Réunis en sommet extraordinaire dans la capitale ghanéenne le dimanche 9 janvier 2022, les dirigeants de la Cedeao et l’Union monétaire ouest-africaine [Uemoa], ont choisi de sévir contre les autorités maliennes et par ricochet contre le peuple malien dans sa totalité.
De lourdes sanctions avec effet immédiat ont été prises ce dimanche 9 décembre 2022 à l’issue de ce sommet. Il s’agit entre autres :
-Le gel des avoirs maliens dans les banques régionales ;
-Le retrait des ambassadeurs ;
-La suspension de toutes les transactions financières régionales et
-La fermeture des frontières de tous les pays de la CEDEAO avec le Mali.
Suspendue de l’instance sous régionale depuis le 8 septembre 2021, la Guinée, non associée aux décisions d’Accra, a tout simplement décidé de ne pas les mettre en application.
De notre point de vue, ces sanctions sont excessives et visent simplement à asphyxier davantage les populations maliennes déjà épuisées par les effets de la crise sécuritaire et sanitaire du covid-19.
L’objectif certainement visé serait de voir ces populations se dresser contre Assimi Goïta, ses camarades colonels et son gouvernement.
Dans les lignes qui vont suivre, nous voulons jeter un autre regard sur la dernière sanction: la fermeture des frontières de tous les pays de la Cedeao [sauf la Guinée et sa façade maritime] avec le Mali.
Le Mali a fait quoi concrètement aux autres membres de cette institution au point où l’on décidé de lui fermer toutes les frontières des 15 pays membres de la Cedeao ?
Assimi Goïta et son gouvernement seraient-ils devenus une menace pour la sous-région ?
Car, la décision de fermer des frontières est une décision extrêmement grave qui rappelle des moments de crises graves ou même des périodes de guerre.
Qu’est-ce que le Mali a-t-il pu faire aux autres membres de la « Cedeao des peuples » pour être désormais sur la liste des pays dangereux et considéré une menace pour la sous-région ?
Fermeture des frontières vous avez dit ?
Il y a souvent des situations certes difficiles mais qui permettent au moins d’apporter des solutions concrètes à des problèmes face auxquels l’on peine à trouver des solutions. La fermeture de toutes les frontières nous semble être une solution qui pourrait permettre de mieux circonscrire les groupes djihadistes qui sévissent sur le territoire malien. Une fois toutes les frontières fermées, les « instructeurs » russes de Wagner peuvent aisément faire leur job. Il va falloir effectivement fermer les frontières à tout le monde, les supposés groupes djihadistes y compris. Que personne sous aucun prétexte ne trouve refuge sur le territoire d’un autre membre de « la Cedeao des peuples ».
On peut se demander pour qui travaille alors la Cedeao des peuples ?
Une institution sous régionale qui dans ses textes prône la solidarité entre les peuples et vise le panafricanisme.
À travers ces sanctions, on voit transparaître la colère exprimée depuis un certain moment par la France. Nul besoin de faire des études de sciences politiques ou de diplomatie pour s’en rendre compte. D’ailleurs, les autorités françaises ne ratent aucune occasion pour fustiger l’homme fort de Bamako depuis que ce dernier a sollicité l’aide des instructeurs russes de Wagner. La France ne veut pas de Wagner sur le territoire malien et on ne sait pas trop pourquoi alors que tout comme la France, Wagner et ses instructeurs sont au Mali non pas pour combattre les forces françaises mais pour aider le peuple malien à lutter contre les groupes djihadistes tout comme la France.
Normalement, le bon sens aurait voulu que les forces françaises et Wagner travaillent en symbiose puisque ces deux forces sont au Mali pour les mêmes raisons.
Mais comme on peut le constater, la France a activé tous ses réseaux (sur le continent et à en Europe) pour marquer son mécontentement vis-à-vis des autorités maliennes qui ont décidé de coopérer avec des forces russes.
Ce dossier malien avec les différentes sanctions aura le mérite de révéler au grand jour ce qui se cachait derrière le rideau malien.
Qu’est-ce qui se passe réellement au Mali ?
Quels sont ces groupes d’intérêt en présence sur le sol malien ?
« Tout le monde va finir par voir clair dedans » pour parler comme à Abobo.
Vouloir abattre quelqu’un à tout prix et par tous les moyens y compris les moyens les plus extrêmes, on finit par fabriquer une grosse victime dans la conscience collective. Or, l’opinion affirme à tort ou à raison que la vérité se trouve toujours du côté de la victime. Et si la France et ses réseaux étaient en train de fabriquer une grosse victime dans la conscience collective africaine.
À bientôt.
Emmanuel de Kouassi
PCF – monde
#Mali : Lever les sanctions qui pénalisent le peuple malien (#PCF)
Collectif Solidarité PCF Afrique
Le Mali fait l’objet depuis le 10 janvier de lourdes #sanctions qui vont avoir des conséquences néfastes pour son peuple. Cette décision de la #CEDEAO (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest) intervient à la suite d’une période de forte tension entre les pouvoirs malien et français.
Tous les observateurs sérieux estiment que cet embargo est directement lié au souhait de Bamako de diversifier ses partenaires militaires, ce à quoi s’oppose Paris. Pour les soutiens des autorités maliennes actuelles comme pour ses détracteurs, les sanctions sont contre-productives et dangereuses. Elles interviennent dans un pays déstabilisé depuis près de 10 ans, conséquence notamment de la guerre franco-britannique contre la Libye.
Comme lors de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire en 2011, la France officielle est à la manœuvre en vue d’imposer ses hommes et son agenda avec, aujourd’hui comme hier, Alassane Ouattara, le satrape d’Abidjan, comme allié principal. D’ailleurs, parmi les mesures concrétisant les lourdes sanctions envers le Mali, figure le gel de ses avoirs au sein de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) et de la CEDEAO, comme ce fut le cas pour la Côte d’Ivoire en 2011.
Cela souligne l’importance pour les peuples ouest-africains de disposer d’un instrument monétaire de développement souverain, comme l’ont rappelé les parlementaires communistes français lors de la récente pseudo-transformation du Franc CFA en Eco qui maintient une domination monétaire.
Quelle est la prochaine étape au Mali ? Un énième coup d’État qui mettrait en place un homme fort totalement soumis aux injonctions de Paris ?
S’il ne s’agit pas de nier le problème de légitimité démocratique du pouvoir malien actuel, ne faudrait-il pas maintenir les canaux du dialogue existants afin de définir un processus de sortie crédible de cette situation ?
Depuis 2013, début de l’expédition militaire, les autorités françaises sont en échec au Mali car elles refusent de clarifier leurs intentions et de changer de politique. L’enlisement dans un conflit meurtrier, le choix de pousser vers un remodelage du pays, avec des arrières-pensées d’influence et de domination économique, ont provoqué une montée du ressentiment à son égard.
Les richesses prometteuses du sous-sol attisent aujourd’hui bien des convoitises. Elles sont une des explications de la situation actuelle inquiétante. L’heure n’est pas à affaiblir un État déjà exsangue et à souffler sur les braises. Il faut créer les conditions d’un départ réellement concerté et programmé de nos troupes, afin de leur substituer un nouvel agenda politique, économique et de sécurité pour le Mali et la région.
Il appartient au peuple malien de décider de son avenir en toute souveraineté. Dans l’immédiat, le Parti communiste français (PCF) souhaite que la France modifie son attitude et agisse en faveur d’une levée des sanctions qui pénalisent le peuple malien.
Parti communiste français (PCF)
Paris, le 11 janvier 2022
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