Le 20 septembre 2023, un coup d’état visant à renverser le régime du capitaine Ibrahim Traoré a été déjoué au Burkina Faso. Depuis lors, de présumés auteurs du putsch sont aux arrêts, d’autres en fuite. L’affaire est loin d’être éteinte car elle a certainement plusieurs ramifications.
De mauvaises langues au Faso et dans la sous-région voudraient y voir la main de l’homme d’affaires multitâches, Mahamadou Bonkoungou, le Pdg du groupe Ebomaf. Par presse interposée, l’on n’hésite pas à le vilipender, le présentant comme un potentiel financier du coup. Fim, une radio guinéenne et Cameroonvoice, un journal en ligne camerounais ont ainsi repris des informations distillées par un autre site burkinabé le jourinfo faisant croire que M. Bonkoungou se serait retranché en Turquie. Ces sources disent détenir cette information recoupée auprès des services de communication du groupe Ebomaf.
Une information manifestement fausse ! Si le fondateur d’Ebomaf a effectué un voyage en Turquie pour y rencontrer ses partenaires notamment ceux de l’entreprise Decotek qui réalisent les travaux de construction de l’hôtel Zind Naaba de Ouaga dans la patte d’Oie, il y a bien longtemps qu’il a fait son retour au pays. Dimanche 8 octobre, il était sur le chantier de son hôtel où il a pu échanger avec des journalistes de la presse burkinabé venus en reportage. Une vidéo de la Rtb le montre même en train de répondre à des questions de la presse. Il a ainsi annoncé l’inauguration du futur hôtel 6 étoiles d’ici à décembre ou début janvier 2024.
D’où vient-il que l’homme recherché par la justice et qui a fui le Burkina se mette ainsi en lumière ? L’homme serait-il incohérent pour à la fois conspirer contre son pays et réaliser un si gros investissement dans un contexte peu propice ? A Ouagadougou, peu de gens s’en font l’échos. Les plus nombreux sont ceux qui n’osent même pas imaginer le Pdg d’Ebomaf du côté des ennemis de la République tant son patriotisme est sans pareil, sa générosité aussi. Cette fausse information a déchaîné le courroux de centaines d’internautes burkinabé qui pointent plutôt un acharnement, une jalousie contre un homme qui fait la fierté de son pays, un vrai patriote qui fait confiance à sa terre natale et continue d’y investir malgré la période d’incertitude. Ils estiment que c’est tout simplement du dénigrement car l’homme vaque tranquillement à ses occupations sans être inquiété par les autorités de la transition dont il soutient à coups de dizaines de millions de Fcfa l’effort de guerre contre le terrorisme.
Un homme qui vise le pouvoir politique ?
Mahamadou Bonkoungou, faut-il le noter, a souvent rétorqué à ses détracteurs qui lui trouvent des ambitions politiques qu’une telle ambition n’a jamais traversé ses pensées. Ebomaf est déjà un Etat et il n’entend pas diriger un autre état, a-t-il dit en substance lors d’une conférence de presse internationale qu’il a organisée à Ouagadougou en octobre 2021. Il s’était positionné en fervent défenseur de son pays contre le terrorisme afin de remettre le Burkina Faso sur le chemin du développement. Il avait profité de ce temps pour répondre à une certaine opinion guinéenne quant aux contrats routiers avortés dans ce pays. La radio Fim se fait encore l’écho de ces déboires en accusant M. Bonkoungou d’avoir floué l’état guinéen. « J’ai toujours bénéficié d’un traitement VIP en Guinée mais je n’ai pas eu d’argent », s’était défendu le Pdg au cours de cette conférence expliquant qu’il avait été victime d’un abus de confiance de l’état guinéen qui n’a pas respecté son engagement à garantir 500 millions d’Euros pour l’exécution de la route Kankan-Kissidougou.
Cela doit donc être clair pour ces détracteurs guinéens qui ne ratent aucune occasion pour salir l’homme d’affaires qui a voulu aider des frères africains et qui y a perdu plus de 65 millions d’euros sous le régime d’Alpha Condé.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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