Gagnoa Côte-d’Ivoire: “Être une terre de brassage n’est pas un défaut”, affirme Hamed Bakayoko

Manuella YAPI

En visite à Gagnoa (centre-ouest ivoirien), où des manifestations contre la candidature du président Alassane Ouattara ont fait un mort, des blessés et de nombreux dégâts matériels, le Premier ministre Hamed Bakayoko a affirmé vendredi qu’”être une terre de brassage n’est pas un défaut” mais plutôt “un atout”, face aux cadres et chefs traditionnels.

“Être une terre de brassage, ce n’est pas un défaut, c’est un atout. (…) c’est l’interpénétration des peuples qui fait avancer” le monde, a dit M. Bakayoko, estimant que “la Côte d’Ivoire est le leader de la sous-région parce que dans la vision du père fondateur, le président Félix Houphouët-Boigny, il a voulu (qu’elle soit) une terre de brassage, un carrefour où chacun apporte quelque chose à l’autre”.

A Gagnoa, ville natale de l’ex-président Laurent Gbagbo, des manifestations de protestation ont viré en affrontement intercommunautaire entre jeunes Malinké et autochtones Bété, entraînant la mort d’un homme, Charles Oligbo Gnakabi, dans la nuit du 13 au 14 août au quartier Afridougou.

“Dites à tout le monde que la revanche ou la vengeance, ce n’est pas un projet politique, ce n’est pas un projet de développement. Il faut qu’à un moment donné on dépasse tout ça”, a dit le Premier ministre aux cadres et chefs traditionnels, ajoutant que “le champ de bataille de la politique, c’est la campagne électorale (et) les urnes”.

Après Bonoua jeudi, Hamed Bakayoko, qui a entamé une tournée dans les villes les plus touchées par les manifestations, est attendu à Divo (Sud-ouest) et Daoukro (Centre), une fois l’étape de Gagnoa terminée.

Depuis l’annonce, le 06 août, de la candidature du chef de l’Etat pour un troisième mandat, l’opposition a exprimé sa vive protestation contre cette décision jugée “inconstitutionnelle” et des manifestations (parfois muées en conflits intercommunautaires) ont éclaté dans diverses localités, faisant officiellement six morts, 173 blessés, environ 1.500 déplacés internes et 69 interpellés.

Hamed Bakayoko appelle les jeunes de Bonoua à “ne pas porter le désaccord des hommes politiques”

Dorine Alam BANGA

En visite jeudi à Bonoua (50 km d’Abidjan), après les violentes manifestations de protestations (qui ont fait deux morts) contre une troisième candidature du chef de l’Etat Alassane Ouattara à la présidentielle du 31 octobre, le Premier ministre Hamed Bakayoko a appelé les jeunes à “ne pas porter le désaccord des hommes politiques qui ne les appellent pas lorsqu’ils s’entendent”, face à la presse.

“Chers jeunes, ce n’est pas à vous de porter, par des batailles de rue, le désaccord des hommes politiques qui ne vous appellent pas lorsqu’ils s’entendent”, a dit M. Bakayoko à une rencontre avec les populations, dans la cour de la mairie de Bonoua.

Tout en leur demandant de garder “constamment cela à l’esprit”, il les a invité à la “solidarité afin de maintenir le vivre-ensemble”, estimant que des “gens venus d’ailleurs profitent de la situation (de trouble) pour semer le désordre” dans cette localité”.

Le Premier ministre a enfin exprimé sa volonté d’ “aider” les jeunes en leur “donnant des opportunités”, qui passent par un financement “concrêt de leurs projets”, pour leur insertion professionnelle.

Depuis l’annonce, le 06 août, de la candidature d’Alassane Ouattara à la présidentielle du 31 octobre, les leaders de l’opposition ont exprimé leur vive protestation contre cette décision jugée “inconstitutionnelle” et des manifestations de contestation (parfois muées en affrontements intercommunautaires) ont éclaté dans diverses localités du pays, faisant officiellement six morts, 173 blessés, environ 1.500 déplacés internes et 69 interpellés.

Bonoua, dont le commissariat a été incendié le 13 août, a connu des destructions de biens publiques et privés dans des affrontements entre les communautés autochtones abouré et allogènes malinké.

DAB

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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