Le dernier bilan fait état de 15 morts. À l’approche des prochaines élections municipales, les maires sont plus que jamais sous les feux des critiques, au regard des drames quotidiens occasionnés par les fortes averses de ces dernières semaines. Caniveaux inexistants, bouchés, béants…rues impraticables, inondations, glissements de terrains, éboulements, effondrements de maisons, noyades…tout y passe. Que font les maires de Yopougon, Marcory, Attécoubé, Cocody, Abobob, Grand-Bassam, Bingerville etc. ? Se remplir les poches au moment tous les regards se tournent encore vers le gouvernement ?
Terrible/La journée du vendredi 7 juillet restera à jamais gravée dans la mémoire de nombreux résidents dans les communes de Yopougon et d’Attécoubé. Elle a été sombre pour une douzaine de familles qui ont vu leurs parents ou proches passer de vie à trépas.
Par Jean Bavane Kouika
En effet, la forte pluie qui s’est abattue sur la ville d’Abidjan dans la nuit du jeudi 6 au vendredi 7 juillet 2023 a fait 14 morts et 3 disparus, selon des sources policières. Précisément 13 morts à Yopougon Gesco (Gesco Manutention 3 décès, petit Bouaké 4 tués, quartier Micao Forage 1 mort et Micao Number One 4 corps), 1 corps isolé trouvé dans un bas-fond à Micao et 1 mort à Attécoubé Mossikro.
Presque toutes ces personnes tuées l’ont été par éboulement de terre. Donc asphyxiées par la terre rouge provenant du dessus de leurs habitations. C’est le cas d’une famille dont la grand-mère répond au nom de Z.B, la soixantaine d’âge. Elle, qui vivait dans une petite maison de 2 pièces suspendue sur une petite côte au quartier Micao Forage avec ses petits-enfants et sa fille, a vu sa tête brisée par le mur qui a cédé face à la force de la terre boueuse. Elle et sa fille (la maîtresse de cette maisonnée) ainsi qu’une fillette de 10 ans et un enfant de 3 ans ont trouvé la mort à cause de l’écoulement de la boue.
Leur disparition a laissé le voisinage et le quartier sans voix. « La grand-mère fut ma mère adoptive. C’est la femme de mon père qui est décédé en 1999. J’ai été appelé par téléphone, hier nuit, aux environs de 3h du matin par mes petits frères. Ce matin, je viens et c’est un constat de consternation. Quatre morts en un seul coup », explique Dalougou Dalphé Obli, parent des victimes qui, malgré le calme qu’il voulait s’imposer, a été trahi par de grosses larmes.
Ce résident de Dabou a laissé, par la suite, entendre que dans la maison 6 personnes y vivaient. Outre les décédées, il y avait un étudiant qui a échappé au mauvais sort. Il a réussi à s’enfuir quand le drame survenait. Voulant secourir sa mémé, il a été secoué par le courant venant du corps de cette dernière. Parce que l’éboulement a occasionné la cassure des fils électriques. Du coup, c’était l’obscurité totale à 1h du matin.
Lui, en voulant se sauver, a été aussi blessé au bras, ont raconté des témoins. La sixième personne de cette maison est une jeune fille. Qui était chez son petit ami où elle a passé la nuit. Elle a eu la vie sauve.
Pleurs, cris, lamentations. Nous sommes dans le même quartier (secteur Dakoury). Juste à une centaine de mètres du premier drame. Là, c’est un jeune de 33 ans répondant aux initiales de G.S.P qui a, lui aussi, perdu la vie à cause de l’ éboulement. Son corps couvert d’un drap était encore exposé attendant la police scientifique. C’est le dépotoir d’ordures de la zone au-dessus de sa maison qui a cédé et est tombé sur sa maison de 3 pièces pendant qu’il dormait. Les ordures confondues avec la boue dans le ruissellement des eaux de pluie ont cassé une partie du mur qui donnait dos à la montagne d’ordures. Principalement, elles sont tombées sur la chambre de la victime. Il fallait plusieurs heures de recherche dans la boue pour retrouver son corps. Sa petite famille composée de sa mère et de ses enfants ont eu la vie sauve. Ils étaient dans la deuxième chambre.
Même scénario au quartier Micao number One où il y a eu 4 morts et au quartier Manutention 3 tués. Désolation et inquiétude se lisaient également sur les visages des proches des victimes.
1 mort à Attécoubé
Mossikro
Dans cette commune, précisément à Mossikro Boussangadougou, c’est une jeune fille de 22 ans (G.G.C), couturière de son état, qui a perdu la vie, également par éboulement. Elle vivait dans un appartement de 2 pièces avec sa grande sœur et son mari ainsi que le fils de sa grande sœur. G.G.C a été tuée dans son sommeil. La terre venue du haut de la maison est tombée dans le salon où elle dormait. La toiture de l’habitation a cédé ainsi qu’une partie du mur. « Je ne peux pas parler. Je ne sais pas quoi dire. Je suis sous le choc. Toutes mes excuses. Je viens d’arriver de la morgue du Chu de Yopougon où le corps a été transféré », a lancé Gogbeu Ferdinand, le beau-frère de la victime. Tout essoufflé et le visage grave.
Un immeuble effondré à Bingerville
La ville de Bingerville n’a pas connu d’éboulement de terre à la suite de la forte pluie tombée sur le district d’Abidjan dans la nuit du 6 au 7 juillet 2023. Mais plutôt un immeuble effondré. Un R+2 s’est écroulé sans faire de victimes au quartier Namoué.
En fait, personne n’y était, parce que les travaux de construction ont été arrêtés depuis 2016, a laissé entendre M. Essé Florent, chef d’antenne du ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme (Mclu) de Bingerville sud.
A l’en croire, le maître d’ouvrage (propriétaire) qui répond aux initiales de G.I construit à son rythme. Il dispose d’un permis de construire d’un R+3 établi depuis 2016.
JEAN BAVANE KOUIKA
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#accroche
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