Le coût du riz connaît une augmentation sur le marché depuis quelques jours. Au mépris des prix fixés par le gouvernement.
Pour en savoir les raisons, le ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des Pme, Souleymane Diarrassouba, a organisé, vendredi 8 septembre, une séance de travail, à son cabinet, au Plateau, avec le groupement des importateurs de riz de Côte d’Ivoire.
La rencontre, qui s’est tenue à huis clos, a enregistré une dizaine de participants. Au terme des échanges, qui ont duré une heure environ, le ministre a livré à la presse les raisons de cette augmentation inattendue.
Selon lui, l’Inde, l’un des plus grands exportateurs de riz au monde, a décidé de ne plus exporter certaines qualités de riz. « Depuis le 20 juillet 2023, la Côte d’Ivoire fait face à une décision de l’Inde d’interdire l’exportation d’une certaine catégorie de riz vers les pays africains », a-t-il expliqué.
A cela s’ajoutent deux autres raisons, non moins importantes. A savoir l’augmentation par le Vietnam du prix du riz à la suite d’ une forte demande et l’instauration par le Paskistan d’un prix minimum à l’exportation.
Toutes ces raisons, dira-t-il, créent des perturbations au niveau du marché mondial. Aussi bien en termes de disponibilité des produits qu’en termes d’impact sur les coûts. Cette augmentation, dira le ministre, se situe entre 5 et10% par endroits.
Face à cette situation inquiétante, le ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des Pme a tenu à rassurer les populations quant à l’engagement du gouvernement à trouver une solution rapide et durable à la situation.
« Je peux rassurer les populations que nous travaillons à ce que ces augmentations soient contenues. Pour ne pas impacter significativement le pouvoir d’achat des populations », a-t-il lancé.
Ajoutant qu’il n’y a pas de pénurie de riz en Côte d’Ivoire. « Je voudrais rassurer les populations que la Côte d’Ivoire a aujourd’hui un stock disponible de riz qui permet de couvrir plusieurs mois en termes de consommation. Il n’y a pas d’inquiétude à se faire à ce niveau. Nous continuons de travailler avec les acteurs pour pouvoir anticiper. Les consommateurs n’ont donc pas à paniquer. Faire autrement crée la panique, de la spéculation et des pénuries artificielles, qui vont gonfler les prix. Nous voulons lancer un appel à la sérénité… », a-t-il insisté.
Au dire du ministre, la population ivoirienne consomme en moyenne 2 millions de tonnes de riz par an, dont plus de 1,4 million de tonne importé. Il a aussi invité les différents maillons qui interviennent dans la chaîne de distribution, à éviter la spéculation et les pénuries artificielles.
« Nos équipes seront sur le terrain, à l’effet de s’assurer que les prix arrêtés par le gouvernement, de concert avec les opérateurs économiques, sont effectivement ceux-là qui sont appliqués », a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, dira-t-il, le gouvernement est en train d’évaluer le niveau de production locale en termes de riz local pour voir dans quelle mesure interdire l’exportation de toute production locale de riz hors du territoire national.
« En outre, poursuit-il, le gouvernement travaille dans le cadre d’une stratégie plus durable par rapport à la stratégie nationale de développement rizicole, afin que notre pays, au cours des prochaines années, puisse atteindre durablement l’autosuffisance en riz ».
Pour sa part, Abi Aad Emile, directeur général adjoint de la société de distribution de toutes marchandises de Côte d’Ivoire (Sdtm-CI), porte-parole du groupement des importateurs de riz de Côte d’Ivoire, a indiqué que les importateurs sont disposés à travailler étroitement avec le gouvernement pour contenir les coûts du riz.
« Nous sommes engagés à travailler étroitement avec le gouvernement, afin d’assurer à la population ivoirienne des produits et éviter une rupture dans les mois à venir. Mais aussi pour voir ensemble, comment réussir à maintenir les prix, pour que le marché ivoirien reste stable et ne connaisse pas de perturbation », a-t-il promis.
Casimir Djezou
Fratmat
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