Par Connectionivoirienne / La rédaction
La ministre française des armées Florence Parly vient d’annoncer la « suspension temporaire de opérations militaires conjointes entre son pays et le Mali. » Cette suspension temporaire de sa coopération militaire avec le Mali, serait la réponse de la France au dernier coup de force du colonel Assimi Goïta. Cette explication est certes en partie correcte, mais elle n’explique pas tout le problème qui est plus profond.
« Marine Le Pen et Poutine en embuscade »
En effet, le président français Emmanuel Macron en proie à la montée de Marine Le Pen dans les sondages à un an de la présidentielle de 2022, trouve à travers la nomination du colonel Assimi Goïta à la tête du Mali, l’occasion idéale pour espérer ratisser au sein d’une frange de l’électorat français hostile aux interventions de leur armée à l’étranger, surtout en Afrique francophone.
Selon le baromètre hebdomadaire (vague 4) Harris Interactive pour Challenges publié mercredi 2 juin 2021, Marine Le Pen arriverait en tête du 1er tour de la présidentielle de 2020 devant le chef de l’État sortant Emmanuel Macron.
L’armée française présente depuis 2013 au Mali avec 5000 soldats, y combat officiellement les extrémistes islamistes apparus dans le nord de ce vaste pays d’Afrique de l’ouest après la dislocation de la Lybie de Kadhafi sous les bombes françaises d’un certain Nicolas Sarkozy. Selon leurs détracteurs, la France et les militaires européens ont déployé des troupes dans le nord du Mali pour des intérêts purement économiques stratégiques. La menace djihadiste «bien que réelle» ne serait que l’alibi. D’autres analystes soutiennent que c’est plutôt t la présence des militaires et intérêts européens dans le Sahel qui attirent les islamistes.
Nouveau Premier Ministre
Le colonel Goïta, a cru anticiper la décision de l’exécutif français, en recevant en audience en ce début de semaine des responsables de l’ex rébellion touareg de l’Azawad. Durant la réunion à laquelle participait le nouveau Premier ministre Chogel Kokala Maïga du du M5, le colonel Goïta a fait la promesse aux responsables touareg que l’accord d’Alger entre les parties maliennes sera appliqué. Les anciens rebelles ont par ricochet promis de soutenir la transition politique en cours au Mali depuis le coup-d’état contre l’ancien président IBK.
La CEDEAO et l’Union Africaine ont récemment suspendu le Mali de leurs instances, sans pour autant pour autant lui imposer des sanctions économiques comme ce fut le cas lors du «1er coup d’État» des colonels Goïta, Diaw, Wagué, Modibo et Sadio.
Comme nous l’indiquions en introduction à ce billet, plusieurs observateurs en France lient le «semblant de fermeté » de Macron contre le Mali aux échéances présidentielle de 2022 en France.
Mais en toile de fond aussi se joue un affrontement géopolitique et géostratégique entre l’ancienne puissance coloniale et la Russie. En effet, plusieurs responsables actuels de premiers plans au Mali ont fait soit la totalité de leurs études supérieures ou une partie de leurs études dans le pays de Vladimir Poutine.
Coup d’état au Tchad
Le président Macron que beaucoup d’observateurs estiment mal conseillé par Le Drian [73 ans, trop vieux, trop grand décalage d’âges], est accusé par une large partie de l’opinion de soutenir un coup-d’État au Tchad et d’en condamner un autre au Mali.
Pour rappel, au Tchad suite à la mort de Déby père au combat en avril dernier, les généraux militaires issus du clan des Déby ont suspendu la Constitution du pays et installé l’un des nombreux fils du maréchal disparu à la tête du pays.
pissansi