Quand la contestation gagne aussi le camp au pouvoir
A peine les résultats du double scrutin du 2 septembre 2023 proclamés que des candidats perdants prennent d’assaut le siège de la Commission électorale pour y déposer des recours. La Cei elle-même avait produit un communiqué dès le début de la proclamation des résultats pour rappeler aux candidats leur droit à faire des réclamations au moyen d’une requête écrite.
Plusieurs candidats contestent leur défaite.
On connaissait le cas de Yopougon où Michel Gbagbo du Ppa-Ci et Dia Houphouët du Pdci-Rda avaient rejeté la victoire de Bictogo dans la nuit de dimanche.
Aujourd’hui, plusieurs autres se sont joints à l’élan et non des moindres. Il s’agit des candidats consideres commee poids lourd dans leur camp, proches du pouvoir ou de l’opposition qui contestent eux aussi leur déconvenue au soir du 2 septembre. Fabrice Sawegnon a clairement annoncé au cours d’une réunion devant des responsables de son parti qu’il introduit un recours en annulation. Idem pour le ministre Tchagba Laurent qui a échoué à évincer Aby Raoul de Marcory. Dans la région de l’Agnéby-Tiassa et dans la commune d’Agboville capitale de ladite région, Serge Patrick Edé, candidat sans étiquette et Fleur Aké M’Bo du Ppa-Ci contestent respectivement les victoires de Pierre Dimba au Conseil régional et N’cho Acho à la mairie pour le compte du Rhdp. Le victoire d’Assalé Tiémoko est aussi contestée à Tiassalé.
Cette avalanche de contestations qui n’est pas forcément l’œuvre de mauvais perdants démontre à quel point la Cei a encore fort à faire pour offrir une élection propre aux Ivoiriens.
Ces nombreuses requêtes montrent encore une fois les limites d’une élection organisée en un seul tour (tour unique) avec plusieurs candidats (frôlant parfois la dizaine dans certaine circonscription). La démocratie ayant toujours été le jeu des alliances par excellence, un second tour entre les deux candidats arrivés 1ers aurait pu éviter tous ces palabres et requêtes.
Le président Kuibiert s’était très tôt réjoui de ce que l’élection se soit achevée dans un climat globalement calme. Mais l’on voit aujourd’hui que ce calme apparent a caché bien des défaillances qui ont produit des violences dans certains endroits du pays. Des témoignages vidéo étalent les cas de Grand Bassam, Sassandra, Kouibly … Dans ces localités le matériel électoral a été pris à partie et détruit pour volontairement changer le résultat de l’élection. Ailleurs, ce sont des intimidations d’adversaires, de président de bureau de vote ou d’empêchements de vote comme rapporté par le candidat Serge Edé à Agboville, Taabo et Rubino. Des Pv sans stickers dont les résultats sont pris en compte, des Pv surchargés ou mal remplis, des votes multiples, des bourrages d’urnes, des votes au-delà de l’heure de clôture officielle, des urnes parallèles avec complicité d’agents locaux de la Cei font partie des cas de fraude signalés par d’autres candidats.
Il est clair qu’avec autant de griefs, on ne peut pas conjecturer d’une transparence absolue du scrutin du 2 septembre 2023.
Or l’objectif de l’élection est de donner la légitimité à ceux qui vont diriger les affaires locales sur la base de la volonté populaire réellement exprimée dans les urnes.
Avec ces soupçons de fraudes et d’irrégularités, il revient maintenant au Conseil d’état d’examiner profondément et sans parti pris les preuves qui auront été présentées pour trancher en toute transparence et clore ainsi cette élection qui annonce la présidentielle de 2025.
Ces nombreuses requêtes montrent encore une fois les limites d’une élection organisée en un seul tour (tour unique) avec plusieurs candidats (frôlant parfois la dizaine dans certaine circonscription). La démocratie ayant toujours été le jeu des alliances par excellence, un second tour entre les deux candidats arrivés 1ers aurait pu éviter tous ces palabres et requêtes.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
Bien sûr que la pauvre Fleur Aké du PPA-CI est de la partie des réclamateurs. C’est sa deuxième fois. Elle est évidemment une réclammeuse professionnelle… Riresss… ??? À l’instar de son chef de culte, un certain clown Koudou qui n’a jamais reconnu sa défaite, peut-on en être surpris ? Au fait, quelqu’un a-t-il remarqué que toutes les grosses têtes du parti club de soutien du sieur Koudou gbagba ont tous été laminés et sont des réclamateurs. Ils comptent tous donc sur le Conseil d’État pour les sauver sans programmes, sans idées. Alors là, en tant observateur, je dis du courage. Viva democracia… On avance…