L’élection présidentielle en Côte d’Ivoire est prévue pour le 31 octobre prochain. A 4 jours de cette importante échéance, le président ivoirien, Alassane Ouattara semble avancer en roue libre vers un nouveau mandat.
Par Antoine Kobena
Une Affaire déjà pliée pour Ouattara ?
Quand il annonçait sa candidature à la présidentielle ivoirienne le 6 août dernier, le président ivoirien, Alassane Ouattara prenait un pari des plus risqués. Dans une Afrique où les velléités de troisième mandat des présidents passent de plus en plus difficilement, le chef de l’Etat et ses partisans pouvaient légitiment nourrir d’importantes craintes.
Cependant, 2 mois après, le natif de Dimbokro qui aura 79 ans dans quelques mois est en passe de remporter une élection qui s’annonce sans véritable enjeu. De fait, sauf revirement de dernière minute, il devrait faire face au modeste Kouadio Konan Bertin dit KKB qui a plus le profil du sparing partner que de l’opposant. Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’Guessan, qui font actuellement office de poids lourds de l’opposition devraient maintenir leur mot d’ordre de boycott ouvrant ainsi une voie royale à Alassane Ouattara pour un nouveau bail à la tête du pays.
Car, nonobstant les manifestations et les destructions de matériel électoral enregistrés dans plusieurs localités, la Commission électorale indépendante (CEI) a annoncé un taux de 41,15% de retrait des cartes d’électeur. Si ce chiffre est contesté par l’opposition, il est la preuve que la Commission en charge de l’organisation du scrutin est bel et bien déterminée à tenir la présidentielle à bonne date.
L’opposition conduite sur un terrain glissant
En outre, on devrait, comme en 2015 se retrouver avec des taux de participation variants qu’on soit proche du pouvoir ou de l’opposition. Mais, ces petites querelles propres à toute élection ne devraient pas remettre en cause la victoire quasi-assurée du président sortant.
En réalité, Alassane Ouattara a progressivement emmené l’opposition ivoirienne sur un terrain difficile à maitriser en Côte d’Ivoire 10 ans après la crise : celui de la mobilisation populaire. L’appel à la désobéissance civile lancé il y a plusieurs semaines par Henri Konan Bédié éprouve toutes les peines du monde à être mis en application. A l’exception du meeting du 10 octobre qui devait marquer, selon l’opposition, un changement du rapport de force sur le terrain, les adversaires du chef de l’Etat ne sont point parvenus à une démonstration de force dans les rues qui pourrait être de nature à inquiéter le pouvoir d’Abidjan.
En dépit des nombreuses critiques tant en interne qu’au plan international, le président-candidat qui s’est montré très offensif ces derniers jours, n’a plus que quelques jours à « tenir » dans cette phase pré-électorale. Il devra ensuite gérer la phase post-électorale et les suites d’une victoire qui sera sans doute contestée. Reste désormais à savoir si l’opposition parviendra à mobiliser la rue en sa faveur. Et à ce niveau, rien n’est moins sûr.
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