« C’est plié au Niger » Mohamed Bazoum destitué, l’armée confirme le coup d’État

Le président Mohamed Bazoum du Niger a été déposé, destitué. L’armée a pris le pouvoir. Selon les militaires nouveaux maîtres du pays, les frontières sont fermées et des couvre-feux sont en place dans tout le pays.

Cette nuit du 27 juillet, aux alentours de 23h30, l’armée du Niger a annoncé la création d’un Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP)

L’annonce de la destitution de Bazoum a été faite par le colonel Amadou Abdramane sur le antennes de la télévision nationale.

Le feu couvait depuis de longs mois dans ce pays d’Afrique de l’ouest suite au redéploiement des armées européennes dans le pays, après leurs départs forcés du Mali. Le Niger restait l’un des principaux pourvoyeurs d’uranium africain à la France, ancien colonisateur.

Après la Guinée, le Mali et le Burkina-Faso, le Niger est le dernier pays de la Cedeao à se joindre aux révoltes des militaires ouest-africains contre une nouvelle classe de politiciens véreux et corrompus accusés de servir des intérêts étrangers.

Plus d’infos suivont.

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Niger/Coup d’état en cours contre Mohamed Bazoum

Mohamed Bazoum est depuis plusieurs mois sur la sellette face à des mouvements de protestation réguliers l’accusant de faire du Niger un vassal de la France. Une large partie des militaires nigériens n’a pas digéré le redéploiement au Niger des militaires étrangers [principalement européens], forcés de quitter le Mali.

Selon des témoins à Niamey, le rapport de forces militaires ne serait pas en faveur du président Bazoum, toujours séquestré avec sa famille par la garde présidentielle à l’intérieur du Palais présentiel.

Bazoum fait partie avec les président ivoirien, sénégalais, togolais et béninois, des civiles encore au pouvoir dans l’ancien pré-carré français en Afrique de l’ouest.
Le Niger, présenté par certaines statistiques comme « le pays le plus pauvre au monde » a une longue tradition de coup-d’état, tout comme le Mali, le Burkina et la Guinée.

Dans un discours prononcé le 13 juillet [13/07], le président ivoirien n’avait pas manqué de lancer une mise en garde virulente contre ceux qui seraient tenté par un coup-d’état.

Alassane Ouattara était-il au courant des bruits de botte au Niger ?

Pour la coalition de forces occidentales présentes au Niger, la chute de Bazoum « le bon viveur francophile », serait une catastrophe, affirment plusieurs experts aujourd’hui.

Sylvie Kouamé

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Le Président Bazoum toujours en sécurité, il refuse de signer le document de démission qui lui a été soumis. Le général Tchiany et ses éléments sont encerclés par la garde nationale et les FDS venus des environs de Niamey (Dosso, Tillabéry….)Les négociations continuent… pic.twitter.com/rkRfJrg8sa

— Samira Sabou (@samirasabou) July 26, 2023

Le chef de l’Etat est séquestré, avec sa famille, à l’intérieur de sa résidence par des militaires. Un proche du président, joint par « Le Monde », assure que lui et son épouse se portent bien.

Le Monde avec AFP

L’accès à la présidence du Niger, à Niamey, était bloqué, mercredi 26 juillet, par des membres de la garde présidentielle, commandée par le général Omar Tchiani. « Tôt ce mercredi matin, des éléments de la garde présidentielle ont engagé un mouvement d’humeur antirépublicain et tenté en vain d’obtenir le soutien des forces armées nationales et de la garde nationale », a relaté la présidence nigérienne sur Twitter, ce mercredi à 13 h 30. « Le président de la République et sa famille se portent bien », a-t-elle ajouté. Une information confirmée par un proche du chef de l’Etat joint par Le Monde, qui a précisé que Mohamed Bazoum et son épouse se trouvaient dans la résidence présidentielle.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Mohamed Bazoum, président du Niger : face aux djihadistes, « la télécommande est entre nos mains, pas entre celles de la France »

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Pour l’heure, les raisons ayant poussé les militaires à l’origine de ce mouvement de colère restent floues et la situation ne semble toujours pas sous contrôle. « L’armée et la garde nationale sont prêtes à attaquer les éléments de la GP [garde présidentielle] impliqués dans ce mouvement d’humeur s’ils ne reviennent pas à de meilleurs sentiments », a signalé la présidence sur Twitter.

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), actuellement présidée par le Nigeria, a dit avoir pris connaissance « avec stupeur et consternation » de la « tentative de coup d’Etat au Niger », dans un communiqué publié mercredi après-midi. Elle « condamne avec vigueur cette tentative de prise du pouvoir par la force et appelle les auteurs de cet acte à libérer immédiatement et sans condition le président de la République démocratiquement élu ». Selon les informations du Monde, une délégation de la Cedeao doit se rendre au plus vite à Niamey.

Une histoire jalonnée de coups d’Etat
Ce mercredi matin, tant les accès à la résidence de Mohamed Bazoum qu’aux bureaux du complexe présidentiel étaient interdits. En revanche, aucun dispositif militaire particulier n’était visible dans le quartier où se trouve la présidence, la circulation y était normale et aucun coup de feu n’a été entendu, a constaté un journaliste de l’AFP.

Mohamed Bazoum avait déjà vu son pouvoir vaciller peu avant son investiture, en 2021. Dans la nuit du 30 au 31 mars, des tirs à l’arme lourde avaient retenti aux abords de la présidence. Le gouvernement avait alors annoncé avoir arrêté plusieurs personnes et repris la situation en main, qualifiant les faits de tentative de coup d’Etat. Le tout nouveau président avait ensuite fait le ménage au sein de la Sécurité rapprochée, le groupe qui, avec la garde présidentielle, est chargé d’assurer la sécurité au sein du palais. Selon une source sécuritaire nigérienne, Mohamed Bazoum avait alors remplacé la plupart des effectifs de ce groupe, espérant ainsi se prémunir de tout nouveau mouvement d’humeur.

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Le Niger est un partenaire privilégié de la France au Sahel, une région en proie à la violence djihadiste. L’histoire de ce pays vaste, pauvre et désertique est jalonnée de coups d’Etat. Depuis l’indépendance de cette ex-colonie française, en 1960, il y en a eu quatre : le premier en avril 1974 contre le président Diori Hamani, et le dernier en février 2010, qui a renversé le président Mahamadou Tandja. Sans compter les nombreuses tentatives de putsch.

Le Monde avec AFP

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