Superleague européenne de Football: Vers la fin de la dictature de la FIFA ?

Le projet de la Super League Européenne à 5 milliards d’euros se précise

Et si la crise sanitaire et économique faisait accélérer les réformes liées aux compétitions de football ? Il faut croire que ça en prend le chemin d’après les informations révélées par Sky Sports ce mardi. Alors que la Ligue des Champions reprend ses droits aujourd’hui, la star des coupes d’Europe est plus que jamais menacée par la Super League Européenne. Vieux serpent de mer, ce sujet en train de se concrétiser et peut-être même plus rapidement qu’on ne le croit. Un plan de 6 milliards de dollars (environ 5 milliards d’euros) est en préparation avec le soutien de la FIFA.

Une douzaine de clubs répartis entre l’Angleterre (au moins 5 équipes anglaises selon le média), la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne sont actuellement en négociations pour lancer cette compétition qui pourrait voir le jour dès 2024 selon les dates provisoires fixées. L’on pourrait y ajouter l’Ajax et le PSV au Pays-bas ou encore Anderlecht en Belgique, le FC Porto etc. Le projet est simple bien qu’il n’a pas encore été arrêté. Entre 16 et 18 formations se rencontreraient sous la forme classique de matches aller-retour dans un championnat, avant de voir les premiers du classement se disputer le titre à travers un tableau final. Évidemment, les dotations s’élèveraient à plusieurs millions d’euros pour chaque participant.
Un plan de 5 milliards d’euros à l’étude

Une source de l’industrie du football confie même à Sky Sports que le projet pourrait être ficelé d’ici la fin de ce mois d’octobre, même si des détails clés comme le nombre et l’identité des participants n’ont pas encore été bouclés. Cette même source affirme qu’il s’agit là du «plan de développement le plus important en football de clubs depuis des décennies.» C’est la célèbre banque américaine JP Morgan qui est en négociations avancées pour financer l’emprunt de 6 milliard de dollars. Elle devrait probablement être rejointe par d’autres établissements bancaires.

À la tête de ce projet tout neuf, on retrouve notamment Liverpool et Manchester United. Comme pour la réforme de la Premier League incarnée par le Project Big Picture, les deux clubs anglais ont pris les devants. Arsenal, Chelsea, Manchester City et Tottenham ont quant à eux été approchés, tout comme le Barça, l’Atlético, le Real Madrid, le PSG, la Juventus et le Bayern Munich. Les clubs fondateurs seraient mieux lotis que les autres puisqu’ils ne pourraient pas être éliminés de cette Super League pour les 20 premières éditions.

Autrefois réticents à cet immense projet, les clubs anglais sont cette fois en première ligne, signe que les mentalités ont évolué outre-Manche où le championnat local est toujours apparu comme prioritaire. Reste à savoir ce que dira l’UEFA, qui a prévu de réformer la Ligue des Champions en 2024 comme nous vous l’expliquions ce matin. Sans accord ni même soutien de l’instance européenne, il paraît compliqué de mettre cette Super League continentale en place, même si le lobbying gagne petit à petit du terrain.

Par Maxime Barbaud / Footmercato

Le ton monte à la FIFA: Les clubs menacés d’être exclus en cas de superligue européenne

La Fifa a affirmé jeudi qu’elle ne reconnaîtrait pas une éventuelle Superligue européenne et bannirait de ses propres compétitions tout joueur ou club participant à ce projet. L’instance mondiale et les six confédérations du football (AFC, CAF, Concacaf, Conmebol, OFC et UEFA) martèlent dans une déclaration commune qu’un tel tournoi « ne serait reconnu ».

Le sujet a pris de l’épaisseur ces derniers mois. De la simple rumeur, l’idée d’une Superligue européenne est devenue de plus en plus sérieuse au fil des semaines. La crise liée à la pandémie du Covid-19 pousse certains géants du ballon rond en Europe à s’interroger sérieusement sur la possibilité d’une réforme du football.

Et la création d’une « Superligue » européenne, serpent de mer du football européen favorable aux grands clubs avec des revenus alléchants, revient de plus en plus. Face à ces menaces, les fédérations ont pris les devants.

Dans un communiqué commun, la FIFA et six confédérations du football (AFC, CAF, Concacaf, Conmebol, OFC et UEFA) montent au créneau. Elles annoncent qu’une telle compétition « ne serait pas reconnue » par leur règlement. Et pour essayer de stopper net toutes envies d’émancipation, elles menacent surtout de bannir de leurs propres compétitions tout joueur ou club participerait à ce projet. « Tout club ou joueur impliqué dans une telle compétition se verrait par conséquent interdire de participer à toute compétition organisée par la Fifa ou les confédérations », écrivent cette fois les instances, une initiative commune inédite dans ce dossier.

« Toutes les compétitions doivent être organisées ou reconnues par les instances pertinentes à leur niveau respectif, par la Fifa au niveau mondial et par les confédérations au niveau continental », affirment aussi les organisations. « A cet égard, les confédérations reconnaissent la Coupe du monde des clubs de la Fifa comme l’unique compétition de clubs mondiale, tandis que la Fifa reconnaît les compétitions de club organisées par les confédérations comme les uniques tournois de clubs continentaux », poursuit le texte, condamnant donc tout projet privé. Les signataires du communiqué réaffirment par ailleurs que « la participation aux compétitions mondiales ou continentales doit toujours être gagnée sur le terrain », un principe de « promotion-relégation » incompatible avec celui d’une ligue fermée.

(Avec AFP Et Eurosport)

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