Source: Algerie-eco.com
Le président du Comité stratégique du « Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques » (M5-RFP), Choguel Kokala Maïga, a été nommé, mardi, Premier ministre, de la transition au Mali, selon des médias maliens.
Le décret de nomination a été signé par le président de la transition Assimi Goita, ont rapporté des médias maliens. Dans une déclaration publiée après cette annonce, le M5-RFP a indiqué que son choix porte sur Choguel Maiga pour occuper le poste de Premier ministre.
La nomination du nouveau Premier ministre intervient le même jour que la décision de l »Union africaine (UA) de suspendre à nouveau le Mali de ses institutions suite à l’arrestation du président et le Premier ministre par des militaires.
« L’UA décide (…) de suspendre immédiatement la République du Mali de sa participation à toutes les activités de l’Union africaine, ses organes et ses institutions, jusqu’à ce qu’un ordre constitutionnel normal soit rétabli dans le pays », a déclaré dans un communiqué le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’organisation.
Réunis dimanche en sommet extraordinaire au Ghana, les chefs d’Etat ouest-africains, ont décidé également de suspendre le Mali de leur organisation sous-régionale commune après le coup de force perpétré par les militaires qui a propulsé le colonel Assimi Goita président de la transition du Mali.
Une dizaine de chefs d’Etat des pays membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), rassemblés à Accra, ont réclamé la nomination « immédiate » d’un « nouveau » Premier ministre issu de la société civile, et la formation d’un gouvernement « inclusif ».
Ils réaffirment également la nécessité que la transition politique ouverte au mois d’août 2020 et censée ramener les civils au pouvoir soit limitée à 18 mois, et que des élections générales aient lieu comme prévu en février 2022.
Lundi dernier, le président et le premier ministre de la transition, Bah Ndaw et Moctar Ouane, ont été conduits sous la contrainte par des soldats au camp militaire de Kati, prés de Bamako dans un apparent coup de force après la formation du nouveau gouvernement, avant d’être démis de leurs fonctions par le vice-président de transition Assimi Goita.
Le Mali a connu de nouvelles tensions, le lundi 24 mai dernier, après la publication de la liste du nouveau gouvernement formé par l’ancien Premier ministre de la transition, Moctar Ouane.
Pour rappel, Assimi Goita, confirmé comme président de la transition par la cour constitutionnelle malienne, avait mené le changement non constitutionnel ayant renversé l’ex-président malien Ibrahim Boubaker Keita, le 18 août 2020.
Après des sanctions de la Cédéao et de l’Union africaine, Goita était contraint de céder le pouvoir au président Bah N’Daw qui devait mener une transition de 18 mois, à compter du 15 septembre 2020.
APS
Assimi Goïta a reçu une délégation de la CMA en présence de Choguel Maïga
Le colonel Assimi Goïta, président de la transition, poursuit ses consultations à Bamako après son coup de force de la semaine dernière, condamné par l’UA et la Cédéao qui ont suspendu le Mali. Mercredi 2 juin, le colonel Assimi Goïta a reçu une délégation de l’ex-rébellion, la Coordination des mouvements de l’Azawad, qui demande des gages avant d’accompagner la transition. Choguel Maïga, pressenti pour la primature, a assisté à la rencontre.
Avec notre correspondant à Bamako, Serge Daniel
Au palais présidentiel de Koulouba, situé sur les hauteurs de Bamako, les délégations maliennes se succèdent. Celle de la Coordination des mouvements de l’Azawad (l’ex-rébellion) a été reçue hier, mercredi dans la nuit, par le colonel Assimi Goïta, le président de la transition.
Un signe qui ne trompe pas : d’après nos informations, il a présenté à ses invités Choguel Maïga. Membre du M5, mouvement qui a contribué à la chute de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020, ce dernier est pressenti pour occuper le poste de Premier ministre. Et sa présence avait pour objectif de rassurer les ex-rebelles sur un point important : l’application de l’accord de paix d’Alger, signé en 2015.
Choguel Maïga n’a jamais caché qu’il était contre cet accord qui, selon lui, conduisait à la partition du pays. De leur côté, les ex-rebelles ont récemment décidé de ne pas accompagner la transition tant qu’ils n’auront pas obtenu des garanties sur son application. C’est désormais chose faite.
Quel que soit le Premier ministre qui sera nommé, il ne remettra pas en cause l’accord. En tout cas, à la fin de la rencontre, les ex-rebelles ont été rassurés et ont déclaré leur disponibilité pour l’accompagnement de la transition.
Prestation de serment annoncée pour le 7 juin
De source proche de la rencontre, c’est lundi prochain, le 7 juin, que le colonel Assimi Goïta prêtera serment devant la Cour suprême, avant de signer dans la foulée le décret de nomination du Premier ministre.
Politique Mali: Jusqu’où ira Choguel Maïga, figure centrale de l’opposition ?
21 mai 2021 à 10h12 | Par Fatoumata Diallo
Figure controversée, ancien ministre devenu le fer de lance de l’opposition aux autorités de la transition après avoir combattu Ibrahim Boubacar Keïta, Choguel Maïga, l’un des leaders du M5-RFP, ne laisse personne indifférent. Portrait d’un trublion devenu l’un des acteurs centraux de la scène politique malienne.
Toujours paré d’un large boubou, son kufi sur la tête, Choguel Kokalla Maïga a le sourire rare, ces derniers mois. S’il apparaît régulièrement sur les estrades, dans les manifestations ou devant les caméras de télévision, c’est toujours avec la mine grave et, dans le regard, une forme de colère rentrée, une sorte de défiance, même. Posture de circonstance ou trait de caractère ? « En public, il est froid, et très méfiant vis-à-vis de ses interlocuteurs, reconnaît l’un de ses proches. C’est une réserve qu’il a sans doute développée au cours de ses années passées en ex-URSS. »
À 19 ans, celui qui est aujourd’hui une figure incontournable de l’opposition malienne avait en effet pris le chemin de la Biélorussie d’abord, puis de Moscou. Dix ans d’une « aventure russe » pour l’étudiant malien, dont il ressortira ingénieur, diplômé de l’Institut des télécommunications de Moscou.
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Ce n’est qu’à son retour à Bamako, à la fin des années 1980, que Choguel Maïga devient « docteur » Choguel Maïga, après avoir soutenu sa thèse sur le désenclavement du nord du Mali grâce aux réseaux hertziens et satellitaires. Ses premiers pas dans l’arène politique, Maïga les fera en tant que soutien déclaré à Moussa Traoré – il fonde le Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) en 1997 –, avant de devenir plusieurs fois ministre, de l’Industrie et du Commerce sous Amadou Toumani Touré (ATT), puis de l’Économie numérique et de la Communication sous IBK.
Face aux autorités de transition
Candidat malheureux à la présidentielle de 2002, et plus récemment à celle de 2018, il est revenu sur le devant de la scène de manière tonitruante, à la faveur des manifestations hostiles à Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). En quelques mois, Maïga s’est fait le chantre infatigable de la contestation, y compris après le coup d’État militaire du 18 août 2020 et la mise en place d’une transition dont il fait une virulente critique en toute occasion.
Face à ses rivaux, Choguel Maïga se veut « sans concession ». Quand Bah N’Daw, le président de la transition, et le colonel Assimi Goïta, son vice-président, décident de procéder à un remaniement ministériel, reconduisant le Premier ministre Moctar Ouane dans ses fonctions et lui donnant la mission de constituer un gouvernement plus « inclusif », Choguel Maïga donne de la voix pour prévenir que cette main tendue des autorités de la transition n’est pas à la hauteur des enjeux et des revendications de la société civile.
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