Je vous remercie d’avoir invité le parti communiste français à ce congrès qui peut être celui de l’unité pour la gauche ivoirienne, pour les démocrates ivoiriens ainsi que pour le peuple ivoirien, et donc un congrès d’espoir.
Dès la fin de la deuxième guerre mondiale, le PCF a aidé à l’installation, dans les colonies africaines, de Groupes d’études communistes, et a mené en alliance avec le Syndicat Agricole Africain puis le Rassemblement Démocratique Africain, dont le représentant actuel est dans la salle et que je salue, le combat contre le travail forcé dans les colonies.
Il a soutenu les revendications d’autonomie, puis d’indépendance des pays africains sous le joug colonial.
A l’aube des indépendances, les seuls parlementaires qui s’étaient opposés aux accords de dépendance économiques, monétaires et militaires, sont des parlementaires communistes.
Lors des débats récents sur la pseudo-réforme du franc CFA, j’ai prolongé avec mes collègues députés et sénateurs communistes, cette démarche de solidarité et de vérité en votant contre ce texte qui constitue une véritable tartufferie, l’instar, quelques mois plus tard, des députés de gauche plateforme FPI et EDS (Ensemble pour la démocratie ey la souveraineté).
Puisqu’ils sont dans la salle, je profite de cette tribune pour les saluer chaleureusement.
En tant que parlementaires de nos nations respectives, nous avons tellement d’intérêts communs à développer tant sur les thématiques économiques que de politique étrangère pour ne citer que ces sujets.
J’en viens maintenant à notre camarade Laurent Gbagbo.
Vous, qui étiez prêt, dans un souci d’apaisement, après la crise postélectorale à recompter les voix pour que la vérité des urnes ne soit pas usurpée. Vous avez été trainé dans la boue et mis aux arrêts en Côte d’Ivoire puis par la Cour Pénale Internationale.
Et ce alors que le Président Français de l’époque a imposé par la force, un pouvoir soumis aux multinationales.
Une honte !
J’avais d’ailleurs été le seul dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale à m’opposer à cette intervention militaire.
J’ai été insulté et coupé à la tribune pour ne pas avoir suivi ce dangereux consensus à l’époque.
Cher Président Gbagbo,
Votre détention provisoire de plus de 7 ans, ainsi que celle du ministre Charles Blé Goudé, est en contradiction totale avec les normes admises par la Cour européenne des droits de l’homme et de très nombreuses juridictions nationales.
C’est une honte pour la justice internationale qui doit être réformée de ce point de vue notamment.
La France doit agir en ce sens.
S’ajoute à ce tableau peu reluisant le fait que vous avez été acquitté de chefs d’accusation de crimes contre l’humanité tellement les charges qui pesaient contre vous étaient faibles.
Toutes ces années de détention provisoire injuste pour finir sur cette pitoyable pantalonnade !
Après une telle épreuve, d’autres auraient pu creuser le sillon de la haine, du repli et de la rancœur.
Mais nous avons constaté qu’au contraire vous avez voulu prendre toute votre place dans le processus de réconciliation nationale et contribuer au rétablissement des liens de fraternité, de convivialité et de solidarité qui ont toujours caractérisé votre peuple.
En tant que communistes, nous vous soutenons dans cette démarche. Depuis la crise postélectorale de 2011, nous avons tenté, avec difficulté, tellement l’histoire était racontée en sens unique, de soutenir les démocrates ivoiriens mis dans les geôles du Pouvoir d’Abidjan et d’interpeller les autorités françaises, pour leur mettre la pression, à ce sujet comme au sujet des exilés.
Soyez salués parmi d’autres , chers Assoa adou, Koua justin, Michel Gbagbo, Samba David, Pulchérie Gbalet et j’en oublie tellement parmi les milliers qui sont passés par les mitards du pouvoir.
Je salue aussi ceux qui sont revenus d’exil comme Ahoua don mello, Emile Guirieoulou, Justin Kone katinan dont les analyses ont alimenté nos reflexions et je tenais à les en remercier ici.
Je pense aussi aux milliers qui n’ont pas pu rentrer encore.
Pour finir , je tenais à vous apporter la solidarité de Fabien Roussel, notre secretaire national et candidat à la présidence française dont le mot dot d’ordre est « Les jours heureux ».
« Les jours heureux », ce n’est pas seulement un beau slogan, c’est aussi l’intitulé du Programme du Conseil National de la Resistance appliqué en France après la victoire contre les nazis, à laquelle d’innombrables Africains ont contribué alors qu’ils étaient eux-mêmes sujets à la répression coloniale.
« Les jours heureux », c’est par exemple la sécurité sociale, les nationalisations de grandes entreprises comme la SNCF et EDF.
Peut être que la Côte d’Ivoire aurait pu aussi goûter à sa façon aux jours heureux si les projets progressistes n’avaient pas été contrecarrés par les forces réactionnaires au service d’intérêts particuliers.
L’assurance maladie universelle, les fournitures scolaires gratuites y auraient contribué sans la déstabilisation orchestrée de la Côte d’Ivoire.
Cette démarche d’espoir, de progrès et d’unité est en contradiction totale avec celle mise en œuvre par le pouvoir Français actuel de soumission aux intérêts privés étrangers.
« Les jours heureux », voilà notre projet commun.
A ce sujet comme sur d’autres, nous avons tant d’intérêts à construire des perspectives ensemble.
Je suis persuadé que votre congrès peut y contribuer.
Bons travaux et grand succès à votre nouveau parti.
Commentaires Facebook