Koffi Serge dit STT lance l’Alliance de l’Ivoirien Nouveau (ADN) pour éviter « la guerre des héritiers dans les partis… »

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Présentation de son mouvement – Serge Koffi assène :

« J’évite la guerre des héritiers dans les partis… »

« Je suis candidat aux régionales dans le Haut Sassandra »

Un an après son retour au pays natal, Serge Koffi alias Sroukou Trèmin Trèmin revient sur la scène politique. L’ancien secrétaire général de la Fesci, sous le sobriquet Stt, fondateur de la Conareci et du Crac, des mouvements politiques qui ont fortement soutenu l’ancien président Gbagbo durant son mandat, ne veut pas jouer les seconds rôles dans un parti en Côte d’Ivoire.

Samedi 25 mars 2023, dans un prestigieux hôtel de Riviera Golf, il a lancé son mouvement, l’Adn (Alliance de l’ivoirien nouveau). « Pas un parti politique pour l’instant mais un mouvement citoyen qui se réserve le droit de se prononcer sur toutes les questions nationales et internationales concernant la Côte d’Ivoire », précise celui qui se présente comme « travailleur contractuel à l’université de Man ».

Il serait en réalité un enseignant dans cette université avec un contrat a durée déterminée.

Son mouvement, comme son nom l’indique se fonde sur le concept de l’ivoirien nouveau. Un concept échafaudé par Alassane Ouattara et depuis aux oubliettes. Pour Serge Koffi, l’enfant de Gonaté, l’ivoirien nouveau qu’il appelle de ses vœux est celui qui comprend que pour que la Côte d’Ivoire change, il faut que les ivoiriens changent. C’est aussi, dit-il, l’ivoirien qui comprend que la démocratie est certes la loi de la majorité mais pas de la dictature de la majorité écrasante sur la minorité assujettie. Entre autres définitions de son concept.

Il veut travailler à une transformation sociale, au rassemblement aussi. D’où l’Adn, un acronyme plus usité en sciences biologiques, considérant ici que le « peuple ivoirien, comme un être humain, dispose d’un Adn qui caractérise sa singularité ».

De singularité, justement Serge Koffi a tenu à faire valoir son droit à la différence dans les positionnements idéologiques actuels. Il considère désormais les concepts idéologiques gauche, droite, centre comme de « simples mots ». « Est-ce que ça existe encore ? », s’interroge-t-il, sur un ton ironique. « En Afrique, ce n’est pas de cela qu’on a besoin. On a besoin de créer des emplois… », répond-il, jetant à la poubelle la posture du leader de gauche qu’il fut et dont il se gargarisait. Serge Koffi a fait un revirement à 180 degrés, lui qui prend soin d’ignorer son mentor dont le soutien lui a valu un exil de dix ans, Laurent Gbagbo. Par contre, il s’est fait élogieux pour le leader du camp présidentiel Alassane Ouattara à qui il adresse de doux mots de remerciements et de gratitude. Une chose est sûre, Souroukou a changé et se fait le chantre d’une réconciliation qu’il théorise. Il ne veut plus regarder dans un rétroviseur qui ne lui permettrait pas d’avancer. Il lâche : « l’école à laquelle nous avons appartenu n’accepte pas ça ». Il parle ainsi du camp Gbagbo où croit-il, existe un gourou à qui on n’apporte pas la contradiction mais dont on doit accepter les dits et les faits. Sur le même ton critique, il se braque : « ce que nous évitons, c’est la guerre des héritiers dans les partis politiques. On ne nous a pas appris à hériter. On nous a appris à créer. C’est gentiment que nous avons pris notre chemin et nous avançons sans attaquer quelqu’un ». Il répondait ainsi à une question sur le choix des anciens leaders de la Fesci de créer chacun son mouvement, là où ils auraient pu constituer une force dans une dynamique unitaire.

Poussé par la volonté de s’assumer et de se faire une place sur l’échiquier politique, Stt a, sans sourciller, annoncé sa candidature à l’élection régionale dans le Haut Sassandra. La circonscription que convoite également son ex mentor Stéphane Kipré pour le compte du Ppa-Ci de Laurent Gbagbo. Un air de revanche après sa rupture d’avec celui qui était le leader de l’Ung, parti auquel avait appartenu Serge Koffi durant une partie de son exil canadien.

Pour le lancement de son mouvement les anciens leaders de la Fesci étaient à ses côtés. Blé Goudé, Eugène Djué, Martial Ahipeaud, Mian Augustin, Blé Guirao étaient absents mais Assi Fulgence Assi a parlé en leur nom. Il a encouragé Serge Koffi à user de son courage légendaire pour réussir ce qu’il a commencé. L’actuel Sg de la Fesci, le général Makélélé est allé dans le même sens.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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