Au Mali Assimi Goïta vire Moctar Ouane et Bah N’Daw accusés de violer la charte de transition

[URGENT] au #Mali: Tension à Bamako, le vice-président de la Transition, le Colonel Assimi Goita sort de son silence: « le gouvernement dirigé par Moctar Ouane s’est montré incapable de constituer un interlocuteur fiable, susceptible de mobiliser la confiance des partenaires sociaux ». Les militaires qui les ont installés au pouvoir les accusent aujourd’hui de violer l’accord de transition. Le Premier ministre aurait démissionné selon nos informations.

Les deux poids lourds de l’ex CNSP, les Colonels Sadio Camara à la Défense et Modibo Koné (Intérieur) retrouveraient leur portefeuille respectif dans le nouveau gouvernement. Le démissionnaire PM Moctor Ouane avait tenté de les faire remplacer par deux vieux généraux « amis » qualifiés de corrompus par les militaires.

Sadio et Modibo ont pour mission de veiller à l’intégrité des dépenses de sécurité au sein du gouvernement de transition.

En effet, sous IBK et les gouvernements précédents, des ministres véreux avaient profité des achats de matériels de sécurité pour détourner plusieurs milliards de Fcfa. 

N’Daw et Ouane placés hors de leurs prérogatives par les militaires/poussés à la démission comme IBK


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1 réflexion au sujet de « Au Mali Assimi Goïta vire Moctar Ouane et Bah N’Daw accusés de violer la charte de transition »

  1. ===== CNSP 2.0 AU MALI =========

    A la tête de la délégation ouest-africaine, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, négociateur en chef de la CEDEAO au Mali, qui n’est pas un militaire, vient de voir les écailles lui tomber des yeux.

    Après moult négociations, un pouvoir « civil » avait été concédé à la CEDEAO. Les réserves étaient nombreuses sur le choix d’un officier Général de la 2eme section pour conduire la destinée de la Transition au Mali. Rappelons au passage les dispositions usuelles dans plusieurs armées :
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    La première section comprend les officiers généraux en activité, en position de détachement, en non-activité et hors cadre, c’est à dire placés dans l’une des quatre positions statutaires.

    La deuxième section se définit par opposition à la première. Elle comprend les officiers généraux qui, n’appartenant pas à la première section, sont maintenus à la disposition du ministre de la défense. Celui-ci peut les employer en fonction des nécessités de l’encadrement et dans ce cas, l’officier général est replacé en première section pour une durée déterminée.

    L’admission en deuxième section intervient soit par atteinte de la limite d’âge ou à expiration du congé du personnel navigant, soit par anticipation sur la demande de l’intéressé ou pour des raisons de santé dûment constatées….

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    Le Colonel Bah N’DAW considéré comme un retraité de l’Armée, pour les non initiés des questions militaires, comme votre serviteur Wara et Jonathan Goodluck, était donc un civil et pouvait donc contourner les barrières de LA CEDEAO et de L’UA.

    Pour les auteurs du coup d’Etat de 2020 au Mali ce choix était un moindre mal. Mais prudents ils ont opéré une mutation en douceur en faisant un CNSP 2.0 quand sous la pression internationale, Le Comité National pour le Salut du Peuple qui a renversé Ibrahim Boubacar Keïta sera dissous par un décret présidentiel en date du 18 janvier 2021.

    Le CNSP a été dissout officiellement mais la télécommande militaire est restée cachée dans les treillis de la Junte.

    ==== PREMIER GAOU NEST PAS GAOU ====

    Les militaires maliens ne sont pas assurément des premiers GAOU ! Les véritables premiers Gaous sont les militaires ivoiriens qui en décembre 1999, sont allés chercher le Général Guei Robert dans son village à Kabacouma pour le mettre à la tête du CNSP 1.0

    Retour en arrière :

    En 1993, après le décès d’Houphouët-Boigny, Guéï est limogé par son successeur Henri Konan Bédié en octobre 1995, pour avoir refusé de faire intervenir ses troupes pour réprimer les incidents qui impliquaient les partisans des partis de l’opposition RDR d’Alassane Ouattara et Front populaire ivoirien de Laurent Gbagbo, écartés du scrutin et qui appellent au boycott actif. Il est nommé ministre, mais encore renvoyé en août 1996 et mis à la retraite de l’armée en janvier 1997, étant soupçonné de fomenter un coup d’État.

    (Source Wikipedia)

    GUEI Robert en 1999 était donc bien à la retraite. Même pas admis régulièrement dans la 2ème section avec tous les avantages liés au statut.

    Et le voici à la Noël 1999, propulsé à la tête de l’Etat suite à une action de jeunes militaires bien décrite dans l’ouvrage de Joachim BEUGRE « Coup d’Etat de 1999 : Enfin LA vérité ! ».

    Le Général Guei fin stratége a exploité la situation, jouant avec finesse sur les inimitiés des uns et des autres. Quand en Septembre 2000, certains « Jeunes gens » tentèrent de le dégommer de son poste à l’occasion du « complot du Cheval Blanc », ce fut un échec car le Général avait encore le soutien d’une bonne partie des troupes ! La fameuse TÉLÉCOMMANDE opérationnelle.

    Au final, Le CNSP 1.0 a été une affaire de PREMIERS GAOUS ! Guei le vrai-faux retraite, avait toujours gardé le treillis et une main de fer sur l’armée.

    Sans écarter une partie significative des parties politiques avec qui il composera d’ailleurs jusqu’à l’élection présidentielle de 2000.

    Les Maliens ont procédé autrement depuis le début de leur affaire. Ils ont non seulement intégré des officiers dès le départ et ceux ci ont gardé le contrôle du terrain en laissant astucieusement le Président Bah NDAW dans ses boubous blancs amidonnés, sillonner les capitales africaines et Paris !

    Un CNSP 2.0 bien articulé et qui démontre aujourd’hui toute sa terrible efficacité en appuyant le bouton STOP.

    ======== ET DEMAIN ? =======

    Le Malien est un être humain profondément passionné ! Le Malien est sensible est aux éloges. Le Malien vous livrera tout ce qu’il possède si vous savez le grandir et l’honorer.

    Quand le 25 septembre 2020, Le Président désigné BAH N’DAW, à l’occasion de son investiture, a fait sa déclaration d’engagement politique, beaucoup de Maliens émus n’ont pu retenir une larme d’émotion.

    Écoutons cet extrait :

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    Mes chers compatriotes,

    Il me plait, solennellement, de dire à haute et intelligible voix, que je serai toujours disponible pour servir le Mali. Servir le Mali est un privilège et cela doit être un honneur pour chacune de nous, pour chacun de nous.

    Malgré les poids des âges, malgré le confort de la retraite, je ne pouvais me soustraire à l’appel du devoir. Je ne pouvais hésiter un seul instant à sortir de mon champ pour venir, moi aussi comme beaucoup d’autres avec moi et avant moi, à la rescousse de ce pays.

    Le Mali m’a tout donné. Je suis heureux d’être son esclave soumis, prêt à tout pour qu’il renoue avec la pleine légalité constitutionnelle, avec des autorités élues, des représentants légitimes.

    Je n’ai pas d’autre mission. Je n’ai pas d’autre prétention.

    Il s’agit pour moi et il doit s’agir pour chacune et chacun, d’apporter sa petite contribution, sa petite pierre à la consolidation de l’édifice national. Car la maison commune est ébranlée, affaiblie, humiliée. Elle tremble dans ses fondements depuis au moins une décennie.

    Oui, il ne faut pas avoir peur des mots : le Mali est ébranlé, piétiné, humilié. Ebranlé, Affaibli, humilié par ses propres enfants, par nous-mêmes, par personne d’autre que nous-mêmes.

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    Mais très vite les égos individuels si chers aux Maliens, un autre trait de caractère fort, prendront le dessus. Jusqu’à ce fatidique Lundi de Mai 2021.

    Tout a été difficile pour le vieux soldat habitué à la discipline : La gestion des humeurs des membres du CNSP qui quoique dissout, restait intact sur le terrain, la situation économique générale, les finances épuisées du pays, les relations délicates avec les religieux, les harcèlements des partis politiques ayant contribué à la chute de IBK qui ont toujours vu le CNSP comme un groupe de profiteurs voire d’opportunistes qui ne se cachent pas, les travailleurs qui ne voulaient plus se laisser berner par une nouvelle Junte après le long règne de Moussa etc.

    Le CNSP a de fait repris le contrôle total de la situation, exploitant au passage les hésitations malheureuses de l’UA et de LA CEMAC à sanctionner la Junte au Tchad.

    Sur quelle jurisprudence en effet, les institutions internationales peuvent elles condamner désormais un coup de force en Afrique, après avoir avalé leur langue face au Tchad ?

    La CEDEAO n’est pas la CEMAC mais l’UA est une et indivisible.

    Et la France dans tout ça ?

    Laissons la France à ses affaires. « Les États n’ont pas d’amis. Ils n’ont que des intérêts ». En quelle autre langue doit elle nous le redire au 21eme siècle ?

    Les intérêts du Mali sont eux où ?

    ===== L’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger =====

    Écrit et diffusé dans toutes les grandes langues du pays de Soundjata, L’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, est à la fois la Solution et une partie du problème.

    J’ai encore relu l’excellente contribution « L’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger : entre euphorie ou doute, la paix en signe de traces ! » de Naffet KEITA.

    Dr Naffet Keita est philosophe et anthropologue de formation, Maître de Conférences. Il a été Lauréat du Prix MOST International des Meilleures Thèses de l’UNESCO et du CODESRIA. Dr Keita dispense des séminaires sur anthropologie et la médiation des conflits en Afrique; migration et conflits; anthropologie des mondes urbains (parenté et logiques identitaires, logiques ethniques et étatiques, ethnicité et nationalisme au Sahel, pouvoirs et contre-pouvoirs, anthropologie de la corruption); Gestion des crises et des situations d’urgence/Typologie des conflits et menaces endogènes et exogènes en Afrique de l’Ouest, etc.

    Sa lecture de cet Accord vaut un détour. Ce n’est pas le seul repère de référence que je vous recommande. Il y en a plusieurs.

    J’ai également relu un autre accord d’Alger signé en Juillet 2006 ! Il était limitatif à la Région de Kidal tandis que celui de 2015 est étendu à la Paix à tout le Mali.

    De 2015 à 2021 l’accord est reste en jachère. Entre temps de nouveaux problèmes tout aussi complexes sont venus se greffer aux premiers, rendant inextricables leur résolution.

    Sous nos yeux les américains épuisés s’apprêtent à quitter l’Afghanistan. Laissant les Talibans et le gouvernement Afghan gérer de fait leurs problèmes PERSONNELS !

    Comparaison n’est pas raison. Mais si rien n’est fait pour poser des actes concrets dans des délais acceptables, il est à craindre qu’un autre problème survenant dans un État voisin voire le rétablissement de la Paix en Libye, vienne ajouter de nouvelles donnes à la situation et aux configurations actuelles.

    L’inertie est en soi une gangrène qui ronge les espoirs d’un retour à la paix tant souhaitée.

    Voici pourquoi CNSP 2.0 ou CNSP 3.0 n’est pas en soi ce qui devrait focaliser l’attention. Les problèmes humains, économiques et sociaux largement décrits dans l’Accord d’Alger de 2015 et surtout ses Annexes, devraient nous réunir autour de la même table et dicter un chronogramme fiable.

    L’argent est le nerf de la guerre mais aussi de la Paix.

    Mais qui va financer tout cela ?

    Encore une fois la communauté internationale… Or cette communauté en général ne se réunit pas en Afrique. Elle est installée là où BAH N’DAW a été obligé de se rendre !

    Faute de s’entendre au sein de la case sacrée, quand on est contraint de s’en remettre à l’extérieur, c’est toujours avec une très faible marge de manœuvre.

    Et dire que le Mali est le pays du TOGUNA, cette case des hommes oû le « ASSEYONS NOUS ET DISCUTONS » est ancré dans les us et coutumes.

    Un brillant officier Général du Mali (RIP) me disait un jour au soir de sa vie  » Il y a tant à dire et à faire pour le Mali. A commencer par les hommes… ».

    Repose en paix Bamana Tchê !

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