Dépollution des eaux et des terres en zones minières – Des chercheurs de l’Ens vers une solution pour les populations du Loh Djiboua (Divo)

Ces dernières années, les activités d’orpaillage sous toutes leurs formes deviennent une préoccupation majeure dans les zones minières tant elles sont la source d’une pollution sans précédent. Des terres entières et des cours d’eau nécessaires à la consommation des animaux et des hommes sont en proie à un empoisonnement au mercure, au cyanure, au zinc et autres produits utilisés dans l’extraction du précieux métal, l’or.

Des chercheurs de l’Ecole normale supérieure (Ens), département de chimie travaillent depuis quelques mois sur un projet de dépollution dont l’objectif est d’apporter une solution aux populations de la région du Loh Djiboua, plus précisément dans la zone minière de Hiré où des mines d’or sont en exploitation. Ce projet de recherche s’intitule « Étude électrochimique des électrodes à pâte de carbone modifiées par de l’argile de Côte d’Ivoire en contact avec le moringa Oleifera pour la dépollution par séquestration des métaux lourds en solution aqueuse : application à la zone d’exploitation minière de la région du Loh Djiboua ».
Le projet, lancé le 23 février dernier, est financé à hauteur de six millions de Fcfa par le Fonds pour la science, la technologie et l’innovation (Fonsti), organisme étatique dirigé par Dr Sangaré Yaya.
De façon simple, il vise à terme de mettre au point un dispositif de filtrage des eaux polluées qui verra un transfert de technologie vers les habitants de la zone et au-delà, vers toutes les zones d’exploitation de l’or. La grande innovation est l’usage du Moringa, une plante comestible qui pousse un peu partout et qui a des vertus chimiques à même de capter les métaux lourds et de l’argile.
Pour le superviseur technique du projet, Pr. Yao Thomas, le sujet est d’intérêt et cela donne du tonus à son équipe d’aller jusqu’au bout. « Aujourd’hui, nous notons qu’il y a un problème dans les zones d’orpaillage. Tout ceux qui le pratiquent ne font pas attention aux conséquences », a fait savoir le Directeur général de l’Ens avant de saluer l’équipe de recherche pour l’originalité du sujet.

Pour Dr Sangaré Yaya, de tels sujets qui apportent une plus-value à la communauté sont inscrits dans le programme de financement du Fonsti. La recherche et l’innovation doivent contribuer, selon lui, au développement et le Fonsti n’hésiterait pas à apporter son concours financier à ce type de projets. C’est d’ailleurs le 28e projet du genre que finance le Fonsti d’où la dénomination « Projet 28 Fonsti ».

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

Commentaires Facebook