Déclaration du mouvement « Les démocrates de Côte d’Ivoire » à la suite de la reprise du dialogue politique

Le jeudi 16 décembre 2021 a repris le dialogue politique tant réclamé entre le pouvoir RHDP et les autres partis et groupements politiques. Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » se réjouit de la tenue de cette rencontre même s’il déplore la non-invitation d’autres partis et groupements politiques significatifs tels que Générations et peuples solidaires (GPS). Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » estime utile de rappeler à la mémoire collective que n’eût été le leader de Générations et peuples solidaires, Soro Guillaume, et la troupe qu’il a conduite qui a permis à l’armée française d’intervenir pour changer les rapports de forces dans le but de préserver les intérêts économiques et stratégiques de la France, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) ne serait pas au pouvoir en train de conduire ces échanges. Ce fait demeure une réalité incontestable de l’histoire récente de la Côte d’Ivoire que des révisionnistes voudraient réécrire à leur manière.

Pour le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire », cette exclusion et celle de bien d’autres formations politiques qui méritaient logiquement de siéger à la table de négociations ne s’explique pas quand la même histoire ivoirienne enseigne que des hommes politiques, et non des moindres qui, ailleurs, auraient été traités comme de vulgaires bandits et ne seraient jamais érigés en modèles politiques, ont menacé des pouvoirs, lancés ouvertement des appels à l’insurrection. Mais, la nation, dans sa sagesse et sa clémence prospective, a su donner une chance à la paix et au dialogue constructif et inclusif. Depuis le président Félix Houphouët-Boigny, les ivoiriens ont toujours su dépasser leurs contradictions pour se retrouver dans la fraternité autour de la Côte d’Ivoire : c’est ce qui les a toujours caractérisés. La logique actuelle du pouvoir RHDP ne s’explique par aucun référentiel ivoirien.

Pour le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire », le format des échanges adopté par le pouvoir RHDP ne garantit pas son succès. Ce format d’échanges est du déjà-vu, du copier-coller diront certains, et ses résultats sont connus d’avance. Le pouvoir RHDP n’a jamais respecté aucun des engagements pris avec l’opposition lors des rencontres de ce genre annoncées à grand renfort médiatique local et relayées opportunément dans la presse internationale, notamment française. Une fois ces rencontres terminées, le pouvoir RHDP froisse les résolutions qui en sont issues et les jette aux orties.

Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » espère, malgré tout, que la présente rencontre verra un changement de modus operandi et une réelle volonté du pouvoir RHDP d’aller à la paix et à la décrispation véritable de l’environnement politique. Les déclarations, le samedi 18 décembre 2021, de certains responsables du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix qui rappellent bien d’autres du genre « tout est bouclé, géré » et qui justifient toutes les postures arrogantes et peu enclines à l’ouverture et au compromis incitent à la prudence. Le timing de ces déclarations, deux jours après l’ouverture du dialogue politique, en dit, d’ailleurs, long sur ce que le pouvoir RHDP réserve à ces échanges.

Pour le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire », la société ivoirienne est en crise, une crise profonde des valeurs et, elle a besoin de s’élaborer de nouveaux paradigmes sociétaux et politiques pour un nouveau contrat social qui préserve la paix, la cohésion sociale et les valeurs de la République et renforce l’enracinement démocratique. Pour le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire », le format des assises nationales semble le plus approprié au vu de l’acuité et de l’importance des questions à soumettre à débat.

Malgré le format adopté par le gouvernement et accepté par les partis et groupement politiques invités, le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » estime qu’outre la libération des prisonniers politiques et militaires, le retour des exilés politiques de tous les camps, le retour du ministre Charles Blé Goudé blanchi par la Cour pénale internationale (CPI) mais empêché de rentrer dans son pays par des artifices administratifs, les questions suivantes ne devraient pas être éludées. La réconciliation nationale tant recherchée et qui a justifié la création d’un poste ministériel dédié à cet effet ne sera pas vraie et la décrispation voulue ne sera pas effective s’il n’y a pas un consensus sur ces questions :

– Le découpage électoral qui doit se faire sur des bases logiques et d’équité ; l’actuel étant loin de l’être ;
– L’indépendance de l’institution électorale qui fait des acteurs politiques à la fois juges et partis avec une prépondérance du pouvoir qui l’utilise pour mettre les élections sous coupe réglée ;
– L’audit international du fichier électoral que le pouvoir RHDP refuse depuis des années pour cacher on ne sait quel tripatouillage ;
– Les mandats présidentiels qui ne respectent plus le principe démocratique de la limitation des mandats ;
– Les tournées présidentielles à un an des élections qui sont le plus souvent des campagnes électorales avant l’heure avec les moyens de l’Etat.
L’organisation des nations unies (ONU) estime que les problèmes des pays africains viennent du népotisme, de la corruption et des élections mal organisées. Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » espère que le pouvoir RHDP acceptera, avec ces échanges, de sortir la Côte d’Ivoire du mauvais usage de la démocratie et de la spirale des élections mal organisées aux conséquences parfois dramatiques en apportant une réponse consensuelle et définitive à ces préoccupations.

Pour le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire », la résolution de ces questions créera un environnement de paix indispensable à des élections justes, honnêtes, crédibles, transparents et sans contestations. La ruse pour être sur la ligne d’arrivée avant le début de la compétition ne fera que ramener à la case départ bien connue dans les pays africains.

Fait à Abidjan, le 20 décembre 2021.
Pour « Les Démocrates de Côte d’Ivoire ».
Le Président
Pr. Séraphin Prao

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