Le président de la Transition malienne, le Colonel Assimi Goïta, a reçu dans la matinée du lundi 20 mars 2023, au Palais de Koulouba, les forces vives de la nation, notamment les autorités et les légitimés traditionnelles, autour du projet de Constitution dont certaines dispositions suscite une controverse dans le pays.
Avant la tenue du prochain référendum, dont la date reste encore inconnue, le président de la Transition malienne, le Colonel Assimi Goïta, a tenu à présenter ce lundi 20 mars 2023, aux autorités et aux légitimés traditionnelles du pays, le contenu du projet de Constitution qui alimente depuis peu, la polémique au Mali et expliquer les innovations inscrites dans la version finale du document rendu public en février dernier.
Le président de la Transition, Assimi Goita, a rappelé à ses hôtes que le projet de Constitution, rédigé par une soixantaine de personnes, toutes issues de la société civile et de la classe politique, est « la concrétisation d’une volonté présente du peuple malien, exprimée lors des Assises nationales de la refondation (ANR) ».
Mais, avant l’envoi en mission des forces vives de la nation, par le Chef de l’Etat malien, et ce, à travers l’ensemble du territoire national, Boubacar Sow, membre de la Commission de rédaction du projet de Constitution, a longuement expliqué au Palais de Koulouba, les points saillants du document, avant d’indiquer que les innovations que comportent le projet de Constitution, tiennent entre autres, à la possibilité de destituer le président de la République et de faire des langues nationales, les langues officielles du pays.
« Nous avons accompli notre devoir, le reste du travail vous revient. Informer vos populations pour que le référendum soit un franc succès » a par la suite exhorté le président de la Transition malienne, aux autorités et aux légitimés traditionnelles présentent à la cérémonie.
La présentation du projet de Constitution, intervient dans un contexte fortement marqué par des contestations d’une frange de la population, notamment les religieux de la Ligue malienne des imams et des savants pour la solidarité islamique (Limama), qui protestent vivement contre la laïcité de l’Etat, inscrite dans la version finale de la constitution présentée officiellement le 27 février dernier.
« La laïcité, concept dont la définition est sujette à interprétation, est une astuce que les gouvernants utilisent à leur guise pour exclure la religion ou les religions [des affaires publiques]. Cette pratique a été utilisée par le pouvoir colonial ainsi que par tous les régimes qui ont gouverné notre pays depuis l’indépendance », a expliqué la Limama, en guise de réponse à Assimi Goïta, qui en février dernier, recevant la version finale du projet de constitution, réaffirmait « l’attachement à la forme républicaine et à la laïcité de l’Etat ».
« La laïcité ne s’oppose pas à la religion et aux croyances. Elle a pour objectif de promouvoir et conforter le vivre-ensemble fondé sur la tolérance, le dialogue et la compréhension mutuelle », indique sans équivoque la version finale du document, portant projet de Constitution de la République du Mali.
Le débat autour de certaines dispositions contenues dans le document du projet de Constitution, annonce t-il une énième crise politique dans le pays ?
Adingra OSSEI (Correspondant)
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