A bord d’un mini-car sur le tronçon Yopougon-Adjamé, aux environs de 13 h 30, un jeune homme lance : « Bonne fête du travail à tous et à toutes ». Répondant à cette salutation, Mlle Ornella, sans emploi, la trentaine révolue, réplique : « Je ne sais même pas qu’aujourd’hui est la fête du travail. C’est ceux qui travaillent qui peuvent le savoir. Merci quand même ».
Sabine Kouamé est étudiante en faculté des sciences juridiques à l’université Félix Houphouët Boigny. « C’est déjà bon de consacrer une journée aux travailleurs. Non seulement, c’est un jour férié mais c’est surtout l’occasion pour ces derniers d’exprimer aux autorités leurs besoins et les situations auxquelles ils aspirent ». Et d’ajouter : « Par exemple, une rencontre a lieu, en ce moment, entre les différentes couches professionnelles et le Premier ministre Patrick Achi. Ces couches professionnelles, à travers leurs syndicats et fédérations, ont l’occasion rêvée de parler directement aux dirigeants du notre pays ».
« Une fête pour les salariés »
De son côté, Coulibaly Adama, agrippé à la portière d’un minicar au carrefour de N’dotré, estime que « la fête du travail est pour les salariés. Nous autres, n’avons pas de salaire par mois. Nous gagnons notre pain de façon quotidienne. Donc il n’y a pas de repos pour nous. Si je ne travaille pas, je n’aurai rien le soir. Je suis sur ma portière pour que le soir je puisse apporter quelque chose à ma famille », a-t-il précisé
Au volant d’un taxi communal, Kouassi Alain dit avoir connaissance de la fête du travail. « C’est le moment pendant lequel les travailleurs vont exprimer leurs besoins au Chef de l’État. C’est bon, mais tout le monde ne peut pas arrêter de travailler dans le même temps. Pendant que les uns vont devant les autorités, les autres continuent de travailler. C’est ce que je suis en train de faire. Néanmoins, j’ai une doléance à transmettre. Je demande aux autorités de nous débarrasser de cette histoire de « gnambro » qui nous coûte de l’argent chaque jour », a-t-il conclu.
Tenancière d’un restaurant depuis quelques mois, Jeannette Angui attend plutôt la réalisation de l’annonce faite par le Chef de l’Etat, lors de son adresse le 25 avril 2023 devant le parlement réuni en Congrès. « Je connais la fête du travail. Je sais aussi que c’est aujourd’hui. Je vais bien fêter lorsque je vais finir de développer mon activité de restauration. Pour cela, j’attends les 365 milliards de francs CFA pour les jeunes annoncés par le président de la République. J’espère qu’on va nous dire concrètement comment on doit procéder pour en bénéficier », a-t-elle indiqué.
Entouré de sa famille, Ismael Lohoré, contractuel au Trésor public, profite plutôt de ce jour férié pour se reposer. « Si tous les travailleurs doivent se rendre devant les autorités, il n’y aura pas de place pour les accueillir. Donc je laisse cette responsabilité à nos différents syndicats. En attendant, ma famille et moi, profitons pour nous reposer », a-t-il confié.
Trésor Doudou
Lebanco.net
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