Deux semaines après la regrettable tragédie qui a entraîné dans des circonstances non encore élucidées la mort de 4 personnes et blessé plusieurs autres, tous employés d’Industrap, une entreprise locale de fabrication de peinture, les autorités politiques et judiciaires ivoiriennes restent murées dans un mutisme inexplicable qui ébranle la confiance du public.
Hormis l’information selon laquelle l’accident aurait été provoqué par l’effondrement d’un mur, aucune communication officielle des autorités n’a filtré à ce jour, laissant toutes sortes de rumeurs se propager.
Habituellement prompt à criminaliser de simples manifestations pacifiques, à arrêter des honnêtes citoyens engagés dans l’exercice de leurs droits civiques garantis par notre Constitution, ou encore à persécuter des opposants politiques ou des activistes sous des prétextes fallacieux sans aucun fondement juridique, le procureur du régime, s’est fait curieusement très discret, boudant nos petits écrans au lieu d’éclairer nos lanternes sur une affaire qui préoccupe pourtant l’opinion publique nationale. Le silence assourdissant de l’ensemble des autorités concernées, associé au communiqué laconique de l’entreprise, le premier depuis 15 jours, interpelle, exaspère et suscite l’indignation.
Cette absence de communication et de transparence soulève des questions sur l’engagement des autorités à faire la lumière sur cette affaire et à rendre justice aux victimes et à leurs familles. Quelles magouilles cachent ce silence ? Que s’est-il réellement passé ? Pourquoi ce mur s’est-il effondré ? Les travailleurs étaient-ils correctement équipés ? auraient-ils survécus s’ils l’avaient été ? Qu’en est-il de la mise en place d’une commission d’enquête indépendante (une vraie pas comme la CEI, s’entend) pour situer les responsabilités liées à ces faits tragiques ? Autant de questions qui sont, à ce jour, sans réponse.
Une commission d’enquête s’impose pourtant pour tirer des enseignements de cette tragédie et mettre en place des mesures conservatoires pour en prévenir d’autres du même genre et assurer la sécurité des populations.. En gardant ce silence complice, le gouvernement ne fait que s’exposer à plus de défiance populaire et à renforcer la conviction bien ancrée chez les Ivoirien(ne)s d’un État en conflit permanent avec le citoyen, qui le plus souvent, travaille contre leurs intérêts.
En cette période de deuil et de tristesse, il est crucial que la société civile, les médias indépendants, s’il en existe encore, et les citoyens s’unissent pour exiger la transparence et la responsabilité. La vie de chaque Ivoirien compte, et tous les travailleurs de Côte d’Ivoire sont en droit d’exiger d’effectuer leur travail dans un environnement sûr et sécurisé.
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