Pour le meilleur et le pire, nous sommes un peu dans une situation identique à celle de l’an 2000, avec l’absence de Bédié, de Ouattara, de Bombet et de tout le Pdci aux élections d’alors.
À cette époque, tout le monde souhaitait l’échec électoral et politique à Laurent Gbagbo qui avait pris un gros risque face à Gueï qui s’est fait avoir…par sa précipitation à se faire proclamer vainqueur…Obligeant Laurent Gbagbo à s’autoproclamer vainqueur et à appeler la rue à ne pas se faire voler sa victoire….
Douleur, colère, frustration des autres, appel à la reprise des élections par l’UA, mais la France avec pour Premier ministre Lionel Jospin, et l’Afrique du Sud de Thabo M’Beki, finissent par inciter à prendre acte de la victoire de Laurent Gbagbo.
Certes, c’est cela la cause principale, mais il y’a eu aussi l’exclusion en décembre 2000 du candidat Alassane Ouattara aux élections législatives, et une réconciliation en dents de scie.
Alassane Ouattara député, des députés RDR aux côtés des autres, les choses auraient sans doute évolué autrement !!!
Ensuite, tout semblait aller bien plus ou moins, lorsque la rébellion après l’entrée des principaux partis politiques dans le gouvernement est arrivée, à la faveur de la fin de la cohabitation en France, marquée par le départ de Jospin et de la Gauche du pouvoir.
La droite alors laisse faire Ouagadougou et Blaise Compaoré dans la fragilisation de Laurent Gbagbo insubmersible malgré tout …
En 2002, le coup d’État échoue, et l’on a ensuite une longue crise qui dure jusqu’en 2007, avec l’accord de Ouagadougou. Après une accalmie et une « fausse » paix, tout explose et se gâte en 2010, après les élections.
Le dernier des quatre grands protagonistes de l’après Houphouët à exercer le pouvoir (après Bédié Guéï et Ouattara), Alassane Ouattara, est aussi « l’emmerdeur » depuis 1993.
Il est aujourd’hui à la tête de l’État de Côte d’Ivoire, alors qu’il était opposant jusqu’à 2010-2011, et cible et acteur des événements de l’époque.
Sans doute ce soir s’est-il souvenu du rejet de sa candidature à la même période en 2000 par Tia Koné avec des chars non loin de chez lui, avec ses militants incapables d’agir pour éviter que sa vie soit mise en danger, avec l’interdiction de sortie du pays décidée par le Cnps. Le pays était alors sécurisé, et l’élection s’était bien passée, malgré les assauts ou tentatives d’assaut contre la junte….
L’enjeu à présent est de savoir si Alassane Ouattara sera aussi bon « manœuvrier » à la tête de l’État qu’il fut à peu près un « bon », opposant , un opposant « doué » qui a pu « emballer » Guillaume Soro dans son aventure, qui a pu « embarquer » Bédié avec lui contre Laurent Gbagbo , mais qui a l’épreuve du pouvoir serait devenu « fou », « bête », dictateur, sans force, « inintelligent »…., selon ses adversaires….
Pour sûr, le Président Alassane Ouattara sait ce qu’il risque ! Il sait aussi ce qu’il peut gagner.
Nous aussi savons tous ce que nous risquons, en qualité de citoyens.
Ses adversaires savent ce qu’ils peuvent et ce qu’ils ne peuvent pas !
En Côte d’Ivoire, il y’a eu Houphouët, il y’a eu Bédié , il y’a eu Guéï, il y’a eu Gbagbo…
Ailleurs, il y’a eu Compaoré, il y’a eu IBK, il y’a ça et ça …. !
C’est en connaissance de tout cela, que le Président Ouattara et ses hommes mènent leurs affaires et déroulent leur stratégie et agenda !
Ils sont avertis ! Chacun est averti ! Chacun est sur ses gardes !
Le contexte est certes similaire à celui de 2000, mais il est différent de 2010, où tout le monde a fait semblant de dire que tout allait bien ! Où on est allé aux élections sans vraiment trop y croire….
Cette fois, l’on est d’accord que tout ne va pas TOTALEMENT bien et on entend les voix de ceux qui sont mécontents, ceux-là que personne ne voulait écouter en 2010, au motif que Gbagbo, Bédié , Soro, et Ouattara étaient d’accord, donc tout allait bien se passer !
Cette fois-ci, c’est en connaissance de cause, que chacun se lance dans la bataille, sans arrière-pensées ni le double jeu, comme en 2010.
L’histoire se répète souvent, mais pas à 100%.
Ce qui est en train de se passer n’est pas totalement inédit !
Cela peut être la fin d’un cycle, comme cela peut être l’avant dernier moment d’un cycle ouvert depuis bien longtemps.
Dans tout cela, Dieu seul sait ce qu’il fait, et ce qui va advenir ….
NB : Quelque chose me dit que si le candidat AGC n’était pas mort, le Président Bédié avec cette histoire de lettre écrite le 3 juillet 2020, soit 5 jours avant, aurait peut-être pu être recalé sur cette base. Cette lettre n’est pas à anodine et il faut voir qui a incité le Président Bédié à la signer ….
Dieu sait ce qu’il fait ! L’homme propose, Dieu dispose !
Il est clair que s’agissant de ce qui peut arriver, Dieu a déjà disposé.
Le penser et le dire ne sont pas fatalisme ni invitation à renoncer à se battre, mais un appel à la responsabilité ! Pour éviter les excès et les choses pires du passé !
Qu’Allah nous protège !
Charles Kouassi
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