Crise électorale de 2020/ Le PDCI-RDA remet en cause la légitimité de Ouattara et répond au procureur

Alors que l’accalmie a succédé à la grande brouille consécutive à la présidentielle de 2020, voici qu’une sortie du procureur de la République Adou Richard réveille la classe politique. Ce, en plein dialogue politique qui a déjà amorcé ses premiers pas.

Le Pdci-Rda par la voix du secrétaire exécutif et porte-parole Bredoumi Kouassi s’est fendu d’une déclaration ce mercredi 29 décembre, à son siège de Cocody pour donner sa position sur la sortie du procureur. Lequel avait ouvertement menacé de poursuites l’ancien chef d’état Henri Konan Bédié pour sa présumée implication dans la chienlit d’octobre 2020, avant et après la présidentielle.

Le Pdci n’est pas content de la tournure des événements à l’horizon et l’a fait savoir de vive voix. Pour le parti de Bédié, avant toute chose, il convient de s’interroger sur la légalité du mandat présidentiel actuellement exercé par Alassane Ouattara.

« Monsieur le Procureur de la République fait état de faits graves et d’actes criminels commis pendant les périodes pré et post électorales d’août à octobre 2020.
L’autorité judiciaire visiblement accuse les Dirigeants des principaux partis politiques de l’opposition ivoirienne d’être les principaux responsables présumés des crimes commis pendant cette période.

Le Procureur ADOU Richard dans son élan se réserve la possibilité de poursuivre son Excellence Aimé Henri KONAN BÉDIÉ, ancien Président de la République et Président du PDCI-RDA en sa qualité de chef de l’opposition.

C’est le lieu de rappeler :

Premièrement qu’il reste en tout état de cause que la convocation de l’article 54 de la loi numéro 2005-201 du 16 Juin 2005 portant statut d’ancien Président de la République, d’ancien Chef ou Président d’Institution et ancien membre de gouvernement par le Procureur de la République, pour voir s’appliquer à l’ancien Président les dispositions du droit commun ne peut s’entendre que dans le cas où une élection régulière, conforme aux termes de la Constitution ivoirienne a pu se tenir.
La violation flagrante de l’article 55 nouveau de la Constitution qui stipule clairement ainsi qu’il suit : « le président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Il n’est rééligible qu’une fois » donne une fondation illégale et irrégulière à cette « prétendue » consultation qui est tout, sauf l’élection présidentielle du Président de la Côte d’Ivoire qu’encadrent si fermement les dispositions constitutionnelles ».

Le Pdci analyse par la suite que s’il y a des personnes à poursuivre, c’est bien les initiateurs du 3e mandat. Une façon de jeter la responsabilité sur l’actuel locataire du palais du Plateau. C’est lui et ses supporters, semble accuser le Pdci, qui sont « les auteurs directs et indirects de la désobéissance civile, des exactions et violences qui ont suivi en Octobre 2020 ».

L’autre raison évoquée par le porte-voix du Pdci devant les journalistes se trouve dans l’attitude d’apaisement du président du parti houphouetiste, le Pdci-Rda. Selon M. Bredoumi, la rencontre du Golf Hôtel le 11 novembre 2020, en pleine tension entre l’opposition et le pouvoir visait à donner une chance au retour de la paix. Cette rencontre, éclaire le conférencier, a fait suite à un appel à l’apaisement de la part du président Bédié. Toute chose qui montrait sa disposition d’esprit à un retour définitif au calme.

A l’analyse, le Pdci semble récuser la démarche anachronique et anti-paix sociale du procureur qui a déjà trouvé ses coupables avant même tout procès. Et le Pdci de se dire serein et toujours prêt à faire sa part dans le dialogue entamé il y a peu. C’est comme si le vieux parti n’accordait pas grand intérêt à cette sortie du procureur Adou.

Aussi, dira le conférencier en guise de conclusion : « L’accalmie que connaît actuellement notre pays est le résultat de l’engagement du Président du PDCI-RDA, soutenu par la volonté de paix et de démocratie à laquelle sont fermement attachés les leaders de l’opposition qui, dans leurs activités, dans leurs discours, dans les contributions de leurs élus au parlement s’inscrivent aujourd’hui dans la dynamique de la réconciliation dans notre pays.
C’est pourquoi, le PDCI-RDA prend à témoin la communauté nationale et la communauté internationale ainsi que tous les amis de la Côte d’Ivoire sur sa disposition à aller à la table du dialogue véritable qui est susceptible d’effacer tous les germes de conflits et de palabres politiques qui minent la tranquillité des Ivoiriens »

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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1 réflexion au sujet de « Crise électorale de 2020/ Le PDCI-RDA remet en cause la légitimité de Ouattara et répond au procureur »

  1. « L’autorité judiciaire visiblement accuse les Dirigeants des principaux partis politiques de l’opposition ivoirienne d’être les principaux responsables présumés des crimes commis pendant cette période. »
    chercher l’incohérence!
    le procureur cherche » les principaux responsables présumés de crimes commis pendant la crise électorale 2020″
    nos pdcistes parlent d’article 55!
    nous ont ne connais rien en droit mais il me semble que ce même parti avait déposé un recours devant le juge constitutionnel. faut leur rappeler le résultat!

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