Les cadres du Rhdp ne sont pas près d’oublier l’ancien premier ministre Amadou Gon, décédé en juillet 2020 dans les circonstances que l’on sait. Les hommages se succèdent pour immortaliser celui qui fut le compagnon le plus fidèle d’Alassane Ouattara.
Le vendredi 8 janvier 2021 marque le lancement de l’Institut de formation politique Amadou Gon Coulibaly (Ifp-Agc). Le chef de l’Etat a honoré ce lancement de sa présence et d’un discours à l’occasion, aux côtés d’une pléthore de personnalités venues d’Afrique, d’Europe et d’Amérique. Cette première journée a également été meublée par des panels dont le premier avait pour thème ‘’Jeunesse et enjeux de la gouvernance politique en Afrique’’. Sur le sujet, mieux qu’un débat contradictoire, les invités de Constant Némalé d’Africa 24 ont plutôt mis l’accent sur l’enseignement par l’expérience vécue.
Ce sont l’ancien chef d’Etat malgache Hery Rajao, l’ancien ministre de la Défense et premier ministre malien Boubeye Maïga, l’opératrice économique marocaine Khadidja Oum Bachair, l’ancien ministre burkinabé des Transports Gilbert Ouédraogo et l’ancien ministre, directeur exécutif du Rhdp, Adama Bictogo. Chacun a décrit son parcours scolaire et universitaire avant d’insister sur les valeurs qui doivent guider les jeunes dans leur vie et dans leur ambition en politique.
‘’Des jeunes non formés, non instruits sont une menace’’, a déclaré M. Boubeye faisant allusion à son pays où 23 % du budget national sont consacrés à la sécurité d’une population composée à 53 % de jeunes ayant moins de 30 ans. Pour cet ancien décideur malien, les jeunes doivent intégrer le devoir de s’instruire car l’instruction leur donnera les clés pour s’ouvrir toutes les portes. Idem pour le président Hery qui relève que la jeunesse est un atout mais en même temps une bombe à retardement. Il a dit croire en la formation car c’est l’homme qui change le système. ‘’Lorsqu’on parle d’emploi, il ne suffit pas d’avoir un diplôme mais le jeune doit travailler sa personnalité, ce qu’il est, ce qu’il a comme valeurs, c’est important’’, a-t-il ajouté. Puis de poursuivre que les jeunes doivent réfléchir à ce qu’ils devraient faire, à parler pour qu’on les écoute. ‘’Il faut donc former les jeunes à la politique et à la prise de responsabilité’’, a-t-il conclu, se félicitant du lancement de l’institut.
Khadidja Oum parlera de son Maroc natal où elle est retournée après 17 ans d’étude en Angleterre, dans une société européenne qui ne partage pas la même culture que son pays. Un état arabo-musulman où la femme a souvent des difficultés à être cheffe d’entreprise. Elle a relaté comment elle a dû se battre pour relever certains défis et s’imposer comme femme d’affaires avant de passer par la case politique.
Bictogo vendeur d’oignon ? Jamais…
Adama Bictogo aura été le plus prolixe en contant comment il s’est construit. L’homme d’affaires affirme qu’il a obtenu son Bac en France mais avait une claire idée de ce qu’il voulait faire. Il a donc tout de suite intégrer une faculté de sciences économiques pour être businessman. Arrivé en Côte d’Ivoire après ses études, il occupe un emploi salarié chez Score d’où il démissionnera plus tard en 1993 pour se lancer dans ses propres affaires. Bien avant, pour se renforcer, il a fallu vendre tous ses biens personnels. L’argent de la vente lui permettra de se rendre en Hollande [grand producteur d’oignons] pour commander des conteneurs de marchandises puis plus tard des bateaux entiers de produits. Selon M. Bictogo, c’est l’audace, le courage, le respect des engagements, le goût du risque qui doivent être les valeurs cardinales des jeunes qui veulent réussir aussi bien en affaires qu’en politique.
Institut Amadou Gon : Au départ étaient quatre personnalités
L’institut de formation Amadou Gon dont le lancement s’est effectué ce lundi se donne pour mission de former les jeunes de tout bord politique aux valeurs du libéralisme qu’incarnait le défunt premier ministre. Plusieurs cadres du Rhdp et des jeunes ont afflué à l’Ivoire et ont donné une couleur particulière à la cérémonie. Pour qu’il en soit ainsi, l’idée d’un institut dédié à l’ancien premier ministre a germé dans l’esprit de quatre personnalités du Rhdp dont les jeunes ministres Touré Mamadou qui en est le Pca et Myss Dogo Belmonde. Ils en ont fait la conception et finalement Alassane Ouattara n’y a trouvé aucun inconvénient quand le projet lui a été présenté. L’idée a fait son chemin, créant même quelques frictions et petite jalousie au passage, parmi des membres du gouvernement qui se plaignaient de ne pas avoir été associés à l’affaire.
SD à Abidjan
Commentaires Facebook