Quand Macky confond son parti et l’État: La Cour de justice de la Cedeao saisie du refus d’inscrire Sonko sur la liste électorale

Election présidentielle au Sénégal : la Cour de justice la Cedeao saisie du cas d’Ousmane Sonko

L’instance ouest-africaine statuera le 17 novembre sur la demande des avocats de l’opposant de le réintégrer sur les listes électorales.

La Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a fixé au 17 novembre, lundi, la date de sa décision sur la réintégration de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko sur les listes électorales, dont dépend sa candidature à la présidentielle de 2024.

Les avocats de M. Sonko, personnage central d’un bras de fer de plus de deux ans avec l’Etat sénégalais qui a déclenché plusieurs épisodes de troubles meurtriers, ont saisi la Cour de justice de la Cedeao. Ils lui demandent entre autres d’ordonner la réintégration de M. Sonko sur les listes électorales après sa radiation à la suite d’une condamnation dans une affaire de mœurs. Un juge de Ziguinchor (sud) a annulé le 12 octobre cette radiation, qui empêche M. Sonko, troisième de la présidentielle de 2019, d’être candidat au scrutin du 25 février 2024.

Le ministère de l’intérieur a refusé jusqu’alors de délivrer à M. Sonko les fiches officielles qui lui permettraient de recueillir ses parrainages, une étape nécessaire au dépôt de candidature. Le ministère argue du caractère non définitif de la décision du juge, frappée de recours de l’Etat. La Cour suprême doit examiner ce recours le 17 novembre.

Grève de la faim
La Commission électorale nationale autonome (CENA), un organe chargé de la supervision du processus électoral, a pourtant demandé le 31 octobre à la Direction générale des élections (DGE), qui dépend du ministère de l’intérieur, de rétablir M. Sonko sur les listes et de lui délivrer les fichiers de parrainages. La DGE lui a le même jour opposé une fin de non-recevoir.

« Ousmane Sonko est juste à trois semaines [du délai fixé pour le] dépôt de ses fiches de parrainages pour l’acceptation de sa candidature à la présidentielle. La décision du juge d’instance [de Ziguinchor] doit être immédiatement exécutée au vu de l’urgence », a affirmé lundi, devant la Cour de justice de la Cedeao, un des avocats de M. Sonko, Ciré Clédor Ly.

Un représentant de l’Etat du Sénégal, Yoro Moussa Diallo, a demandé de « rejeter comme mal fondées les demandes ». « Nous avons en face de nous des arguments fondés uniquement sur la politique », a-t-il dit. La cour a mis l’affaire en délibéré au 17 novembre.

M. Sonko, 49 ans, a été déclaré coupable le 1er juin de débauche de mineure et condamné à deux ans de prison ferme. Ayant refusé de se présenter au procès, qu’il dénonçait comme un complot pour l’écarter de l’élection, il a été condamné par contumace. Il a été écroué fin juillet sous d’autres chefs d’inculpation, dont « appel à l’insurrection », « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste » et « atteinte à la sûreté de l’Etat ». Il a annoncé mi-octobre une nouvelle grève de la faim.

Le Monde avec AFP

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