à une marche priante pour la paix parce que des militants du RDR avaient annoncé qu’ils feraient couler leur sang si la marche était maintenue. Et rien n’avait été fait contre ces derniers.
Inutile de dire que ce genre de choses est loin de contribuer à la paix et à la cohésion sociales.
Le congrès du PDCI qui devait se tenir aujourd’hui aurait été annulé in extremis. Pourquoi une telle fébrilité? De quoi le RDR a-t-il peur? La présence de Guillaume Soro dans les pays voisins serait-elle à l’origine de cette nervosité?
On parle de Coupe d’Afrique des nations, d’élection présidentielle mais l’ancien patron des Forces nouvelles n’a pas encore dit son dernier mot. À tout moment, il est capable de tout mélanger et de remettre le compteur à zéro. Bref, ceux qui font des plans et calculs sans tenir compte de l’équation Soro Kigbafori risquent de s’en mordre les doigts.
Il n’est pas trop tard pour que tout le monde puisse se mettre autour de la table et arriver à un consensus. Il ne sert à rien de jouer les gangaba. “On ne se réconcilie pas en mettant les gens en prison. Le pays a besoin de tous ses enfants pour la vraie réconciliation”, ont chanté Yodé et Siro en 2020 dans “Président, on dit quoi?”
Il est encore temps pour se retrouver et se parler si on aime vraiment la Côte d’Ivoire. Car nul n’est fort ni faible éternellement.
Jean-Claude Djéréké
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