Adoukro (Jacqueville) / Le Conseil d’État annule le lotissement de l’homme d’affaires Oda

Son rêve d’Adoukro « ville nouvelle » brisé

Depuis le mercredi 22 mars 2023, un nouveau soleil s’est levé sur Adoukro. Cette bourgade située en bordure de lagune au pied du pont de Jacqueville et ses villages environnants comme N’djem vivaient dans la hantise d’être déguerpis. Une première tentative de déguerpissement a même été étouffée courant 2021 grâce à la vigilance des autorités municipales de Jacqueville, le maire Beugré Joachim en particulier.

L’heure est à présent à la sérénité et les habitants d’Adoukro, des allogènes béninois en majorité peuvent rêver d’un futur sans encombre. Le fait est que lors de son audience du 22 mars 2023, le Conseil d’état, juridiction administrative suprême a pris la décision d’annuler les lotissements Tranche 1 et Tranche 2 initiés depuis 2003 par Édouard Oda, opérateur immobilier. Celui-ci, bénéficiant de plusieurs appuis, de relations et moyennant des intéressements colossaux au profit de certaines personnalités militaires, administratives et même judiciaires, avait réussi à réaliser deux lotissements sur une superficie de 2.422 hectares. Soit au-delà des limites territoriales d’Adoukro qui ne faisait que 710 ha. Les villages du littoral tels que N’djem, Abreby, Sassako et Avagou ont eu leurs terres « annexées » par lesdits lotissements de M. Oda.

Aujourd’hui, pour ces différents villages, c’est un espoir qui renaît après des années de lutte pour récupérer leurs terres et qui ont valu la prison et la mort à certains villageois.

Pour donner la bonne nouvelle, le maire de Jacqûeville Beugré Joachim et le député Léon Lobo ont organisé dimanche une tournée d’information dans chacun des villages ci-dessus cités. Cette tournée a commencé par Adoukro. Là-bas le député a été le premier à prendre la parole pour situer sur la nouvelle donne.

« Tous les lotissements réalisés ici par Oda Edouard sont annulés. Ça n’existe plus. L’état a mis fin à ça. Mais, on ne va pas s’arrêter là. Il faut voir maintenant ce qu’on va faire », a informé le député Lobo. Et le maire Beugré de renchérir :

« C’est parce qu’on n’était pas vigilants que cela est arrivé. Des gens sont morts. Le chef de Sassako est mort.
Mais depuis le 22 mars, le Conseil d’état a statué et a annulé les lotissements ».

La même nouvelle a été portée dans les villages visitées. Les chefs de terre et les chefs de village ainsi que leurs notables ont salué l’activisme et le leadership de leurs élus qui selon leurs dires, redorent ainsi leur dignité bafouée.

Pour les deux élus, Beugré et Lobo, c’est un pari gagné. Un combat de longue haleine qui aboutit au résultat escompté et qui les réhabilite vis-à-vis des villageois qui étaient traverses par l’angoisse et le doute.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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