K. Alex est poursuivi par la justice pour acte de pédophilie sur sept garçons mineurs. Il est jugé coupable mais aussitôt relâché parce que c’est un fait délictuel qui a dépassé trois ans. Vous avez dit bizarre ?
Le prévenu KFA est âgé de 27 ans et réside à Molonou, une sous-préfecture du département de Tiébissou. Il fait de la couture. Un métier dont il profite pour commettre des actes de pédophilie. Tout commence en 2014. Venant récupérer son habit cousu par KFA, un jeune garçon va subir des attouchements sexuels de la part du couturier. Celui-ci en fera de même sur un deuxième. Il va alors inviter les deux garçons chez lui, à la maison où il va leur donner à manger avant de leur proposer de regarder un film karaté puis un autre film de charme. Pendant le deuxième film, KFA déshabille les enfants et procède à des attouchements manuels sur leur intimité.
Contre des cadeaux
« Je les invite souvent à la maison ils viennent. Je mets le film, on regarde. Après, je prends du savon pour jouer avec leur sexe », a-t-il avoué au juge. Ainsi, agira sur sept garçons mineurs dont l’âge varie entre 12 et 16 ans. Cela va durer six ans, précisément de 2014 jusqu’au 13 mars 2020, date de son dernier acte de pédophilie. C’est également en 2020 qu’il va se marier avant d’être père de deux enfants.
Appelé à la barre, une victime raconte que le prédateur leur tendait souvent des pièges. « Parfois pour t’avoir, il te demande d’aller chercher quelque chose dans son atelier de couture. Dès que tu entres, il vient fermer la porte pour jouer avec ton sexe. Souvent aussi, il te dit de venir regarder un film. Il nous donnait des cadeaux comme des vêtements pour qu’on continue de faire ça, sans rien dire aux gens », expliquait le jeune garçon.
La vérité a éclaté le jour où trois garçons, parmi ses victimes, sont devenus mécontents parce qu’il ne leur donnait plus de cadeaux. Ils iront tout avouer à un parent qui portera plainte contre KFA, le 30 juin 2023 au tribunal de Bouaké. Délibérant sur cette affaire, le procureur dit qu’on ne peut rien faire à KKF, malgré la gravité de son acte. « Il a posé un acte très grave et puni sévèrement par la loi. Mais l’action publique pour le condamner est éteinte. Puisque, entre son dernier acte commis le 13 mars 2020 et la saisine du tribunal, le 30 juin 2023, cela fait trois ans et trois mois. Or l’action publique en matière délictuelle s’exerce en trois ans. Il est coupable, malheureusement on ne peut pas l’enfermer ni l’amender », explique le procureur.
Les parents n’ayant rien demandé au coupable en contrepartie du préjudice causé sur leurs enfants, le juge ordonne alors la libération de K.F.A. en donnant des conseils. « Vous êtes libres certes mais ne faites plus ça. Vous avez la chance que les parents n’aient pas vite su, sinon vous auriez pu voir autre chose. C’est l’occasion également de dire aux parents de surveiller leurs enfants pour éviter qu’ils soient pris au piège de certaines personnes malintentionnées », a-t-il exhorté.
Moussa I. Koné
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