(Agence Ecofin) – Grand producteur d’or en Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire cherche également à développer son secteur du lithium. Le pays pourrait compter pour cela sur de nouveaux investisseurs étrangers qui ont jeté leur dévolu sur le portefeuille minier de la société ivoirienne CDI Resources.
La compagnie minière australienne Desert Metals a conclu un accord contraignant pour acquérir 100 % de participation dans le capital-actions de l’entreprise ivoirienne d’exploration CDI Resources Limited. Cette dernière détient en effet des intérêts dans sept projets d’or et de lithium couvrant une superficie de 2 769 km2, en Côte d’Ivoire.
Selon les détails relayés lundi 4 décembre, en contrepartie de ce rachat, Desert Metals émettra à l’endroit des actionnaires de CDI un total de 75 millions d’actions ordinaires dans son capital-actions. D’après les recherches d’Agence Ecofin, le cours de l’action de la compagnie a clôturé à 0,039 dollar australien vendredi 1er décembre à la bourse ASX.
La transaction est soumise à un certain nombre de conditions, y compris l’approbation des actionnaires, le succès d’une due diligence ou encore une levée de fonds de 2,5 millions de dollars pour financer l’exploration sur les 12 prochains mois. Elle permettra à Desert Metals d’élargir son portefeuille qui comprend déjà des projets de nickel, de terres rares et d’or en Australie.
« CDI possède un portefeuille impressionnant de projets aurifères et de lithium très prometteurs en Côte d’Ivoire, notamment le projet Tengrela Sud situé dans la ceinture de roches vertes de plusieurs millions d’onces d’or de Syama-Boundiali. Ce projet est très avancé, avec d’excellents résultats historiques, et est particulièrement enthousiasmant en raison de sa proximité avec la mine d’or de Sissingué et la découverte de lithium Atex », a commenté Robert Stuart, le DG de la compagnie.
En dehors de Tengrela Sud, il faut noter que le portefeuille de CDI comprend d’autres projets prometteurs comme le projet aurifère Adzope ou encore le projet de lithium Agboville. Le premier projet cité se trouve à proximité d’une zone connue pour ses opérations aurifères artisanales alors que le deuxième est situé dans une zone où une cartographie du gouvernement a permis d’identifier des minéralisations de lithium, de béryllium, de tantale et de terres rares.
Pour la Côte d’Ivoire, qui fait partie des plus grands producteurs d’or d’Afrique de l’Ouest, l’arrivée d’une compagnie comme Desert Metals pourrait permettre de voir plus grand pour ce secteur. Si elle a produit 48 tonnes d’or en 2022, elle vise plus de 50 tonnes en 2023, et pourrait envisager de maintenir cette tendance haussière sur les prochaines années si les travaux de la compagnie se concrétisent. Surtout, le pays ouest-africain peut compter sur une entreprise de plus pour développer son secteur du lithium, alors que Firering Strategic Minerals continue ses travaux sur le projet Atex.
En attendant de voir si la transaction sera finalisée, il est important de noter qu’au stade actuel, peu d’indicateurs permettent de s’avancer sur le succès ou non des futurs travaux de Desert Metals et du calendrier prévu par la société. Pour une entreprise active sur plusieurs minéraux, le risque peut être que les choix de priorité ne s’accordent pas forcément avec ceux de l’État. Plusieurs pays africains essaient encore de lutter contre le fait que certaines entreprises étrangères accumulent les licences d’exploration à des fins de spéculation, sans mener des travaux à un rythme soutenu sur les sites.
Louis-Nino Kansoun
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