Yopougon / Tombes en ruines, voirie inexistante… Les morts du cimetière municipal reposent en peine

Situé au Pk 17, à la lisière du village de Bonikro, le cimetière municipal de Yopougon est un véritable foutoir. Chaque jour on y déverse des morts avec des pics d’enterrement les week-ends. Des prêtres et autres ministres de Dieu les accompagnent avec la traditionnelle formule « reposez en paix » dans un chaos environnemental. 

Au cimetière municipal, on se contente d’enterrer nos morts à coût de centaines de mille sans se soucier de la salubrité du lieu. Des tombes vieilles de plusieurs années, fissurées, cassées dégageant des odeurs cadavériques en certains endroits, des herbes hautes comme dans un champ de maïs abandonné. Inutile de parler de la voirie qui n’existe que de nom. Les corbillards s’aventurent chaque jour sur une piste cahoteuse, non entretenue depuis des lustres. On compte sur le bon Dieu et sur la dextérité des conducteurs pour réussir un enterrement dans ce bric à brac.

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Un problème de moyens financiers ?

Difficile d’y croire au regard de la note souvent salée d’un enterrement même le plus précaire. Il faut débourser au bas mot 300 mille Fcfa pour avoir une sépulture en ce lieu du silence nocturne. La facture va varier selon que la famille veuille grandement honorer son disparu. L’argent rentre et le cimetière génère des moyens à même de faire face à son entretien. Il manque la volonté et le respect des morts.

Ces morts ne parleront pas pour exprimer toute la peine qui est la leur de reposer dans un tel environnement. Mais on aurait pu penser aux vivants qui choisissent de faire reposer leurs proches là.  A Abidjan, ces cimetières sont gérés par le District d’Abidjan qui encaisse différents frais et taxes pour une inhumation dont le fameux permis d’inhumer qui coûte au moins 90 mille Fcfa. L’entretien des tombes est à la charge des familles certes. Mais quand il est établi que ce cimetière est une source de revenus pour le District, un vivier, un gagne-pain pour plusieurs petits ouvriers, ne serait-il pas intéressant pour le district et tous ceux qui y ont intérêt, de faire le premier pas pour donner un minimum de confort à ces éternels silencieux qui y ont choisi leurs dernières demeures ? Ils seraient reconnaissants à ce bienfaiteur qui leur permettrait de respirer du bon air. SD à Abidjan  sdebailly@yahoo.fr 

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