Depuis que le gouvernement ivoirien a enjoint les entreprises de transport de surseoir aux souscriptions des clients, le secteur est enrhumé. Près de 12 sociétés qui pratiquent ce business ont déjà maille à partir avec des souscripteurs qui réclament massivement le paiement des retours sur investissement (Rsi) escomptés et le remboursement de leurs capitaux placés.
La société Kds n’est pas épargnée par cette sorte de banqueroute qui fait grogner ses milliers de souscripteurs qui refusent toute invitation à la patience. C’est dans ce contexte qu’un incident s’est produit au siège de la branche Transport de cette holding, située à la Riviera Bonoumin. L’incident avait été filmé et posté sur les réseaux sociaux avec commentaires insinuant une attaque de la société contre ses clients parce que ne pouvant plus payer les montants dus. La vidéo a vite fait le tour de la toile et s’est révélée contre-productive pour Kds dont le président directeur général Koffo Doga Séverin est finalement monté au créneau lors d’une rencontre avec la presse le 17 octobre 2023 à son siège.
Le Pdg a donné sa version des faits qui est contraire à celle ambiante sur les réseaux sociaux. Selon lui, il ne s’agit nullement d’une manœuvre visant à tirer sur des clients pour ne pas payer leur argent. Tout est arrivé après une rencontre de discussion avec un groupe de souscripteurs. Le Pdg explique que ce 11 octobre là, il est resté au siège jusqu’à 22 heures dans le cadre d’un dialogue qu’il a entamé depuis l’interdiction de l’activité avec ses clients. Et c’est à cette heure que des inconnus ( certainement des souscripteurs révoltés) ont forcé le portail qu’un agent de police commis à la sécurité du local a fini par ouvrir. Ces individus se sont dès lors rués sur le policier tentant même de le désarmer. Après s’être débattu avec les indélicats, le policier a pu se saisir de son arme pour faire feu, non pas sur ses assaillants mais contre le sol. Ces coups de feu auraient fait sauter des bris de carreaux qui ont blessé l’un des souscripteurs sur les lieux. Ceci est selon M. Koffo confirmé par le rapport médical dressé après que le blessé a été admis dans un centre hospitalier et pris en charge par ses soins. La blessure n’est donc pas causée par une balle mais par un éclat de carreau. “Nous ne sommes pas dans une logique de tirer sur qui que ce soit. Nous sommes déterminés à payer nos clients”, conclut-il sa version sur cet incident malheureux survenu le mercredi 11 octobre.
M. Doga explique que bien avant ces faits de violence, des souscripteurs apeurés par la directive du comité de surveillance basé au Trésor public, sont venus massivement résilier leur contrat. Toute chose qui induit des conséquences sur la trésorerie de l’entreprise vu que le système fonctionnait jusque-là avec l’argent versé par les nouveaux souscripteurs. Le Pdg Koffo Doga a affirmé que c’est cet argent qui servait à payer les premiers ayant souscrit aux différentes offres. “Avec le nombre élevé de résiliataires, les Rsi ne pouvaient plus être payés. (…) A un moment donné on ne pouvait pas payer et il fallait stopper pour planifier les paiements”, explique-t-il aux journalistes. Il fait valoir que les engagements seront respectés jusqu’au bout. Il demande seulement de la patience et de l’indulgence aux clients, arguant que la crise est réelle et cette tension est le fait d’une situation que son entreprise n’avait pas prévu.
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“Les gens pensent que nous sommes sur le point de fermer. Or il peut avoir crise mais le plus important c’est de faire preuve de responsabilité. On fuit quand on n’a pas les moyens. (…) Il faut de l’indulgence. Des circonstances que la société n’avait pas pris en compte sont intervenues. On est en crise”, tempère le Pdg qui ajoute que les paiements ne peuvent plus se faire comme en période normale étant donné que les souscriptions sont arrêtées. “Nous ne sommes pas dans une logique de fermer”, martèle-t-il promettant de payer jusqu’au dernier souscripteur et les Rsi et les capitaux. Tout cela selon un plan sur 9 mois maximum en privilégiant le paiement des Rsi et après les capitaux. “Nous allons travailler dur pour qu’ils réalisent l’effectivité des paiements. Nous sommes partenaires, nous sommes ouverts aux discussions. Il faut qu’ils tiennent compte de l’enjeu et de ce qui est en perspective”, a rassuré M. Doga.
Kds, selon son promoteur, est une holding créée par un groupe d’entrepreneurs ivoiriens. La société compte plusieurs branches d’activité dont le transport, le commerce général, la construction immobilière, les finances.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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