Jésus déclare : «Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, et dent pour dent. Eh bien !moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre » (Mt 5,39).
L’actualité ivoirienne en ce début du carême catholique, est marquée par une image sur la toile dans laquelle un policier ivoirien use de son intelligence pour maîtriser un homme qui l’a giflé. Tout en respectant les différentes réactions sur ce fait mais en condamnant les paroles guerrières, je fais une lecture spirituelle. Pour moi, le geste du policier nous parle et nous interpelle à la maîtrise.
Dans notre pays où souvent la violence langagière et physique est devenue l’outil avec lequel on réagit au niveau politique, en famille, au foyer, au travail et même dans les communautés chrétiennes, ce policier nous donne une leçon. Il devient un modèle pour les Forces de l’ordre ivoiriennes et africaines. Son acte invite ses frères d’arme à la maîtrise de soi. De même, son geste invite chaque ivoirien à faire preuve de retenue avant toute action. En ce temps de carême catholique, je pense bien que l’acte posé par ce policier concrétise le message de non-violence du Christ.
Ce policier nous montre que dans ce pays il y a encore des hommes et des femmes qui utilisent la non-violence comme force. Dans nos écoles, dans les cercles des jeunes, dans les partis politiques, dans les foyers et administrations que ce geste soit enseigné pour montrer que les hommes forts ne sont pas ceux qui tirent sur tout ce qui bouge ou qui ne font qu’insulter dans les médias et sur les Réseaux sociaux ni ceux qui font l’éloge de la barbarie et du sang versé. Cet acte doit être visionné lors des meetings des partis politiques et pendant la campagne électorale de 2020.
Chers Ivoiriens, le Dieu que nous invoquons chaque jour dans les mosquées et dans les églises pour la paix dans notre pays nous parle concrètement à travers l’acte de ce policier. Si toi aussi tu es souvent agressif comme cet agresseur, Dieu t’invite à la conversion. Si tu agis comme ce policier, il faut continuer. Car qui fait ainsi demeure inébranlable.
Voilà un homme qui n’a pas tardé à mettre en œuvre les conseils du Cardinal Jean-Pierre Kutwa lors de la prière pour la paix le 15 février.
A travers l’acte de ce Policier, posé dans une atmosphère politique tendue et dans un climat de peur au niveau sociétal, c’est Dieu qui nous parle et qui nous interpelle.
Père Marius Hervé Djadji. Prêtre du diocèse de Yopougon (Côte d’Ivoire)
Contact: lajoiedeprier.nguessan@yahoo.fr
Malheureusement l’acte de « maîtrise en sois » de ce policier n’est qu’une petite goutte d’eau dans la mer, surtout dans le milieu politique oú les reglements de compte et autres attaques physiques injustifiées sont monnaies courantes….