La chloroquine et le vaccin antituberculeux, remèdes miracles contre le coronavirus ?

Par Connectionivoirienne | Sylvie Kouamé

La recherche scientifique a bon espoir

La recherche scientifique espère un remède miracle contre le coronavirus. Mais certains remèdes déjà existants reçoivent également toute l’attention. Les Centres hospitaliers universitaires d’Utrecht et de Nimègue au Pays-Bas testent l’effet du vaccin antituberculeux sur leur personnel médical.

« Heureusement, nous avons une armoire remplie de médicaments contre les maladies infectieuses », explique la microbiologiste Rosanne Hertzberger. Ces médicaments sont également bon marché car ils sont le plus souvent sans brevets.

L’un des médicaments aussi testés est la chloroquine, un médicament contre le paludisme en vente depuis les années 1930. La chloroquine est un médicament aussi utilisé pour soigner ou atténuer les effets de diverses infections. Elle est par exemple en plus du paludisme utilisée contre les rhumatismes, avec succès dans de nombreux cas.

« C’est un très vieux médicament qui peut réduire considérablement la quantité de particules virales, ce qui rend les gens moins contagieux. De bons résultats ont été obtenus contre le covid-19 », explique Hertzberger.

Les recherches chinoises ont eu aussi recourt à la chloroquine dans leur lutte contre le coronavirus, certes pas à grande échelle, mais à titre expérimental.

Les centres hospitaliers universitaires d’Utrecht et de Nimègue utilisent aussi le vaccin antituberculeux pour leur personnel médical. Ce vaccin modifie la réponse immunitaire. Cela donne une sorte de coup de boost, de sorte que l’on devient moins susceptible de tomber malade.

Les chercheurs espèrent que tout comme avec le VIH-SIDA, un cocktail de remèdes déjà existants devienne un médicament optimal contre le coronavirus.

« La chloroquine agit de différentes manières. Elle atténue la réponse immunitaire et modifie l’acidité afin que les particules virales soient moins capables de se lier », indique Hertzberger.

Une sorte de remède miracle, mais pas inoffensif. « Les effets secondaires peuvent être graves lorsqu’ils sont utilisés en même temps que d’autres médicaments chez des patients vulnérables », explique la microbiologiste. En effet, certains médicaments peuvent accélérer l’évolution du coronavirus.

« Un virus se nourrit des protéines des cellules humaines ; les médicaments qui expriment ces protéines plus fortement peuvent aider le virus à se démultiplier. Ce n’est pas notre intention. C’est pas ce que nous recherchons ».

Beaucoup plus de recherches scientifiques restent donc nécessaires pour définitivement évaluer l’efficacité des médicaments déjà existants.

« L’utilisation du vaccin antituberculeux est encore en phase de test. S’il y a une course maintenant à ce vaccin ou à la chloroquine, il y aura une pénurie en peu de temps alors que les enfants des pays en développement ont grandement besoin du vaccin antituberculeux. Nous devons agir avec du tact et en bons stratèges pour ne pas causer des ruptures de stocks de vaccin antituberculeux», prévient Hertzberger.

« Il faut de la fermeté. Le monde entier attend un vaccin qui fonctionne contre le coronavirus. Ça prendra au moins, au moins une année de recherches, sinon deux ans. Si les riches sont en première ligne, nous allons obtenir une situation très ennuyeuse. Une bonne recherche doit d’abord être effectuée. On n’a jamais pu trouver de vaccins contre le virus du VIH-SIDA », avertit Hertzberger. »

«Le coronavirus est désormais là pour rester parmi nous. Nous ne nous en séparerons plus. Il fait partie de notre environnement. Nous avons été avertis depuis longtemps contre un virus de ce type. Presque tous les nouveaux virus proviennent d’animaux, y compris le covid-19. Le monde a énormément changé au cours des trente dernières années : l’agriculture est devenue beaucoup plus intensive, nous volons en masse autour du monde, nous traînons toutes sortes de virus dans nos déplacements. Les dangers de ce genre de comportement ont été sous-estimés. Nous avons eu de la chance avec les SARS, mais pas cette fois-ci», conclut Dr Heesterbeek, Professeur d’épidémiologie à l’Université d’Utrecht.

Avec NOS

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