Anselme BLAGNON
Le leader du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a appelé dimanche à Abidjan à « la désobéissance civile » face à la candidature du chef de l’Etat Alassane Ouattara qui brigue un troisième mandat à la présidentielle ivoirienne du 31 octobre, qu’il qualifie de « forfaiture », lors d’une réunion de différents partis de l’opposition.
« Face à la forfaiture, un seul mot d’ordre irrépressible, irréversible : la désobéissance civile », a dit Bédié sous les ovations des militants de l’opposition présents au siège du PDCI.
Outre Bédié, par ailleurs président de la Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (CDRP), étaient présents des responsables de la plateforme Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS, proche de Gbagbo), de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), Générations et peuples solidaires, GPS, de Guillaume Soro), Liberté pour la démocratie (LIDER), des syndicats et groupement de la société civile.
Lundi soir, la Cour constitutionnelle a rendu public la liste définitive des candidats retenus au scrutin présidentiel, lors d’une audience publique.
Sur les 44 dossiers réceptionnés par l’institution, seuls ceux du président sortant Alassane Ouattara qui brigue un 3e mandat, du patron du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) Henri Konan Bédié, du chef du Front populaire ivoirien Affi N’ guessan et de l’ancien député Bertin Kouadio Konan dit KKB, ont été validés.
La juridiction a invalidé les candidatures de l’ancien président Laurent Gbagbo et de son ex-Premier ministre Guillaume Soro, en raison de leur radiation de la liste électorale, après une condamnation par contumace à 20 ans de prison par la justice ivoirienne dans différentes affaires.
Quant aux anciens ministres Mabri Toikeusse, Koulibaly, Gnamien Konan, Amon Tanoh pour divers motifs, ils n’ont pu recueillir les parrainages requis.
La rencontre à laquelle n’a pas participé Affi, survient après l’appel à « l’unité d’action » de l’opposition lancée par Soro, en exil en France.
Pour « faire barrage » à ce qu’elle qualifie de « forfaiture », l’opposition appelle le peuple ivoirien à « se mobiliser pour des manifestations légitimes sur toute l’étendue du territoire, conformément à la Constitution, pour la restauration de la démocratie et de l’Etat de droit, en vue des élections justes, régulières, transparentes et inclusives. »
ABL
DECLARATION DES GROUPEMENTS ET PARTIS POLITIQUES DE L’OPPOSITION, DES ORGANISATIONS SYNDICALES ET DE LA SOCIETE CIVILE SUITE À LA DECISION DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL RELATIVE À L’ELECTION PRESIDENTIELLE DU 31 OCTOBRE 2020
1. Le 6 août 2020, à la faveur du traditionnel message à la Nation, Monsieur Alassane Dramane Ouattara, Chef de l’Etat sortant, a annoncé sa candidature pour un troisième mandat, reniant ainsi l’engagement qu’il avait pris devant la représentation nationale réunie en Congrès le 05 mars 2020 à Yamoussoukro de ne pas briquer un nouveau mandat, mais, plus grave, en violation de la Constitution qu’il a lui-même fait voter en novembre 2016.
2. Depuis cette annonce, les populations ivoiriennes, choquées par ce reniement de la parole donnée et soucieuses de préserver la loi fondamentale de notre pays, sont descendues spontanément dans les rues d’Abidjan et celles de la plupart des villes de l’intérieur du pays, pour manifester pacifiquement et dire « Non » à ce projet illégal de Monsieur Alassane Dramane Ouattara.
3. Ces manifestations pacifiques et légitimes, qui continuent à ce jour et qui gagnent de plus en plus en intensité, sont réprimées dans le sang par les forces de l’ordre aidées par des miliciens du RHDP unifié appelés « microbes », armés de gourdins et de machettes. Le bilan de cette barbarie du régime RHDP unifié fait état de plus d’un vingtaine de morts, de nombreux blessés graves, de destructions massives de biens publics et privés. Ces violentes répressions ont été accompagnées par de nombreuses interpellations, voire des enlèvements, avec à la clé l’incarcération de nombreux responsables de l’opposition et de la Société Civile, notamment Madame Pulchérie Gbalet de l’ACI, Madame Anne Marie Bonifon de GPS et plus récemment, Monsieur Koua Justin, Secrétaire Général Adjoint du FPI, actuellement détenu à la prison de Boundiali, dans le Nord de la Côte d’Ivoire.
4. C’est dans ce contexte de tension sociopolitique, qui fait planer un réel péril sur la Côte d’Ivoire, qu’est intervenue la décision N° CI- 2020-EP-009/14-09/SG du 14 septembre 2020 du Conseil Constitutionnel, portant publication de la liste définitive des candidats à l’élection du Président de la République du 31 octobre 2020.
5. Au terme de ladite décision, le Conseil Constitutionnel, au lieu de contribuer à l’apaisement des tensions en disant le droit, conformément à la Constitution, s’est laissé instrumentaliser par le pouvoir RHDP unifié en déclarant, arbitrairement, irrecevables les candidatures de quarante (40) postulants sur quarante-quatre (44), tout en validant, dans le même temps, la candidature illégale et anticonstitutionnelle de Monsieur Alassane Dramane Ouattara. Parmi les candidatures rejetées figurent notamment celles du Président Laurent Gbagbo, du Premier ministre Guillaume Soro, des Ministres Gnamien Konan, Mamadou Koulibaly, Albert Mabri Toikeusse Abdallah et Marcel Amon Tanoh.
6. Cette décision inique du juge électoral a choqué la classe politique et l’ensemble des Ivoiriens. Elle confirme l’inféodation du Conseil Constitutionnel et de la CEI au régime de Monsieur Alassane Dramane Ouattara et ravive les tensions sociopolitiques. Tout cela n’est pas de nature à rassurer les partis et groupements politiques de l’opposition ainsi que toutes les autres parties prenantes, sur la suite du processus électoral, notamment sur la capacité du juge Constitutionnel à proclamer des résultats sincères et conformes aux votes, à l’issue du scrutin présidentiel du 31 octobre 2020.
7. De plus, les groupements et partis politiques de l’opposition ainsi que les organisations syndicales et de la Société Civile notent que le pouvoir RHDP unifié rechigne à exécuter l’arrêt de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) rendu le 15 juillet 2020 et qui enjoint l’Etat de Côte d’Ivoire de procéder à la réforme du bureau central de la Commission Electorale Indépendante (CEI) en permettant à l’opposition et aux organisations de la Société Civile d’y désigner librement leurs représentants et de reprendre les élections au niveau des CEI locales. Cet arrêt qui était assorti d’un délai de trois mois, avant toute élection, est ignoré jusqu’à ce jour, avec mépris, par le pouvoir RHDP unifié.
8. Les partis et groupements politiques de l’opposition réaffirment leur ferme volonté de participer à toutes les élections en Côte d’Ivoire. Pour ce faire, ils exigent des conditions qui garantissent des élections transparentes, régulières, démocratiques et inclusives dans le strict respect de la Constitution, notre loi fondamentale.
En conséquence de ce qui précède, les groupements et partis politiques de l’opposition ainsi que les organisations syndicales et de la Société Civile exigent :
Le retrait de la candidature de Monsieur Alassane Dramane Ouattara, qui est au terme de son deuxième mandat, à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, pour se conformer ainsi à la Constitution qui lui interdit un troisième mandat ;
La dissolution du Conseil Constitutionnel actuel en vue de la mise en place d’une juridiction véritablement impartiale et qui s’attache à dire le droit ;
La dissolution de l’actuelle Commission Electorale Indépendante(CEI) en raison de son inféodation évidente au régime RHDP unifié et la mise en place d’un organe électoral consensuel, véritablement indépendant et impartial, capable d’organiser des élections justes, transparentes et crédibles ;
L’audit international de la liste électorale issue de l’enrôlement de juin-juillet 2020;
La libération de tous les prisonniers politiques, civils et militaires;
Le retour sécurisé de tous les exilés sur la terre de leurs ancêtres, avec à leur tête le Président Laurent Gbagbo, le Premier Ministre Guillaume Soro, le Ministre Charles Blé Goudé et le Maire Noël Akossi Bendjo.
En tout état de cause, les partis et groupements politiques de l’opposition ivoirienne ainsi que les organisations syndicales et de la Société Civile déclarent, solennellement, qu’une réforme consensuelle profonde du cadre législatif et institutionnel des élections estun préalable à l’organisation de toute élection en Côte d’Ivoire.
Les groupements et partis politiques de l’opposition ainsi que les organisations syndicales et de la Société Civile, soucieux de la préservation de la paix sociale :
– prennent à témoin la communauté internationale sur la dégradation du climat social en Côte d’Ivoire, la présence de mercenaires sur le territoire national et les risques de conflits intercommunautaires et de guerre civile que le pouvoir RHDP unifié et Alassane Dramane Ouattara font courir à la Côte d’Ivoire ;
– lancent un appel pressant à la mobilisation du peuple de Côte d’Ivoire pour faire barrage à la forfaiture et à la dictature de M. Alassane Dramane Ouattara ;
– Demande au peuple de Côte d’Ivoire de demeurer en ordre de bataille, se mobiliser pour des manifestations légitimes sur toute l’étendue du territoire, conformément à la Constitution, pour la restauration de la démocratie et de l’Etat de droit, en vue des élections justes, régulières, transparentes et inclusives.
Fait à Abidjan, le 20 septembre 2020
Ont Signé :
Pour #CDRP
SE Henri Konan Bédié
Pour #EDS
Pr Georges Armand Ouégnin
Pour #GPS
Mme Koné Minata épouse Zié
Pour L’#URD
Mme Danièle Boni Claverie
Pour #LIDER
Pr Mamadou Koulibaly
Pour l’#UPDCI
Dr Abdallah Mabri Toikeusse
SERVICE COMMUNICATION FPI
Ko Ouattara devrait être exclu du processus électoral sinon désobéissance civile.
Hum , moi je vais manger mon placali hooo.
Bande de plaisantins et de rêveurs.
Quoi Koïta de retour de Château Rouge.
À chacun sa lorgnette !!
J’espère que ses différents leaders de l’opposition seront aussi téméraires que l’historien Neo belge en son temps dans l’opposition en étant au devant de la troupe.
J’attends donc de voir.
À chacun sa lorgnette !!
@ Quoi
Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, n’est pas Koudou Gbagbo qui veut. Gbagbo aurait appelé à la désobéissance civile, qu’il serait sur le terrain ce matin. Bédié alias article 185, pense jeter les enfants des autres dans la rue, pendant que les siens travaillent à la P.R, même ce jour de désobéissance civile décrétée par leur papa. Ils ont tapé encore poteau.