Opinion Côte-d’Ivoire: « Aux leaders de l’opposition favorables aux législatives de mars … »

Opinion

J’en appelle à votre sens logique, du discernement sans lequel aucune orientation digne et porteuse de fruits n’est possible dans la vie. Là où la Loi fondamentale a été éventrée avec une violence inouïe, sans égards pour les référents politiques, éthiques et religieux, pis, sans considération pour son aura, son image et sa créance personnelles dans le but forcené de conserver le contrôle l’Exécutif, il y a de quoi sérieusement craindre pour le sort qui sera réservé aux résultats qui sortiront des urnes au sujet des législatives à venir.

Nous sommes dans une farce de démocratie (démocratisme) où l’accent est, à dessein, mis sur la forme au détriment du fond et la sinistre logique qui a présidé à l’organisation du scrutin présidentiel qui continue d’être contesté, sera portée à son terme en faisant feu de tout bois (exclusion illégale des meilleurs chevaux issus de l’opposition, emprisonnements, chantages, menaces, intimidations, violences (psychologique et physique), …)) pour, une fois de plus,  »boucler et gérer » ces consultations et s’adjuger une majorité illégale, illégitime et feinte à l’hémicycle et ainsi, donner libre cours à une autre série ininterrompue de décisions impopulaires qui portera, pour sûr, le coup de grâce aux acquis démocratiques déjà fortement débilités par les assauts répétés qu’ils ne cessent de subir depuis près d’une décennie. Et, l’onde de choc de ces mesures encore dans les tiroirs en attente d’être prises, n’épargnera pas le volet social qui ira, cette fois, définitivement en vrille.

Réfléchissez donc longuement et mûrement avant de vous engager dans cette aventure fort scabreuse et périlleuse. Car, en décidant d’aller à ces élections législatives, non seulement, vous légitimez (au sens de reconnaître) un pouvoir que vous ne cessez pourtant de décrier avant et après la tenue de la dernière présidentielle, mais aussi et surtout, vous lui offrez sur un plateau d’or, ce cadre légal qui lui permettra de vous asséner cet énième coup qui vous enverra définitivement au tapis. Il faudra, dans ce cas, assumer toutes les conséquences qui en découleront en termes de non-respect des principes, de fraudes, d’achats de consciences, etc. et éviter, dans vos velléités contestataires, d’envoyer les rejetons de vos concitoyens dans les rues comme chairs à canon pendant que les vôtres sont soigneusement gardés dans les villas huppées de Cocody, de la Riviera ou dans les salons et chambres luxueux de châteaux qui cristallisent tout le charme et la magnificence de l’Europe, de l’Amérique.

À mon sens, à ce stade de la lutte, ce qui devrait polariser toutes les attentions au sein de l’opposition, c’est le salut suprême de toute la Nation ivoirienne (c’est d’ailleurs le leitmotiv qui revient invariablement dans tous les discours) et le repos de l’âme de chacune des victimes de la dernière crise pré-électorale et post-électorale et non de lilliputiens postes de députés continûment vidés de leur teneur, de leur substance. Avant la prise de toute grande décision susceptible d’impacter le présent et le futur immédiat ou lointain, il faut préalablement donner ses droits au sens de l’analyse et du discernement. Le sage dit que pour savoir si une fête dont la date a été arrêtée sera belle, atteindra ses objectifs, il suffit de scruter les préparatifs qui ont cours. Or, ces préparatifs auxquels nous assistons tous n’augurent objectivement rien de bon, de salutaire. Ex nihilo nihil … (De rien, il ne peut rien provenir) De même, les effets demeurent intacts lorsque les causes restent inchangées dans un contexte qui se perpétue, semblable à lui-même. J’ai dit. Dieu nous garde !!!

Docteur Sékou Oumar Diarra

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