Méambly saisit la Bhci et annonce d’autres actions
Le Président directeur général (Pdg) du groupe Méambly, Evariste Tié Méambly
Edouard, compte bien se faire rembourser la somme de 1,260 milliard de F Cfa
qu’il dit avoir prêtée au président de l’Union pour la démocratie et pour la paix
en Côte d’Ivoire (Udpci), l’ex-ministre Albert Mabri Toikeusse. Après sa
conférence de presse du 12 janvier dernier au Plateau, l’opérateur économique a
remis le couvert, dimanche 5 février 2023, au cours d’un point-presse qu’il a
animé à Cocody.
Il a informé, à l’occasion, les journalistes qu’il a saisi, par courriers, le Président
du conseil d’administration (Pca), la Directrice générale (Dg) et les membres du
Conseil d’administration de la Banque de l’habitat de Côte d’Ivoire (Bhci).
« Avant tout, nous nous félicitons de la qualité des relations d’affaires qui nous
lient à votre institution bancaire et souhaitons vivement que nous puissions
aboutir à de bonnes fins. Cependant, notre collaboration s’est trouvée entachée
depuis lors par un débit de notre compte First Transit inscrit dans vos livres et
ce, du fait d’un contentieux que nous avons depuis avec Monsieur le ministre
Albert Mabri Toikeusse. En effet, en 2005, nous avons fait une série de
transactions sur notre compte cité plus haut (Voir copies desdites transactions
dans le dossier en pièce jointe) dont une partie des montants a servi, entre
autres, à l’achat d’une villa d’un montant de deux centre quatre-vingt-sept (287
000 000) millions de francs Cfa, au nom de feue dame Kourouma Assita
Leaticia, l’ex-compagne de Monsieur le ministre Albert Mabri Toikeusse ainsi
que certaines sommes à lui prêtées dans le cadre de sa campagne électorale de
2010 », lit-on dans le courrier envoyé aux responsables de la Bhci et signé du
Dg de la société de M. Méambly, Asseu Pierre Claver.
« A cette époque, Monsieur le ministre Mabri Toikeusse nous avait assuré du
remboursement de tous les prêts à lui octroyés, cités plus haut. C’est d’ailleurs
toutes ces sommes susmentionnées qui ont et continuent négativement
d’impacter notre compte First Transit. A ce jour, malgré nos incessants rappels
de remboursements amiables et contentieux, ainsi que nos interpellations dans
la presse écrite et même notre recours à Son Excellence monsieur le président
de la République, par courrier, nous demeurons toujours sans début de
paiement. Compte tenu de toutes ces promesses qui n’ont pas été tenues depuis
lors par Monsieur le ministre Albert Mabri Toikeusse, nous nous trouvons en
droit de réclamer cette villa qu’il aurait d’ailleurs mis en location à une
institution internationale dénommée Gtz.
C’est pourquoi nous venons par la présente solliciter la solidarité et
l’accompagnement de la Bhci, institution bancaire par le biais de laquelle les
versements pour l’achat de cette villa ont été faits, ainsi que le prêt de certaines
sommes pour sa campagne électorale présidentielle de 2010, afin de mener
ensemble toutes les démarches pour la saisie de ce bien, et recouvrer par la
même occasion lesdits loyers, afin de régler définitivement notre contentieux
avec votre banque », poursuit la lettre.
Outre ces courriers envoyés à la Bhci, Evariste Méambly compte saisir d’autres
institutions. « Bientôt, nous allons saisir la Commission africaine des droits de
l’Homme et des peuples. Nous allons saisir le Parlement panafricain et toutes
les chancelleries installées sur le territoire ivoirien, à commencer par celle de
l’Allemagne. Nous voulons prendre à témoin l’opinion nationale et
internationale et toutes ces instances citées pour le règlement de cette dette que
nous demandons au ministre Mabri de rembourser », a fait savoir le doctorant et
ex-député Méambly.
L’opérateur économique a décidé également d’adresser un courrier à
l’Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada).
Lors de sa conférence de presse du jeudi 12 janvier 2023, au Plateau, l’opérateur
économique avait déclaré ceci : « Nous sommes allés en justice, l’assignation a
été faite. Il s’est battu pour chasser tous les huissiers de chez lui. Il n’y a jamais
eu de suite. Et à chaque fois que nous approchons de gagner notre procès, par
des acrobaties, il rentre au gouvernement (…). Mabri me doit, avec la Bhci, la
somme de 1,260 milliard de F Cfa. Car, j’ai emprunté cet argent avec la Bhci
pour faire le prêt à Mabri. Et depuis, je règle cette dette en payant 9 millions de
F Cfa par mois à cette banque. L’heure est donc venue que la maison acquise
par Mabri soit vendue pour rembourser totalement l’argent de la Bhci », avait-il
informé.
L’ancien président du Conseil régional du Guémon, Evariste Méambly s’était
tourné aussi vers le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la
paix (Rhdp) dont Mabri Toikeusse est un haut cadre, et aussi vers le chef de
l’Etat et président du Rhdp, Alassane Ouattara. « Le Premier ministre Amadou
Gon m’avait reçu à la Primature et je lui avais remis ces documents. Il avait
promis d’informer le président Ouattara. Je ne sais pas si le président est
informé jusqu’à ce jour. Mais tel que je connais le président Ouattara, il ne peut
pas accepter une escroquerie d’une si grande importance d’un militant, fût-il du
Pdci, du Rdr, encore moins du Rhdp. Pour cela, je demande que tous les cadres
du Rhdp demandent à Mabri de régler sa dette avec Méambly. Je les interpelle
de demander à Mabri de rembourser ma dette ou de porter plainte en
diffamation contre moi », insistait-il.
Depuis le début de cette affaire, Albert Toikeusse Mabri ne réagit pas à nos
diverses sollicitations. Tous nos appels et Sms sont restés sans suite jusque-là. Il
en a été de même, hier dimanche.
Commentaires Facebook