Un cocktail très explosif se met en place à Niamey au Niger. Entre menaces d’interventions militaires de la France contre les généraux putschistes, les Russes de Wagner en embuscade, ballet de chefs de l’État de la sous-région…ils sont des milliers de Nigériens sortis dans les rues contre l’ex colonisateur.
La France qui a condamné l’intervention russe en Ukraine, va-t-elle entrer en guerre contre un pays souverain pour préserver son approvisionnement en uranium, que certains disent en quantité négligeable dans la chaîne d’approvisionnement de Paris ?
Face aux manifestants qui accusent Paris de piller l’uranium de leur pays depuis des décennies, c’est la France qui voie subitement sa sécurité énergétique menacée. Elle était déjà mise à mal par la guerre en Ukraine.
Selon les chiffres officiels, le Niger livre un moins de 18% de l’uranium nécessaire pour faire tourner les dizaines de centrales nucléaires sur le territoire français.
@CapitaineIb226 président de la transition du Faso est en visite au Niger 🇳🇪 pic.twitter.com/z4qpbExZd3
— Raïssa Nouradine Kassiré (@RaissaKassire) July 31, 2023
Je le disais dans mes écrits récents et passés. Les enjeux sont énormes pour la France🇫🇷, elle n’acceptera pas de perdre aussi facilement le Niger🇳🇪, cela y va de la stabilité énergétique de Paris en ces temps de difficultés énergétiques. Sans un appui sécuritaire… pic.twitter.com/3FxWS4SKwg
— Amir Nourdine Elbachir (@amir_nourdine) July 31, 2023
Au Niger, des milliers de manifestants devant l’ambassade de France à Niamey
Alors que se tient à Abuja un sommet extraordinaire de la Cedeao sur la situation au Niger, la junte qui a renversé Mohamed Bazoum dénonce une menace « d’intervention militaire imminente ». À Niamey, des milliers de manifestants ont convergé devant la représentation française.
Par Jeune Afrique
Des milliers de personnes se sont rassemblées devant l’ambassade de France ce dimanche à Niamey, lors d’une manifestation de soutien aux militaires putschistes ayant renversé le président élu Mohamed Bazoum, avant d’être dispersées par des grenades lacrymogènes.
Quelques soldats nigériens s’étaient auparavant interposés devant l’ambassade pour calmer les manifestants. Ces derniers ont arraché la plaque affichant « Ambassade de France au Niger », avant de la piétiner sur le goudron et de la remplacer par des drapeaux russes et nigériens. Un feu a été allumé à proximité directe de l’ambassade, selon plusieurs témoins, tandis que les manifestants ont insisté pour entrer dans le bâtiment, avant que la foule ne soit dispersée.
« Russie, Russie, Russie ! «
L’un des soldats, debout dans un pick-up, a salué la foule qui scandait « Russie, Russie, Russie ! « , « vive l’armée nigérienne ! » et « Tchiani, Tchiani, Tchiani ! », le nom du président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP, la junte).
Quelques personnes se sont également dirigées vers l’ambassade des États-Unis, dont le secrétaire d’État Antony Blinken a assuré Mohamed Bazoum, le président renversé, du « soutien « indéfectible » de Washington.
Le mouvement civil M62, qui avait déjà protesté contre l’opération Barkhane de l’armée française au Sahel et au Sahara, a lancé l’appel à manifester, relayé par ailleurs sur les ondes de la RTNC, la télévision nationale, qui a diffusé les images du rassemblement en direct.
Sommet de la Cedeao
Cette marche survient alors que les militaires nigériens qui ont renversé le président Mohamed Bazoum ont dénoncé une menace « d’intervention militaire imminente à Niamey » fomentée selon eux par la Cedeao. L’organisation ouest-africaine, dont le Niger est membre, se réunit ce dimanche en « sommet spécial » à Abuja pour évaluer la situation, avec de probables sanctions à la clé.
« L’objectif de cette rencontre est la validation d’un plan d’agression contre le Niger, à travers une intervention militaire imminente à Niamey en collaboration avec les pays africains non membres de l’organisation et certains pays occidentaux, selon un communiqué lu par un membre de la junte, Amadou Abdramane, à la télévision nationale. Nous rappellerons une fois de plus à la Cedeao ou tout autre aventurier notre ferme détermination à défendre notre patrie. »
(Jeune-Afrique avec AFP)
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