«Je voudrais demander à nos parents et aux chefs de village de ne pas céder leurs terres aux orpaillages illégaux»
M. Dogad Dogui, chef du bureau régional de l’AIP pour la région du Gôh est le lauréat de l’édition 2022 du Prix CNS-RAMEDE CI pour la lutte contre le Travail des Enfants. Dans cette interview, il revient sur les raisons qui l’ont conduit à mener une enquête sur la question du travail des enfants dans l’orpaillage clandestin.
Vous êtes le nouveau lauréat du Prix CNS-RAMEDE CI pour la lutte contre le Travail des Enfants de la 24ème édition de la nuit des Ebony. Est-ce que je peux connaître les sentiments qui vous animent en cet instant ?
J’avoue que c’est un moment émouvant pour moi. Ça me fait vraiment plaisir parce que j’ai vu ces enfants en situation d’exploitation. Mais c’était des enfants qui devraient se retrouver en classe et qui malheureusement se retrouvent dans les champs d’orpaillage. Et quand vous les voyez, vous êtes surpris. Et vous leur demandez pourquoi, ils se retrouvent dans de telles situations. Généralement c’est l’envie d’avoir facilement de l’argent et l’abandon des parents. C’est cette situation qui m’a interpellée.
Quel est justement le sujet de votre reportage qui vous a valu ce prix ?
Avez-vous un message de sensibilisation à lancer à l’endroit des populations entant que journaliste et lauréat 2022 du Prix CNS-RAMEDE CI pour la lutte contre le Travail des Enfants ?
Je voudrais demander à nos parents et aux chefs de village de ne pas céder leurs terres aux orpaillages illégaux. Ce phénomène a laissé ses séquelles dans plusieurs régions du pays. Dans ces villages, il y a des trous partout. Ces terres ne pourront plus être utilisées. Et demain qu’est ce que ces terres vont-elles devenir puisqu’elles ne pourront plus être utilisées ? Les paysans ne pourront plus cultiver les cultures de rentre encore moins les cultures vivrières. Sans le savoir, ces personnes sont en train d’hypothéquer l’avenir des futures générations. C’est vraiment un cri de cœur que je voudrais lancer à nos parents. Au début, j’ai cru que c’était des étrangers ou des personnes qui venaient s’installer sans l’aval de nos populations. Malheureusement, ce sont ces dernières elles-mêmes qui les appellent et leur donne des terres à exploiter. C’est un scandale !
A l’issue de votre enquête quelles sont les causes que vous avez pu relever qui expliquent le phénomène d’exploitation des enfants dans l’orpaillage clandestin ?
Je menais une enquête sur les causes des congés anticipées. C’est en cherchant les raisons pour lesquelles, les enfants partaient en congés anticipés que j’ai découvert l’une des raisons de ce phénomène. C’est que les enfants allaient en vacances pour se faire de l’argent en travaillant dans l’orpaillage clandestin. C’est gênant. Les raisons que j’ai découvert, c’est l’envie de se faire de l’argent, abandon des parents et l’envie de paraître.
Service Com CNS
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