Côte d’Ivoire: Éducation, littérature, mauvaises mœurs et perte des valeurs

Sylvain Takoué (Journaliste-écrivain) adresse une lettre ouverte singulière à la jeunesse ivoirienne :

« Des livres et des auteurs à lire et à connaître, d’absolue nécessité… »

Les lire avant tard…, cités, pêle-mêle ici, de mémoire du jeune élève que je fus aussi, comme vous, dans la vie… Les Misérables, Franz Kafka, L’Idiot, Prospère Mérimée, Le Rouge et le Noir, Birago Diop, Sans Famille, Joseph Kessel, La Gloire de mon père, Léon Gontran Damas, Le Père Goriot, Samuel Beckett, Coups de pilon, Victor Hugo, Une si longue Lettre, Léon Tolstoï, La Légende des siècles, Léopold Sédar Senghor, Ville cruelle, Paul Éluard, Les aventures de Moni Mambou, Ernest Hemingway, Les Frasques d’Ébinto, Paul Verlaine, Jusqu’au seuil de l’irréel, Arthur Rimbaud, D’Éclair et de Foudre, Alphonse de Lamartine, Eugénie Grandet, Eza Boto, Les Travailleurs de la mer, Alfred de Vigny, Cahier d’un retour au pays natal, La Comtesse de Ségur, La Carte d’identité, Jules Laforgue, Chaka, Alfred de Musset, Le Roi s’amuse, David Diop, La Mare aux crocodiles, Chateaubriand, Éthiopiques, Robert Desnos, La Mare aux Diables, Émile Zola, Chants d’automne, Jean-Marie Adiaffi, L’Appel des Armes, Tristan Corbière, Tribalique, Gustave Flaubert, Pour qui sonne le glas ?, Aimé Césaire, Les Fleurs du mal, Bernard B. Dadié, Germinal, Ferdinand Oyono, Chants d’ombre, Gérard de Nerval, Madame Bovary, Franz Fanon, L’Enfant noir, Hector Malo, L’Étudiant noir, Alphonse Daudet, Maïmouna, Jean Pliya, En attendant le vote des bêtes sauvages, Sembène Ousmane, L’Arbre fétiche, Alexandre Dumas père, Une saison en enfer, Ahmadou Kourouma, Les Mouches, Théodule Ribot, Trois prétendants, un mari, Jean-Paul Sartre, Zadig ou la destinée, Platon, Le Vieil homme et la mer, Jean-Jacques Rousseau, La République, Honoré de Balzac, La Nausée, Guy de Maupassant, Quatre-vingt-treize, Abdoulaye Sadji, Les Bouts de bois de Dieu, René Marrant, Le Cid, Fattoh Amoy, Klimbié, Pierre de Ronsard, Le Malade imaginaire, Camara Laye, Harpagon, Guy Menga, Allah n’est pas obligé, Racine, Émile ou l’Éducation sentimentale, Titingan Frédéric Pacéré, Candide ou l’optimisme, Joseph Ki-Zerbo, Élise ou la vraie vie, Jacques Prévert, Dramouss, Marcel Proust, Les Justes, Pierre de Corneille, L’Étranger, Beaumarchais, Les Chants du crépuscule, Charles Baudelaire, Les Orientales, Albert Camus, Les Provinciales, Claire Etcherelli, L’Étrange destin de Wangrin, Mme de Staël, Le Lion, Le Comte de Lisle, La Tulipe noire, Voltaire, Les Trois Mousquetaires, Diderot, Du côté de chez Swann, Blaise Pascal, Le vieux nègre et la médaille, Stendhal, Le dernier jour d’un condamné, José-Maria de Heredia , Petits poèmes en prose, Molière, Antigone, André Gide, Les Rayons et les ombres, André Malraux, La Chèvre de Monsieur Séguin, Jean Anouilh, Les Châtiments, Anatole France, Crimes et châtiments, George Sand, Terre des Hommes, Alexandre Dumas fils, Le Prince, Lord Biron, L’Assommoir, Théophile Gautier, Notre-Dame de Paris, Jules Renard, L’Avocat du diable, Antoine de Saint-Exupéry, L’Esprit des lois, Nicolas Machiavel, La Chartreuse de Parme, Marcel Pagnol, L’Aventure ambigüe, André Breton, Soundjata ou l’épopée mandingue, Homère, Le petit Chose, Dante Alighieri, L’île aux trésors, Montesquieu, La Perle, Djibril Tamsir Niane, L’Avare, Montaigne, Ulysse, John Steinbeck, Huis-clos, Paul Valéry, Des Voix dans le vent, Ahmadou Hampâté-Bâ, L’Homme qui rit, Oscar Wilde, Le Château de ma mère, Cheikh Hamidou Kane, Petit Bodiel, Richelieu, L’Art d’être grand-père, Théodore de Banville, Ainsi parlait Zarathoustra, Aminata Sow Fall, En attendant Godot, Confucius, Le Barbier de Séville, Stéphane de Mallarmé, La Tragédie du roi Christophe, Ahmadou Koné, Fables, Sophocle, Le Mariage de Figaro, Jean de la Fontaine, L’Iliade, Jean Rostand, La Dame aux camélias, Charles Dickens, Odes et ballades, Cheikh Anta Diop, L’Odyssée, Mongo Béti, Les Complaintes, Kateb Yacine, Un chant de Noël, Horace, Les maladies de la volonté, Sigmund Freud, Le Retour des pauvres, Nietzsche, Peau noire, masques blancs, Louis Blanc, Les Damnés de la terre, Mirabeau, Mémoires d’outre-tombe, D’Alembert, Génie du christianisme, René Descartes, les Filles du feu, Auguste Comte, Aurélia ou le Rêve et la Vie, Alain, On Solitude, André Chénier, Les Champs magnétiques, Alexis de Tocqueville, Manifestes du surréalisme, Vauvenargues, l’Amour fou, La Rochefoucauld, Le Prince heureux et autres contes, Schopenhauer, Classique des rites, Lao-Tseu, L’Aventure ambigüe, Claude Lévi-Strauss, Les Gardiens du temple, Plutarque, Œdipe roi, Raymond Aaron, L’Après-midi d’un faune, Louis Aragon, Le Roman de la momie, Jankélévitch, Le Capitaine Fracasse, Thomas Hobbes, La Morte amoureuse, Scipion, L’Île des pingouins, Plaute, La Révolte des anges, Démosthène, La Condition humaine, Aristophane, L’Espoir, Aristote, Les Conquérants, Camille Desmoulins, Les Faux-monnayeurs, Georges Simenon, L’Immoraliste, Bertrand Russel, Les Caves du Vatican, Jean Giraudoux, La Porte étroite, René Char, Le Cimetière marin, Jules Vernes, Les Malheurs de Sophie, Haroun Tazieff, Les Petites filles modèles, Guy des Cars, Mémoires d’un âne, Sébastien Vauban, Poèmes barbares, Emile Durkheim, Les Trophées, Karl Marx, Destinée arbitraire, Friedrich Engels, Capitale de la douleur, Hegel, Liberté, Henri Gouhier, Les Grandes Espérances, Emile Verhaeren, La Grève des Bàttu, Blanqui, L’Appel des arènes, Fénelon, Douceurs du bercail, Maurice Blanc, Purgatoire, Pierre Boulle, Lettres de mon moulin, Thomas d’Aquin, Bel-Ami, Jean Calvin, Une Vie, Maurice Genevoix, Illusions perdues, Richard Whright, Le Cercle des représailles, Georges Duhamel, La Peau de chagrin, Tite, La Poésie des griots…

… Et je m’arrête là – sinon, ce n’est pas tout –, pour ne pas vous mettre l’esprit complètement en tournis, moi qui vous imagine tourbillonner dans ce puzzle littéraire, où il vous faut trouver aux auteurs cités leurs livres publiés. Voilà, jeunes gens du 21ème siècle, les livres et les auteurs que je lisais, de la casse de 6ème (en 1983), à celle de la terminale (en 1990, date de l’année blanche scolaire et universitaire). J’en ai encore les yeux tout embués d’émotion, à la simple évocation de ces noms et titres d’ouvrages, comme s’ils étaient des noms d’amis connus autrefois, et aujourd’hui brusquement réveillés de mes souvenirs et retrouvés dans la vie.

De mon temps, certains de ces ouvrages étaient au programme scolaire, d’autres, – pour la plupart –, non. Sacrée matière, que la littérature française ! En ayant lu studieusement ces livres, les uns après les autres, il ne se peut pas que vous soyez mal formés dès cette base. Si chaque écrivain du pays vous communiquait, comme moi, les livres et les auteurs qu’il a lui aussi lus, de la classe de 6ème à celle de la terminale, pour vous en instruire, vous prendrez bien vite conscience qu’il n’y a vraiment pas de temps à perdre, dans la vie, aux errements jouissifs et nocifs qui font votre passe-temps favoris.

Passé le stade de la classe terminale, vous devriez encore rencontrer, en lecture, des livres plus fournis et plus denses en savoirs, en volume et en nombres. Je vous écrirai, une fois de plus, si j’en ai le temps, pour vous communiquer la liste de ces grands livres d’auteurs de génie, que j’ai moi-même lus, depuis mon entrée à l’université jusqu’à aujourd’hui. Je te vais vous les citer encore et encore, pour que vous sachiez la formation intellectuelle qui vous attend en librairie et à la bibliothèque, et non dans les bars et « maquis » diffusant des décibels assourdissants et endiablés qui vous possèdent et vous ensorcellent l’esprit.

Là, seulement, commencera votre vraie vie que vous devriez consacrer à être quelqu’un d’important dans la société, mais que vous vous empressez déjà, à votre âge si jeune et si frêle, à brûler au vif, sur le bûcher des mauvaises tendances existentielles d’aujourd’hui : paresse intellectuelle chronique, médiocrité totale du savoir, reptation vertigineuse dans les dédales des vices charnels et hallucinogènes, bassesse inique des goûts culturels et artistiques, maladif suivisme des modes attentatoires aux bonnes mœurs, délaissement flagrant à la déformation de l’esprit critique, dépravation aveugle des styles de vie, sous-éducation familiale décevante, sous-information d’esprit décadente, sous-équipement de conscience écœurant, abrutissement abject aux nuisances comportementales, bref, déshumanisation, déracinement, vacuité intellectuelle des êtres humains cultivés et civilisés que votre naissance, sur cette « Terre des Hommes » (titre d’un livre d’Antoine de Saint-Exupéry), vous promet d’être.

Sylvain Takoué,
écrivain ivoirien
Contact : 01 72 42 70 32.

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1 réflexion au sujet de « Côte d’Ivoire: Éducation, littérature, mauvaises mœurs et perte des valeurs »

  1. ====== LA GRANDE PRESTATION DE HINDA ======

    Vendredi dernier, feu Le Maréchal du Tchad, Idriss DEBY ITNO le grand guerrier a été porté en terre, après des grandieux hommages à lui rendus par sa famille, des chefs d’état et des hommes politiques de son pays dont l’ex Président de la désormais dissoute lAssemblée nationale.

    Voici comment je commencerai mon post réponse à l’autre Sylvain. Sylvain l’écrivain qui est aussi journaliste comme le Sylvain de Connectionivoirienne.

    Bercé par les airs dédiés à Soundjata KEITA, à qui est consacré une féconde bibliothèque d’œuvres d’art du Mandé et du monde. Dont un certain Laurent Koudou GBAGBO. La musique elle est délivrée ce matin chez moi par Bazoumana Cissokho, Salif KEITA, Mory KANTE, Mah KOUYATE n° 1, Mah KOUYATE n° 2, Tiken Jah…

    Un jour peut être les griots chanteront la gloire de Idriss mort au combat, les écrivains coucheront dans les livres LA geste de celui qui avait juré que « JAMAIS on ne le sera caché dans une pirogue sur le fleuve Chari, fuyant l’ennemi qui avance triomphalement sur son peuple ».

    Les peuples adorent les épopées bien racontées par la musique, le livre ou tout autre support de communication. Voici pourquoi celle de Mary Djata le fils de Sogolon, traversera les temps, vivante et impérissable.

    Chaque génération aura ses orateurs, talentueux et draineurs de foule. L’actuel Ministre de l’emploi et de la formation professionnelle, M. Mohamed Salia Touré en est un au Mali. Il parle français, anglais, bambara et sonrhaï. Mais ne vous y trompez point. Son Bamana est une invention de très grande qualité. Peu de contemporains au Mali et de sa génération, ont ce niveau de maîtrise de la langue de Sogolon DJATA.

    Une autre qui a donné une véritable dimension aux obsèques de DEBY ITNO par une savante maîtrise de l’art de ccommunication, c’est bien … Hinda Mahamat Abderahim Acyl, la première Dame HINDA DEBY ITNO…

    Tous ceux qui ont suivi la cérémonie ce vendredi sont unanimes : cette épouse de DEBY est talentueuse communicatrice. Certains qui la découvraient ce jour là, sans donc connaître son histoire, se sont posé la question de savoir « mais que faisait cette amoureuse des arts aux côtés de ce « dictateur » ….

    Entre sanglots et larmes, elle a délivré un texte poétique de très belle facture avec un art oratoire porté au sommet. On sentait à mille lieues qu’elle est manifestement l’auteure du texte poétique qu’elle déclamait dans le flot poignant des larmes.

    De formation scientifique HINDA avait en vérité épousé la littérature avant que Idriss ne vienne conquérir son cœur. On peut être médecin et écrivain comme David Diop, Diop Birago ou Ibrahim Frantz Fanon ! Bref.

    Voici comment le « dictateur » a été aiguillonné dans l’ombre.

    Un autre qui était le véritable maître de cérémonie de ce vendredi si chargé est bien le Président Macron.

    Sylvain TAKOUE voulait devenir le Macron ivoirien en 2020. Mais ceci est une autre histoire…

    Macron ne serait certainement pas devenu le plus jeune Président de la France moderne sans la rencontre avec son professeur de théâtre Brigitte. Un professeur de lettres qui a eu son Bac avec Mention TRÈS BIEN ! Le saviez vous ce détail ?

    Non vous ne savez que Brigitte Macron est une grande femme de lettres !

    Connaissez vous aussi « Le Cercle des poètes disparus » ou « La Société des poètes disparus  » (Dead Poets Society), cet excellent film américain ?

    Pour comprendre l’ascension de Macron, il faut visionner (à nouveau) ce film. Un véritable mentor, ça métamorphisme une vie !

    Et les Institeurs devraient être des mentors pour favoriser le contact aisé avec la littérature. Et META-MORPHOSER les élèves.

    ======= LE DECLIC SALUTAIRE =======

    Sylvain TAKOUE commence son « DE MON TEMPS  » à partir de la classe de sixième.

    N’est il pas déjà trop tard, quand l’enfant est en 6ème, pour découvrir LA LITTÉRATURE ?

    Pour y répondre j’ai largement interrogé autour de moi ! J’ai beaucoup lu en vérité. C’est ce que cela veut dire au 21eme siècle ! Même si j’ai moi aussi dans mon cœur, un brillant Professeur de Lettres qui exerce outre atlantique dans une tout autre Civilisation de l’Enseignement…un autre univers scolaire.

    ====== L’AVIS D’UN SACHANT ======

    Écoutons sur cette question d’importance, l’avis de Henriette Major :

     » L’initiation au livre, « objet qui parle», devrait se faire très jeune; dans un milieu comme le nôtre, le livre fait partie de l’univers d’un jeune enfant au même titre que le hochet, l’ours en peluche et l’écran de télévision. Mais c’est à l’école, refuge privilégié du signe imprimé, que l’enfant apprendra à cohabiter quotidiennement avec diverses catégories de livres, et à les intégrer ou non à sa vie.

    Le rôle de l’école, ou plutôt de l’enseignant, prend alors toute sa dimension, car c’est au maître de proposer le menu. Mais quel menu? Fiction? Documentaire?

    Sans aller jusqu’à confondre le réel et l’imaginaire, disons qu’un enfant apprend énormément de choses en lisant un récit fictif et qu’un documentaire bien fait lui semblera aussi merveilleux qu’un conte de fées.

    La rencontre de l’enfant et de la littérature doit être une histoire d’amour; on n’impose pas l’objet de l’amour: on le découvre, il nous éblouit, puis on se l’approprie. La littérature, c’est fait pour être goûté, pas pour être décortiqué.  »

    Celle qui parle ici, Henriette MAJOR, n’est pas l’épouse de Doumbia MAJOR ! Elle serait alors Henriette DOUMBIA.

    Vous, vous comprenez parfois tout à l’envers !

    Henriette Major, qui n’est plus hélas de ce monde, fut une écrivaine, journaliste, scénariste
     et pédagogue québécoise.

    Donc rien à voir avec le petit Dioula-Akan natif de Gagnoa, Doumbia Major, une des figures « sauvées » de la FESCI. Ils ne sont pas hélas très nombreux ! Nous y reviendrons…

    Henriette est convaincue que « ..La rencontre de l’enfant et de la littérature doit être une histoire d’amour; on n’impose pas l’objet de l’amour: on le découvre, il nous éblouit, puis on se l’approprie…  »

    Et la rencontre du Maitre lui même et de la littérature, est ce qu’elle a eu lieu chez NOUS ?

    Non, rassurez vous, je ne repondrai pas que c’est une QUESTION FRAR !

    ======== L’INSTITUTEUR, UNE LOURDE RESPONSABILITÉ SOCIALE =====

    Les futurs Institeurs ivoiriens sont projetés involontairement au-devant de la scène ivoirienne ces derniers jours, par une sordide affaire de contrat leonien d’acquisition d’ordinateur, passé au nom de l’éducation nationale avec une seul fournisseur…

    Une banale affaire qui pollue déjà une atmosphère déjà surchargée.

    Balle à terre tout le monde !

    Balle à terre ? Mais vous le savez tous, aussi bien que moi. Il est plus facile en football pour un défenseur paniqué de dégager en force à la YAO LA CHALEUR. ..au lieu de jouer tout en finesse à la Lué Ruffin BARESI…

    Je ne suis pas misogyne. Détrompez-vous !

    Mais dans une affaire de passation de service entre deux femmes ministres et qui implique une autre femme ayant fonction de Directeur de la Direction des Écoles lycées et collèges (on ne féminise plus la fonction donc Directeur au lieu de Ditectrice, c’est accepté) !

    Mais ne nous dispersons pas déjà dans une vilaine affaire de querelles de bonnes dames au marigot ou à la borne fontaine !

    Était il compliqué du reste de parler dans les documents de la passation de ce contrat qui de MON HUMBLE POINT DE VUE, est en soi une BONNE INITIATIVE mais dont la mise en œuvre en cours souffre cependant d’un déficit de transparence ? Un contrat de cette nature devrait figurer dans les points du volet CONTRATS EN COURS et qui engagent le Ministère. Principe de continuité de service oblige !

    Encore faut-il savoir le modèle documentaire et organisationnel de la passation de services du Gouvernement… Entre ministres fâchés de partir et ministres heureux d’être reconduits, quelques fois il y a de l’électricité dans l’ait pendant la cérémonie. Surtout avec le regard parfois moqueur de certains collaborateurs et les pleurs de bonnes dames à la larme facile. J’ai déjà assisté à une scène surréaliste d’un Directeur en pleurs pendant une passation de services. Il avait tout donné, selon lui, pour être relevé un matin sans préavis…ni pensée pour son honneur !

    Cette affaire de contrat d’ordinateurs nous introduit cependant au cœur de la question de la modernisation des outils pédagogiques et donc de la modélisation de l’enseignement en général et de la littérature en particulier par ce petit peuple d’instituteurs à qui on demande tant !!!

    ========= LITTÉRATURE ET NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION =====

    Pour aider mes enfants à lire, j’ai acheté pour eux des tablettes SAMSUNG de taille 10 pouces, et qui offrent donc une ergonomie appréciable pour une lecture longue à l’écran des ouvrages numériques. Ils ont à leur portée une riche bibliothèque numérique j’ai lu acquérir en ligne ou par simple téléchargement gratuit.

    Mais est ce que cela suffit ? J’avoue que non !

    Sur la même tablette, ils ont leurs préférences qui sont loin de la longue liste de Sylvain TAKOUE et de la mienne ! Quand les enfants accèdent à la tablette, c’est pour lancer Facebook ou YouTube, ce n’est pas pour lire un ouvrage. Et sur Facebook ou YouTube c’est pour augmenter le nombre de vues des nouveaux Prophètes de la communication facile comme Apoutchou National ou Chic Hamond. C’est involontairement qu’ils tomberont sur un Ahmadou KOUROUMA. Ils passeront plus de temps à rechercher toutes les vidéos de DJ ARAFAT que de savoir qui était Bernard DADIÉ.

    C’est aussi peine perdue que de restreindre l’accès à ces stars du net. C’est leur monde ! Et je comprends que les fondateurs de ces outils n’ont pas eux mêmes ces infrastructures chez eux !

    Sylvain TAKOUE a la cinquantaine. Les Institeurs d’aujourd’hui en ont en général la moitié ! Ils sont nés dans l’ère de LA FESCI ! Takoué est entré dans le monde universitaire quand cette FESCI naissait. Les Institeurs adjoints sont donc en grande majorité des jeunes nés autour des années 2000.

    A cette date de l’an 2000, tous les ouvrages cités par Sylvain étaient déjà écrits. Leurs auteurs souvent décédés voire grands malades couchés chez eux loin des médias.

    Dans la longue liste de Sylvain, il y a donc peu de contemporains ivoiriens dont la probable réussite peut attirer le regard de ceux à qui le message s’adresse ! Ou même servir de leviers pour la promotion de la littérature locale. Seule la réussite surtout matérielle commande un relatif intérêt dans la société ivoirienne.

    En 2020, les hommages à DADIÉ ont été bien maigres. En 1988, donc plus de trente ans avant, ceux de Massa Makan Diabaté, au Mali n’ont pas attiré grand monde. Au Mali ses contemporains ont été même surpris de voir une délégation ivoirienne s’inviter aux obsèques d’un écrivain, déjà vite enterré ! C’est atê gban (ça ne chauffe pas). On ne fait rien avec un écrivain ! Fût il Venance KONAN qui a échoué à être Député chez lui. Peut-être aurait il porté à l’hémicycle la voix de la littérature à l’école !

    L’Afrique est peut être aussi un Camp Boiro de la littérature.

    Tiens Sylvain Takouo a publié son « TRONE DE BOIRO » l’année dernière. En 2020, beaucoup d’ivoiriens et de jeunes africains n’ont pas connu le sinistre Camp Boiro de Guinée, qui du reste est déjà rasé ! Un petit air de retard de propulsion….

    Au Québec oû elle a déposé son baluchon, mon amie dont je voulais tantôt, enseignante de métier et professeur de littérature, y a découvert, une approche de la pédagogie. Bien loin de la simple dotation d’ordinateurs à de futurs enseignants qui occulte l’essentiel du débat.

    Au Québec mon amie a été projetée au propre comme au figuré dans un autre univers, bien loin de son Gagnoa natal, oû à L’enfant Jésus, à Saint Jean, voire à NDA d’un certain DOUMBIA Major, les véritables innovations pédagogiques allaient à pas de tortue, au rythme d’une nation où l’école souffre (encore) le martyr d’un prisonnier de Camp Boiro. En Côte d’Ivoire, la brillante enseignante serait restée dans cette mêlée oû les préoccupations pédagogiques ne sont pas toujours traitées avec les grands moyens que l’école exigé. C’est vrai aussi qu’il y a eu de réelles transformations depuis un certain temps… Disons un frémissement positif !

    Marietou, vous avez du pain sur la planche pour transformer ce frémissement en décollage définitif et demain de provoquer une « propulsion nucléaire » de l’école ! N’est ce pas que votre ambition déclarée est de faire de LA CÔTE D’IVOIRE UNE PUISSANCE EDUCATIVE ?

    Ainsi parlait @WARA pour sécher les larmes de Sylvain.

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