Photo Une /Mahamat Mahadi Ali chef de guerre tchadien par Libération
Les États-Unis ont ordonné à leur personnel non essentiel au Tchad de quitter le pays africain alors que les combattants rebelles s’approchaient de la capitale dimanche, après que les premiers résultats des élections ont montré que le président Idriss Deby était en passe de prolonger son règne de trois décennies.
M. Deby, qui a pris le pouvoir en 1990 à la tête d’une rébellion armée, est un allié fidèle de la France et des États-Unis dans la lutte contre les militants islamistes dans la région aride du Sahel.
« En raison de leur proximité croissante avec N’Djamena et de la possibilité de violences dans la ville, les employés non essentiels du gouvernement américain ont reçu l’ordre de quitter le Tchad par avion commercial », a déclaré le département d’État américain dans un communiqué.
Samedi, le gouvernement britannique a exhorté ses citoyens à quitter le pays car, selon lui, deux convois armés du Front rebelle pour le changement et la concorde au Tchad (FACT) progressaient vers la capitale.
L’un des convois a été vu s’approchant de la ville de Mao, à environ 220 km au nord de N’Djamena.
Un grand nombre de forces de sécurité tchadiennes lourdement armées patrouillaient dans les rues de la capitale dimanche matin, selon un témoin de Reuters.
L’armée tchadienne a déclaré avoir détruit un convoi rebelle dans le nord de la province du Kanem samedi après-midi.
« La colonne a été totalement décimée », a déclaré le porte-parole de l’armée, Azim Bermandoa Agouna, dans un communiqué publié tard samedi.
Des résultats provisoires partiels ont donné à Deby une forte avance dans le scrutin du 11 avril, malgré des signes de mécontentement croissant concernant sa gestion de la richesse pétrolière du pays.
M. Deby, l’un des plus anciens dirigeants d’Afrique, a réussi à mater une série de rébellions depuis son arrivée au pouvoir, parfois avec l’aide militaire de la France.
Les frappes aériennes françaises ont aidé l’armée tchadienne à repousser une incursion rebelle venue de Libye en février 2019.
Le FACT, qui est basé à la frontière nord du Tchad, en Libye, a attaqué un poste frontalier tchadien dans la soirée du 11 avril, au moment où les bureaux de vote fermaient.
Vendredi, le FACT a déclaré s’être emparé d’une garnison de Gouri, dans le nord du pays.
« L’ennemi, malgré l’appui logistique de l’armée de l’air française, a été totalement mis en déroute », a déclaré Kingabe Ogouzeimi de Tapol, porte-parole du FACT, dans un communiqué publié sur Facebook.
Le ministère français de la Défense s’est refusé dimanche à tout commentaire sur son éventuelle implication.
Reuters
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