Des «ONG» de consommateurs accusées de vouloir saboter la marche contre la vie chère du 26 novembre

« Une aubaine pour racketter le pouvoir et pour le pouvoir de corrompre et soudoyer les ONG réfractaires à la marche »

Une organisation de la société civile, Urgences Ivoiriennes de Cyrille Djehi avait annoncé une marche contre la vie chère, il y a quelques semaines lors d’un meeting à Yopougon.

Alors que cette organisation est dans la sensibilisation pour convaincre et mobiliser les couches sociales, une autre est à l’œuvre pour faire capoter la manifestation. Revendiquant 35 organisations, une certaine plateforme pour l’engagement citoyen de Côte d’Ivoire (Pec-ci) embouche un autre son de cloche. Son président Ebrin Rémi Yao a été reçu lundi 7 novembre 2022 par le directeur de cabinet du ministre du commerce, Jacques Essoh.

Au sortir de son audience, il a déclaré que son organisation se démarquait des organisateurs de la marche. Il dit vouloir privilégier le dialogue pour obtenir les mêmes résultats.

« Une organisation de la société civile a pour objet premier d’aider le gouvernement et surtout de faire des propositions constructives. Vous savez que 46 de nos frères ont été arrêtés au Mali. En cette situation difficile, il est important d’interpeller nos frères de la société civile afin d’éviter d’appeler nos populations à descendre dans la rue. Il y a déjà eu trop de morts en Côte d’Ivoire. Il est important de consolider la paix », a-t-il déclaré.

À croire que ceux qui appellent à la marche appellent à la mort. Une façon implicite de déclarer le régime répressif et autoritaire.

Djéhi Bi et ses amis veulent pourtant demander, par une manifestation pacifique comme ils l’ont déclaré, une réduction des prix qui profiterait à tous.

Si récemment, le gouvernement du Sénégal a pris une décision d’autorité de réduire le coût des denrées alimentaires, pourquoi la Côte d’Ivoire qui pèse plus que le Sénégal dans l’Uemoa ne prendrait pas la même décision ? Voici qui justifie leur appel.

En Côte d’Ivoire, la pratique est coutumière. Toutes les fois qu’une manifestation de cette nature est projetée, des biens malins profitent pour ramer à contre-courant en se rangeant du côté du pouvoir pour récolter des dividendes. Plusieurs manifestations contre la vie chère ont ainsi échoué. Et comme on ne change pas une recette qui gagne, la Pec-ci remet le couvert.

Inutile de dire qu’elle a été conditionnée et actionnée par ceux qui ont intérêt dans le statu quo.

CT, correspondance particulière

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