Malgré les nouvelles maladies qui agitent l’arène de la santé publique, la Côte d’Ivoire ne perd pas de vue son objectif d’éradiquer le paludisme d’ici à 2030.
En Côte d’Ivoire, le nombre de décès dus au paludisme est passé de 3 222 en 2017 à 1 316 en 2020. Soit un taux de mortalité en baisse d’environ 50%. En dépit de cette régression, le paludisme reste un défi majeur de santé publique. En effet, cette infection demeure la première cause des consultations dans le pays.
Cette maladie, perçue comme bénigne, parce que trop familière, tue chaque jour en Côte d’Ivoire quatre personnes, dont trois enfants de moins de 05 ans.
Alors, les autorités sanitaires sont en première ligne de cette lutte. Mieux, la lutte s’intensifie. Au Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP), les initiatives se multiplient.
Ainsi, le directeur du PNLP, Antoine Méa Tanoh, a annoncé, en août 2021, que la lutte contre le paludisme sera intensifiée dans neuf zones endémiques, notamment dans les régions du Moronou, de l’Indénié-Djuablin, du N’Zi, du Bélier, du Bounkani, du Folon, du Cavally, du Guémon et du Bafing.
Les recommandations de l’OMS et les directives nationales de prise en charge correcte du paludisme sont régulièrement rappelées aux responsables des districts sanitaires, aux médecins des hôpitaux de référence et aux pédiatres des zones les plus endémiques.
La stratégie nationale de prévention du paludisme pendant la grossesse, par exemple, prévoit la fourniture de moustiquaires imprégnées d’insecticides, lors de la première consultation prénatale et un traitement préventif intermittent pour les femmes enceintes.
Dans le cadre du programme de la gratuité ciblée retenu dans le premier Programme social du gouvernement (PSGouv 2019-2020), 1 957 719 divers produits ont été distribués pour la prise en charge des cas de paludisme grave entre janvier 2019 et juin 2020.
En Côte d’Ivoire, la lutte contre le paludisme combine l’efficience de la prise en charge dans les centres de santé et la prévention.
La politique préventive repose sur la lutte antivectorielle, à travers la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action (MILDA). Faisant le bilan de la 4ème campagne de distribution MILDA, le mardi 15 juin 2021, le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Pierre Dimba, a indiqué que près de 19 millions de moustiquaires imprégnées ont été gratuitement distribuées aux ménages, soit un taux de couverture de 97%. Il a relevé une bonne prise de conscience de la population. Selon le ministre en charge de la Santé, le taux d’utilisation est passé de 33% en 2012 à 63% en 2020. « Il nous faut atteindre, au moins, un taux de 80% d’utilisation des moustiquaires, pour mieux maîtriser cette maladie », a-t-il dit.
En plus de la distribution de moustiquaires, on note aussi la pulvérisation intra domiciliaire d’insecticides dans les zones les plus endémiques. Une technique qui fait ses preuves dans plusieurs pays africains.
Au nombre des initiatives, le ministère en charge de la Santé a lancé, le jeudi 23 septembre 2021 à Kossihouen (localité située sur l’autoroute du Nord), le projet « Stop Djekoidjo » pour éradiquer le paludisme en Côte d’Ivoire, d’ici à 2030.
Le projet aura pour avantage l’extension du renforcement des capacités techniques des prestataires en matière de diagnostic, de prise en charge des cas et de prévention du paludisme, notamment chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 05 ans. Il permettra également le renforcement de la prise en charge intégrée des cas de paludisme, de diarrhée et de pneumonie chez les enfants de moins de 05 ans.
Le projet « Stop Djekoidjo », d’un coût de 10 milliards de FCFA prévu pour une durée de cinq ans, est le principal programme du gouvernement américain pour soutenir les efforts de la Côte d’Ivoire.
Transmis par les moustiques, le paludisme est endémique dans 96 autres pays dans le monde.
CICG
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