Education: 15,7 milliards Fcfa pour la construction de 3 lycées d’excellence pour filles

Abidjan, le 09 juin 2021 – Le gouvernement a ratifié un accord de prêt d’un montant d’environ 15,7 milliards de FCFA en vue du financement du projet de construction et d’équipement de trois lycées d’excellence pour filles dans les Régions de la Bagoué, de la Mé et du Sud-Comoé.

L’information a été donnée par le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, au terme du Conseil des ministres, le mercredi 09 juin 2021 à Abidjan.

A en croire le porte-parole du gouvernement, ces lycées auront chacun une capacité globale de 1 000 élèves avec 800 lits de dortoir pour la partie internat.

Amadou Coulibaly a indiqué que la création de ces infrastructures scolaires s’inscrit dans un vaste projet de construction de 12 lycées d’excellence pour jeunes filles. « Six sont en cours de construction. Le financement de trois lycées vient d’être acquis et avant la fin de l’année, les trois autres seront engagés », a-t-il assuré.

CICG

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1 réflexion au sujet de « Education: 15,7 milliards Fcfa pour la construction de 3 lycées d’excellence pour filles »

  1. ==== LA LONGUE MARCHE ===

    L’ambition est louable et il faut l’encourager.

    Vendredi dernier on a tous lu dans Fraternité Matin qu’au Lycée de Ferké « la moyenne d’élèves par classe est de 98. La classe la plus peuplée est une classe de terminale avec un effectif de 117 élèves. De la 5ème à la seconde, les effectifs sont de 100 élèves voire plus… »

    Avec un tableau aussi sombre une capitale régionale, on imagine que les difficultés sont énormes et les ressources très limitées. Car des lycées comme celui de Ferké, il y a un peu partout dans notre pays.

    A l’ouverture de la première promotion de Terminale C dans la région du Fromager, il y a 40 ans, nous n’étions que 17 dans la classe. Je ne peux donc avancer que la dégradation de niveau dont on parle, est le fait des SEULS enseignants. La performance de la formation d’une classe de 17 élèves ne devrait nullement être comparée à celle de 40 voire 60 élèves.

    On comprendra également pourquoi Le Président ADO veut créer plus de districts autonomes avec des moyens conséquents.

    La grande masse de la population juvénile souffre de formation adaptée et la situation pourrait empirer avec les projections démographiques que présentent les Nations unies.

    A côté de ces classes dites « Chine populaire », il y a le modèle d’excellence dit de la « Chine Nouvelle  » prôné par SHANGHAI oû « les collégiens qui participaient pour la première fois à ce concours international des Écoles en 2010 étaient en tête dans toutes les disciplines : maths, sciences et lecture. Loin devant les autres Asiatiques et encore plus loin devant les Américains et les Français. »..

    ===L’IMPITOYABLE SELECTION MALTHUSIENNE =======

    Les critères d’entrée dans les lycées d’excellence sont très rigoureux. On veut la crème. On veut sortir des esprits brillants au bout de la chaîne. La sélection à ce titre ne peut être que malthusienne.

    En même temps on ne perd pas de vue qu’il faut surveiller les résultats de ce modèle et ne pas se contenter d’implanter des systèmes qui au final ne répondent à aucun besoin réel après avoir englouti des milliards obtenus sous forme de prêts.

    L’autre élément à surveiller de très près c’est la représentation nationale au sein de cette élite. Tant du point de vue des composantes régionales que sociales. Il faudra éviter de reproduire l’élite au pouvoir à travers la promotion de leurs rejetons avec une sélection biaisée. Les grandes écoles françaises (ENS, ENA, Polytechnique etc) ont souffert longtemps de ce mal sociétal au point où de grands esprits ont fait entendre leurs voix pour dénoncer la cooptation qui tuait la véritable méritocratie.
    Une autre situation perverse bien décrite par Bourdieu Pierre dans son rapport « La Noblesse d’État, Grandes écoles et esprit de corps » est aussi à craindre.

    Au demeurant la suppression future de l’ENA en France trouve son explication dans le blocage de l’ascenseur social :

     » Sur les 82 élèves de la promotion 2019-2020, un seul était fils d’ouvrier. C’est une constante à l’ENA, alors que la moyenne ne dépasse pas les 5,5 % depuis sa création en 1945. Les enfants d’agriculteurs, d’artisans, d’ouvriers et d’employés ne représentent que 15 % des effectifs de chaque promotion. À l’inverse, 72 % de ses anciens élèves sont des enfants de cadre… ».

    15,7 milliards de FCFA en vue du financement du projet de construction et d’équipement de trois lycées d’excellence pour filles, c’est bien mais il faut que la République UNE ET INDIVISIBLE, y trouve son compte !

    ===== L’UTILISATION DE CETTE ÉLITE ======

    L’Afrique a souvent mal avec ses élites intellectuelles.

    Prenez les différents gouvernements depuis 30 ans au moins et pointez le parcours des uns et des autres.

    Prenez les dossiers individuels des anciens élèves des lycées scientifiques et reconstituer leur parcours professionnel national. J’insiste sur le mot NATIONAL.

    Comment notre système social et professionnel intègre les élites ?

    Pourquoi beaucoup de brillants diplômés refusent de rentrer au pays après des sacrifices énormes consentis par eux mais aussi par LEURS ETATS ?

    Avec 15 milliards on aurait pu faire beaucoup pour le plus grand nombre et non une élite triée. Si après leur formation financée à coups de milliards par la République, l’Etat constate que la fuite des cerveaux est toujours d’actualité, c’est que le mal doit être traité en amont.

    ===== LA PROPOSITION DE BHAGWATI =====

    La fuite des cerveaux frappe tous les pays du Tiers-Monde.

    L’américain d’origine indienne Jagdish Bhagwati, Professeur à l’université Columbia de New York et auteur de recherches sur la théorie des échanges qui font référence, est souvent cité parmi les Lauréats possibles du Prix Nobel d’économie.

    Donc ce n’est ni Wara ni un auguste agrégé sauce CAMES dernière génération !

    « Afin de lutter contre la « fuite des cerveaux », l’économiste indien Jagdish Bhagwati propose dans un article de 1972 de taxer les travailleurs qualifiés expatriés aux bénéfices de leurs pays pauvres d’origine. L’économiste souhaite par cet impôt de 10% sur 10 ans réconcilier le droit à l’émigration et le développement des pays pauvres. »

    La proposition date de 1972… Parce que les occidentaux n’y trouvent pas leurs comptes, elle est souvent débattue depuis 50 ans sans suite concrète !

    D’éminents professeurs ont repris la réflexion dans un ouvrage « Income Taxation and International Mobility » édité par la MIT Press.

    ======= POURQUOI NE PAS LA METTRE EN ŒUVRE ? ======

    Puisqu’on ne peut pas contraindre un cerveau à regagner son pays d’origine pour différentes raisons objectives, personnelles ou autres, on peut en amont lui faire signer un acte d’engager pour reverser une contribution à sa formation au coût actualisé. Cette contribution serait déductible dès impôts qu’il payerait dabs le pays d’accueil.

    Ce n’est pas déjà facile avec cette contribution de reprendre à zéro la formation d’une autre élite, mais ce serait au pire le remboursement des 15 milliards consentis par prêts à L’Etat de Côte d’Ivoire pour assurer en partie sa formation. Cet engagement à l’ère de la mondialisation et du tout internet serait facilement applicable. Si la volonté politique du Tiers-Monde existait encore…

    ==== A REVERSER DANS LES CONTRIBUTIONS DES ETATS GÉNÉRAUX DE L’EDUCATION ====

    Le Ministre Marietou ratisse large actuellement. C’est tout à son mérite.

    Nommée le 6 Avril 2021, Marietou est encore dans l’état de grâce des CENT PREMIERS JOURS…

    Mais le temps est compté. Après les contacts diplomatiques avec le monde de l’éducation, les Institutions Internationales, les ambassadeurs des grands pays, les guides religieux, les chefs traditionnels, les anciens ministres de l’éducation, les anciens leaders syndicaux de l’éducation, et que sais je encore, il faudra bien aller un jour à ce grand forum de l’éducation. Et prendre en compte les données réelles et les desiderata des acteurs.

    Qui embrasse trop mal étreint ! L’adage est connu. Mais peut-il en être autrement dans ce marigot politique et social ivoirien qui avec l’arrivée annoncée du Président Gbagbo sera encore plus mouvementé ?

    Avant l’avènement du multipartisme dans notre pays, Paul Ayoto YAO fut un emblématique ministre de l’éducation. A cette époque du parti unique « la parole n’était pas libérée »…

    Cependant Akoto Yao et les fidèles lecteurs du journal d’Etat FratMat se souviennent encore des sorties régulières d’un certain ZADRE SERI JEAN, qui par on se sait quelle maine invisible, réussissait à faire publier ses pavés dans la mare de l’éducation. AKOTO avait beau clamer qu’un tel nom n’existait pas dans le fichier national de l’éducation, peu importait. Sa critique portait et amplifiait le débat sur le campus. Surtout après la création des Cafop Supérieurs et la crise des affectations qui s’en était suivie. L’éclatement de L’affaire du mari de Marietou (la Marietou en question est une belle Sénégalaise, épouse d’un brillant Professeur de Droit en France).

    Un ministre prévenu en vaut deux ?

    On pourrait lui reprocher à l’avance des griefs mais l’humilité non feinte du Professeur Marietou, a séduit. Et conquis des cœurs. Une Hadja aux pieds d’un Cardinal c’est une image qui a échappé aux abonnés des réseaux sociaux. Pourtant cette image est peut être LA PLUS SYMBOLIQUE IMAGE de l’année en cours.

    Après certainement celle à venir de Gbagbo foulant le sol ivoirien…

    ______ Où est passé le soldat Sylvain Guedé Desailly ? ________

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