Retour au pays: Les forces de sécurité “gâchent” la fête des proGbagbo en Côte-d’Ivoire

Mobilisés depuis les premières heures de la matinée, les partisans de l’ancien chef d’état Laurent Gbagbo ont maille à partir avec les forces de sécurité au moment où nous écrivons ces lignes.


Venus pour certains de l’intérieur du pays dans des convois de véhicules, ou des autres communes d’Abidjan, ils s’étaient massés à la place Akwaba à quelques encablures de l’aéroport et juste en face du 43e Bima, la base de l’armée française.

La police a déployé de grands moyens pour les contraindre à quitter cette place. Selon une information qui circule depuis hier, le président Ouattara a certes pris des dispositions pour que rentre son rival mais il n’avait pas vraiment accédé au format de l’accueil tel que voulu. Aucun rassemblement ne devait être admis aux abords de l’aéroport et des barrages de police devaient filtrer les passants. C’est ce plan qui a été préféré à celui de l’accueil par des foules.

Mais c’est sans compter avec la détermination des partisans du Woody de Mama qui ont longtemps attendu ce jour. Ils veulent en faire un jour mémorable par un accueil des plus dignes et retentissants. Ils affrontent donc les nuées de gaz lacrymogènes dont les bombes tonnent sans discontinuer depuis ce matin.

Telle est l’ambiance à Port-Bouet où la place Gbagbo a été également évacuée par la police à coups de gaz lacrymogène, en vain.

A Yopougon, fief des pro-Gbagbo, l’ambiance n’a pas faibli depuis les premières heures. Au marché de Sicogi, on peut entendre des coups de sifflet et des commerçantes crier de joie surtout au passage de manifestants parés de tee-shirts et autres gadgets à l’effigie de Gbagbo. Vers midi heure locale, alors que l’avion transportant Gbagbo est à quelques heures seulement de l’espace aérien ivoirien, la mobilisation est montée d’un cran à Yopougon. Une longue procession est improvisée à partir de la place CP1. On peut entendre la fameuse chanson de ralliement “Respectez Yopougon de Gbagbo” !

De la joie mais également de la tristesse. Pendant que tonnent les grenades lacrymogènes, des cas d’agression sont signalés. Surtout à Adjamé, commune réputée proche du pouvoir. Un mini car, parti de Yopougon Cp1 et transportant des partisans de Gbagbo, y a été pris à partie au niveau de Wrangler. Le véhicule a été caillassé par des agresseurs hostiles à la joie des passagers. Les policiers seraient intervenus par la suite mais le mal était déjà fait. C’est ce que rapportent des témoins.

Au pavillon présidentiel, les entrées sont filtrées et pas plus de 100 personnes y ont accès. Pour la plupart des journalistes et des proches de l’ancien président.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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