L’ancienne ministre et femme politique, Henriette Lagou a offert le 14 octobre dernier deux bourses d’étude à deux étudiants (une fille et un garçon) orientés à l’université populaire de Côte d’Ivoire située dans la commune de Yopougon. Ces deux bourses représentent la part parentale dans le règlement des frais de scolarité pour les bacheliers orientés dans le supérieur privé. Henriette Lagou a fait ce geste après avoir donné une conférence inaugurale sur le thème « genre et développement ». C’était à l’occasion de la rentrée solennelle de cet établissement d’enseignement supérieur.
Avec son expérience de femme politique mais surtout d’activiste des questions de genre, elle a mis à l’index les nombreux obstacles socioculturels qui constituent un frein à l’éclosion de l’égalité homme et femme. Elle a expliqué le combat des organisations de la société civile surtout féminines, depuis la conférence de Beijing de 1995 pour corriger ces inégalités par l’approche genre. Elle a invité une certaine opinion encore réticente à lutter contre les pesanteurs sociales, source de tous les abus. Ces pesanteurs qui situent la place de la femme dans la cuisine et non dans les réunions publiques, ces pesanteurs qui font que la femme n’a pas droit à la terre ou à l’allocation familiale…
Elle pointe également du doigt la faiblesse de l’administration publique qui est réticente à appliquer les lois de promotion du genre même quand elles sont votées. De sorte que dans certaines communautés l’on pratique encore le mariage forcé et d’autres formes de violences basées sur le genre (Vbg).
Elle en est arrivée à la conclusion que la femme est actrice de développement. Il convient donc, selon Mme Lagou, d’accentuer la sensibilisation de la société. Elle s’est positionnée en faveur du nouveau concept « He for she » (lui pour elle) qui promeut la présence de la femme dans les sphères de décision.
« Les femmes doivent prendre leur place dans la gouvernance de leur pays. La femme est actrice de développement de par son charisme, son calme dans un contexte où la violence prend le pas », a exhorté la présidente du parti politique Rpc-paix, administratrice de services financiers de profession et spécialiste en affaires sociales.
Les étudiants ont pris l’engagement d’être désormais des défenseurs du genre lors des échanges qui ont suivi. De jeunes filles qui ont pris la parole au cours des échanges ont demandé à la conférencière des recettes pour être comme elle. Henriette Lagou a conseillé le travail et surtout la simplicité. D’où les cheveux courts qu’elle dit avoir adopté pour éviter la perte de temps en plaçant des mèches.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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